Avec Cambodge, année zéro (1977), son auteur, le missionnaire François Ponchaud inscrivait son récit à un instant T : Cambodge, 17 avril 1975. Un pays qui basculait après des années de lutte armée. Ainsi, les révolutionnaires khmers rouges entraient dans la capitale, Phnom Penh. S’ensuivit l’exode obligatoire, le travail forcé et les exactions.
Témoin privilégié parce que présent dans le pays, François Ponchaud décrit les événements mais s’adonne aussi à l’analyse de l’ensemble des informations qui arrivent jusqu’à lui. Qu’elles soient les témoignages de rescapés que des discours officiels entendu à la radio. La force de ce témoignage, c’est la description du contexte, politique, économique, social et religieux. Le lecteur est plongé dans le chaos d’une société qui se meure et qui la voit remplacer par une nouvelle, plus cruelle et froide. L’intérêt de Cambodge, année zéro, c’est aussi de profiter de la connaissance de son auteur sur le Cambodge, des personnalités qui l’habitent. Il parvient à mettre en exergue cette société qui vacille. François Ponchaud s’intéresse alors à décrire les événements. Il s’intéresse à comprendre l’organisation que sont les khmers rouges et les missions qu’ils opèrent. Il en ressort très vite la barbarie qui les caractérise et devine en s’appuyant sur des faits les atrocités qui seront découvertes à la chute du régime du Kampuchéa démocratique. Il se dégage de la lecture une émotion certaine face aux horreurs déshumanisées dont l’auteur prend connaissance et qu’il retranscrit.
Cambodge, année zéro est un livre digne d’intérêt, fondamentale, plus encore avec le recul et les informations autour de cette tragédie connues du grand public. Sans fioriture mais avec simplicité, ce témoignage de premier plan nous fait découvrir et comprendre l’un des épisodes les plus sombres de l’Humanité.
I.D.