Avec July Rhapsody / Laam yan sei sap
(2002), Ann Hui On-Wah signe une œuvre remarquable sur des thèmes universels,
tels que la famille et plus particulièrement la « crise » de la
quarantaine chez l’homme. On y suit Lam (Jacky Cheung Hok-Yau), mari idéal et
professeur de littérature chinoise dont l’une de ses élèves, Wu (Karena Lam
Ka-Yan) tombe amoureuse. Lam est quelque peu désorienté par cette attirance,
d’autant plus que sa femme, Man-ching (Anita Mui Yim-Fong) retrouve le
professeur dont elle était tombée amoureuse vingt ans plus tôt, et avec lequel
elle avait eu une aventure.
Ann Hui signe un petit film
intimiste se focalisant sur une histoire parallèle, celle de Lam et de ce qu’a
vécu vingt ans plus tôt sa femme, Man-ching. Effet de miroir dont le temps
reproduit presque à l’identique un évènement marquant dans un couple qui garde
ses secrets, et qu’il distille à leurs enfants, chacun témoignant tour à tour.
Pour ce faire, Ann Hui s’emploie à livrer peu de chose. Elle laisse parler ses
personnages avant sa réalisation, des personnages qui transmettront leur secret
à mesure que le film avancera, et ce, devant une caméra des plus objective qui
soi.