vendredi 30 juillet 2010

Le goût du riz au thé vert : Un couple

vendredi 30 juillet 2010
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Le couple est mis en lumière dans Le goût du riz au thé vert / Ochazuke no aji (1952), une œuvre en N&B de Yasujiro Ozu qui dessine l’apprentissage de l’amour et du bonheur.

Mokichi, un homme de la campagne est marié à Taeko, une femme de la ville depuis quelques années maintenant. Cette dernière, déçue de sa vie de couple trouve la moindre des excuses pour pouvoir s’éloigner de son mari…

Le goût du riz au thé vert traite du couple mais plus en amont des mariages arrangés. Ici, Yasujiro Ozu nous parle d’une crise maritale à travers une comédie dramatique qui se révèle réussie et tout en finesse. Ce couple sans enfant qu’il nous dépeint s’ennuie l’un et l’autre, ayant si peu de choses en commun. Surtout la femme, se voulant moderne et plutôt libérée, qui ne comprend son mari, et aime à le dénigrer. Car pour ce mari le travail passe avant tout. Il s’avère un homme simple et droit. Par des gestes quotidiens, le cinéaste parvient à nous faire sentir tout le poids de la situation en instaurant en parallèle un bonheur de vivre continu. Par une simplicité de mise en scène, il réalise une œuvre forte par son propos, oscillant entre tradition et modernité. Admirable.

Le goût du riz au thé vert fait partie de ces films qui procurent un bien être immense. Il arrive qu’on reste à observer ces personnages avec un sourire béat bien qu’une crise perdure dans leur quotidien. Pourtant la chose est telle que cette œuvre s’avère être un vrai bonheur.


I.D.

mercredi 28 juillet 2010

Cageman : En cage

mercredi 28 juillet 2010
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Œuvre sociale mis en scène par Jacob Cheung Chi Leung, Cageman / Long Min (1992) traite d’un sujet quasi tabou : les habitations insalubres où de vastes hangars servent de lieu de vie à des hommes sans le sou qui survivent et demeurent dans des cages. Des cages empilées les unes sur les autres. Bientôt, des entrepreneurs décident de détruire ces hangars pour construire de nouveau complexe immobilier. Les « cageman » qui vont se retrouver à la rue sont divisés ; entre ceux qui veulent rester coûte que coûte et ceux prêt à accepter une compensation financière.

Cageman détone. C’est le moins que l’on puisse dire devant cette œuvre que l’on qualifierait de dramatique et pourtant. Un drame se joue c’est indéniable, la condition des ces hommes vivant dans des cages et pourtant… pourtant ils semblent vivre dans un certain « bonheur » en formant une communauté à part entière. Du moins, au milieu de cette vie misérable s’invite parfois des moments plus heureux, dirons-nous. Une chose est sûre, Jacob Cheung ne prend aucun parti. Il met en scène ses personnages tel quel, sans fioritures, sans les rendre plus beau ou plus moche. Si ce n’est peut-être (disons franchement) ceux des deux hommes politiques, caricaturaux à souhait qui n’ont aucun scrupule pour ramener vers eux un maximum de soutien qui pourrait les faire mousser auprès des médias. Au coude à coude, ils offrent entre autre une succulente scène pleine d’humour devant les caméras de télévision.

Cageman dépeint avec simplicité et avec réalisme le quotidien de ces hommes en cage qui s’avèrent attachants à travers leur survie qui se veut prenante. On s’immerge dans cet environnement, on devient intime en prenant part à leur vécu. Il n’y a pas un personnage qui prend le pas sur un autre. Ils sont tous au même niveau face à l’adversité qu’ils essayent tant bien que mal de maquiller en des jours meilleurs. Cageman est une œuvre réussie qui ne pourra qu’interpeller et faire réfléchir sur le pourquoi et le comment. Pourquoi laisser une situation se dégrader autant ? Comment en arrive-t-on tout bonnement là ? Alors oui, Hong Kong est l’un des territoires les plus peuplé au monde mais tout de même, on ne peut que s’interroger. C’est en cela que cette œuvre se révèle intéressante mais aussi et surtout importante. Cette œuvre témoigne d’une réalité (qui a existée, existe encore ?).

