mardi 6 juillet 2010

Vibrator : Aime-moi ! [Festival Paris Cinéma]

mardi 6 juillet 2010

Le festival Paris Cinéma 2010 avait pâlement débuté avec La Grenadière et I love thee for good, ne restait plus que Vibrator de HIROKI Ryuichi pour clôturer cette première journée sous de meilleurs hospices. Ce fut chose faite !
Vibrator nous plonge dans l’esprit torturé d’une jeune femme Rei Hayakawa, hantée par la boulimie et l’alcool. Un soir dans une supérette, elle fait une troublante rencontre avec Takatoshi, un routier…

J’ai eu une réticence en lisant le synopsis de Vibrator, celle de tomber dans une fiction qui se rapprocherait davantage d’un documentaire comme on en voit si souvent sur nos petits écrans. Et bien j’avais tort, sacrément même. Vibrator est bien loin de tout cela. Le long métrage de Rei Hayakawa m’a surpris, plus encore il m’a littéralement happé par sa brutalité au sens noble. Vibrator ne fait pas dans la dentelle, et c’est certainement pour cela qu’il touche autant. Il respire et transpire la souffrance d’une jeunesse nipponne. On se laisse emporter dans un tourbillon émotionnel né de personnages forts, de dialogues fins, de tiraillements permanents entre once de bonheur et blessure profonde. Rei Hayakawa instaure alors des scènes d’une incroyable intensité, rend beau l’apparente vulgarité, pèse chaque mot pour ne pas heurter la sensibilité à fleur de peau de cette jeunesse. Des scènes marquantes, il y en aura à l’appel. Mais sans nulle doute que le premier contact entre Rei et Takatoshi dans la couchette du camion restera déterminant pour la suite de la construction du récit.

Les dialogues soignées, souvent originaux, permettent d’établir ce naturel et créé en parallèle la mise à nu des deux protagonistes en dévoilant leur craintes respectives. A travers du non dit, parfois du mensonge, les personnages se livrent malgré eux. Un jeu du chat et la souris qui permet à chacun d’instaurer une distance les éloignant d’un attachement affectif effrayant.

Le seul bémol du long métrage de HIROKI Ryuichi serait sans nulle doute les choix musicaux... caricaturaux à mourir, desservants complètement le film. Forte heureusement ces fausses notes n’iront pas jusqu’à nuire et plomber les qualités du film. Vibrator est une entreprise remarquable d’un cinéaste qui a su percer par sa lucidité toute la complexité d’une jeunesse perdue. Un long métrage fort et touchant, surtout.

Diana

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire

 
Design by Free WordPress Themes | Bloggerized by Lasantha - Premium Blogger Themes | Design Blog, Make Online Money