Long, long, long… encore trop long. Etait-ce bien nécessaire de faire endurer au spectateur 2h20 de projection ? Koji Fukada ne semble pas se questionner à ce sujet en réalisant le très long : Human Comedy in Tokyo / Tokyo Ningen Kigeki (2009).
Human Comedy in Tokyo se joue en trois segments dont certains personnages sont liés les uns aux autres. On suit ainsi les pérégrinations de deux femmes dans la nuit tokyoïte. Le mari de l’une d’elle gère une galerie d’art dont une jeune femme, sans talent expose ses photos. Cette dernière connaît un couple qui vient de se marier lequel va devoir faire face à un drame… En gros, c’est le pitch de Human Comedy in Tokyo en version light. Mais ici, la version est bien lourde. Nous avons donc droit à trois parties plus ou moins indépendantes qui s’avèrent inégales : « Chat blanc », « Photographie » et « Bras droit ». A travers ses personnages, Koji Fukada parle de la solitude, surtout il s’inspire profondément du cinéma d’Eric Rohmer et de la littérature de Honoré de Balzac.
Chat Blanc : l’amour, le mariage, l’infidélité et le désir sont au menu des dialogues. On y voit surtout deux femmes arpenter les rues d’un point à un autre (notamment sous la pluie) à la recherche d’un support permettant à l’une d’elle d’obtenir une dédicace d’un artiste qui les a réunit un peu plus tôt dans la soirée. Pas inintéressant. Malheureusement longuet. Finalement, cette partie aurait pu durer cinq minutes d’où l’incompréhension de la voir si longue. D’autant plus que le côté « allée et venue » des deux femmes ennuie vite. Qu’elles réfléchissent avant de se lancer tête baissée dans une escapade qu’on sait déjà foireuse, c’est ce que l’on a envie de leur dire pour abréger la souffrance (la notre).
Photographie : on rigole une fois, sûr. Peut-être deux. Quoique le souvenir s’amenuise. Disons les choses, Human Comedy in Tokyo fait partie de ces films qui ne marquera pas et qui tendra à vite s’oublier. On assiste donc à une jeune femme qui croit qu’elle a du talent dans la photographie avant que la désillusion la fasse déchantée et que la déception la submerge vis-à-vis de la déconvenue qu’elle vivra. Si l’on pousse la réflexion, du moins si l’on se donne cet effort (à savoir si cela est mérité, il n’y a rien de sûr), cette partie tend à essayer de savoir ce qui définit l’identité d’un « artiste ». Enfin, je crois. Du coup, je ne suis même plus certain de ce qu’a voulu dire le réalisateur. Une partie bancale, tout n’est pas à jeter mais quand même…
Bras droit : étais-je un peu plus réveillé ? Sans doute. Mais l’histoire ici m’a un peu plus touché peut-être parce que cela touchait à la médecine. Notez que je n’ai aucun attrait pour la médicine. Poursuivons. Un accident. Un bras amputé. La victime, un homme qui va bientôt être papa, en attendant il souffre du syndrome « du membre fantôme ». Il souffre d’un bras qu’il n’a plus et apprend à se réadapter à une nouvelle vie : sa relation avec sa femme enceinte, professionnellement, les gestes au quotidien. Il y a des choses pas mal, d’autre moins. Bizarrement, j’ai cru parfois voir en ce manchot, l’un des ces acteurs burlesques du muet à la Keaton, un corps mort mais bel et bien vivant qui semble avoir perdu toute vitalité depuis l’amputation de l’un de ses membres. Un sentiment curieux. Et puis : générique de fin.
Human Comedy in Tokyo n’est pas un film qui mérite plus d’intention que cela. Il a saus doute le mérite d’exister, de là à le voir comme quelque chose de fort… je reste circonspect. Un film moyen qui trouve rarement le ton juste et s’avère le plus souvent plat. N’est pas Rohmer qui veut. Elle était facile celle-là. N’est pas Hong Sang-soo qui veut, alors. Mieux ?
I.D.
6 commentaires:
Koji Fukada, the sleeping master .. entre ça et la grenadière, vous êtes gatés :D
J'ai eu de la chance, je n'ai été gâtée qu’une fois… et c’était bien assez :)
Moi, j'ai été doublement gâté.
=(
Allez faut voir le bon côté, ça permet de faire un petit somme entre deux séances…
il roupille même sur les photos .. c'est du propre!
http://www.pariscinema.org/data/modules/diaporama/146/2160.jpg
Ce mec est à jeter ! ^^ Si c'est ça le cinéma japonais, on peut s'endormir aussi. ;)
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