Si la mise en scène de Cageman s’efface au profit de son propos, chose louable. On ne peut que féliciter aussi les acteurs du film qui livrent des interprétations remarquables. On y retrouve Roy Chiao Hung, vieux baroudeur du cinéma au faciès reconnaissable dont le fils mentalement handicapé est joué par Liu Kai Chi. Il y aussi les notables Ku Feng, vieux briscard de la Shaw Brothers, Teddy Robin Kwan l’homme au multiple casquette : acteur, producteur, chanteur, musicien et réalisateur. On y retrouve également des spécialistes des seconds rôles Chow Chung en politicien, Dennis Chan Kwok San mais aussi Victor Wong Chi Keung. On n’oubliera pas non plus le jeune Koma Wong Ka Kui, leader du groupe rock Beyond qui trouvera la mort un an après qui joue ici un petit truand sortant de prison qui trouvera en ces « homme en cage », une famille à part entière.

Cageman est œuvre trop rare. Elle est à découvrir, à revivre pour appréhender cette part sombre qui existait à cette époque dans la société hongkongaise. Pour l’anecdote, Cageman reçut le prix du meilleur film aux HK Awards de 1992.

I.D.

lundi 26 juillet 2010

Quelques Expos photos autour de l'Asie - Paris

lundi 26 juillet 2010
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Et comme il n’y en a pas que pour le ciné dans ce petit blo-blog (ah bon ?!), voici quelques rendez-vous photographiques autour de l’Asie pour égayer votre été :

Kenro Izu « Buthan, sacred within » jusqu’au 7 août
Galerie Thierry Marlat
2, rue de Jarente – Paris 4
01 44 61 79 79

Aki Kuroda « Cosmogarden New York City » jusqu’au 29 août
Maison européenne de la Photographie
5/7 rue de Fourcy – Paris 4
01 44 78 75 00

« 2010 Shanghai universelle » jusqu’au 27 sept.
Maison de la Chine
76, rue Bonaparte – Paris 6
01 42 22 60 74

Maurice Renoma « Shanghai, hier et aujourd’hui, 1994-2010 » jusqu’au 31 juillet
Renoma Café Gallery
32, avenue Goerges V – Paris 8
01 47 20 46 19

Véronique Durruty « Holi, un grain de couleur en Inde » jusqu’au 1er sept.
Galerie Le Pictorium
12, rue Jean Moulin Joly – Paris 11
01 75 43 40 55

Patrick Bezzolato « Belleville-Ménilmontant retraversés » jusqu’au 5 sept.
Librairie Photographique
17 rue de la Villette – Paris 19
01 48 07 80 90
Diana
Source Réponses Photo

dimanche 25 juillet 2010

Bollywood s'invite sur Paris du 14 juillet au 14 sept. au cinéma Le Brady

dimanche 25 juillet 2010
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Moi qui m’étais donnée pour mission de combler mes lacunes dans le cinéma Bollywoodien, je suis servie !

Du 14 juillet au 14 septembre
, L’été de Bollywood revient pour sa 2ème édition dans les salles du cinéma Le Brady. L’évènement à l’origine du site Fantastikindia (d'ailleurs vous avez jusqu'au 29 juillet pour remporter vos places de ciné ici) propose 10 « morceaux choisis » de la production indienne de ces dernières années :

- Devdas (3h) - Sanjay Leela Bhansali
- Dostana (2h23) - Tarun Mansukhani
- Dulha Mil Gaya (2h32min) - Mudassar Aziz
- Guru (2h45) - Mani Ratnam
- Lagaan (3h45) – Ashutosh Gowariker
- My name is Khan (2h30) – Karan Johar
- Rab Ne Bana Di Jodi (2h07) - Aditya Chopra
- Shakti (3h08) – Krishna Vamshi
- Umrao Jaan (3h08) - J.P. Dutta
- Yuvvraaj (3h20) – Subhash Ghai

Les horaires seront communiqués chaque semaine sur le site LeBrady.fr.

En attendant, voici la programmation :

Lundi 26 juillet
15h30 : Guru
20h50 : Rab Ne Bana Di Jodi
21h10 : My name is Khan

Mardi 27 juillet
15h30 : Umrao Jaan
20h50 : Devdas

Mecredi 28 juillet
15h30 Umrao Jaan
19h : My name is Khan

Jeudi 29 juillet
15h30 : Devdas
19h : Dulha Mil Gaya

Vendredi 30 juillet
15h30 : My name is Khan
19h : Guru

Samedi 31 juillet
15h30 Shakti
19h Rab Ne Bana Di Jodi

Dimanche 1 août
15h30 : Lagaan

Lundi 2 août
15h30 Rab Ne Bana Di Jodi
19h : My name is Khan

Mardi 3 août
15h30 Yuvvraaj
19h : Dulha Mil Gaya

mercredi 04 août
15h30 Devdas
19h Rab Ne Bana Di Jodi

jeudi 05 août
15h30 Yuvvraaj
19h Shakti
21h10 My Name Is Khan

vendredi 6 août
15h30 Dostana
19h Devdas
21h10 My Name Is Khan

samedi 7 août
15h30 Lagaan
19h30 Dostana

dimanche 8 août
15h30 Umrao Jaan
19h Dulha Mil Gaya

lundi 9 août
15h30 Shakti
19h Guru
21h10 My Name Is Khan

mardi 10 août
15h30 Umrao Jaan
19h Yuvvraaj

lundi 16 août
15h30 Shakti
19h Dulha Mil Gaya
21h10 My Name Is Khan

mardi 17 août
15h30 Guru
19h Yuvvraaj

Où :
Le Brady
39 Boulevard de Strasbourg – Paris 10ème
Métro : Château d’eau
Site officiel : http://www.lebrady.fr/

Tarifs :
Plein tarif 8 €
Carte 5 places pour 30 € (soit 6 € la séance)
Carte UGC illimité acceptée

Programmation complète :
L’été de Bollywood – PDF
Diana

Une Auberge à Tokyo : « Je ne pouvais rester assis à regarder »

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Sur un scénario de Tadao Ikeda et Masao Arata, Yasujiro Ozu signe Une Auberge à Tokyo / Tokyo no yado (1935). Ce film muet en N&B est un drame social dans lequel l’auteur injecte un certain humour pour alléger son propos.

Dans un Japon en pleine crise économique, un père sans emploi s’arrête dans une ville pour tenter de retrouver du travail. Il est accompagné de ses deux enfants. Bientôt leur chemin croise celui d’une veuve et de sa petite fille. Une amitié naît entre les enfants. Un jour la petite tombe malade…

Une Auberge à Tokyo est une œuvre belle et intelligente. Le sujet traité, celui de la pauvreté y est relaté avec tact sans concourir à quelconque émotion programmée pour forcer à faire sortir les mouchoirs. Ce film muet est accompagné d’une musique qui donne corps à l’ensemble. Les acteurs y sont tout bonnement admirables. Une Auberge à Tokyo offre de jolie scènes (le repas mimé, le jeu de langue des enfants,…) et des personnages touchants à l’image de ces deux gosses qui malgré les difficultés du quotidien continuent à soutenir leur père dans l’épreuve difficile qu’est la recherche d’emploi. Á travers ces enfants, Yasujiro Ozu montre toute leur importance dans ce morne quotidien. Ils sont un vecteur pour continuer à avancer sans se laisser abattre. L’espièglerie dont ils font preuve apporte ce rayon de soleil sous leur ciel gris. Cette légèreté n’est jamais de trop, jamais forcée, tout coule de source jusqu’à ce dénouement sombre qui fait écho à leur situation, les exclus d’un système dont ils sont les premières victimes.

Une Auberge à Tokyo vous prend et vous marque. Cette œuvre que nous offre Yasujiro Ozu se montre comme un véritable chef d’œuvre, c’est indéniable. Une œuvre bouleversante dont on ne se lasse pas de revoir.

I.D.

Histoires d'herbes flottantes : La Troupe

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Film muet en Noir&Blanc de Yasujiro Ozu, Histoires d'herbes flottantes / Ukikusa monogatari (1939) sur un scénario de Tadao Ikeda et sur une idée originale du cinéaste nous invite à partager l’arrivée dans une petite ville d’une troupe de comédiens.

Kihachi, le directeur d’une troupe d’acteurs itinérants, également acteur retourne dans la ville où il retrouve son ancienne compagne ainsi que son fils devant lequel il se fait passer pour son oncle. Son fils pense alors que son père est un agent municipal décédé, c’est sans compter sur la nouvelle maîtresse de Kihachi …

Histoires d’herbes flottantes est un beau film qui dépeint avec sincérité des sentiments que les acteurs révèlent avec authenticité. Tout y est surprenant dans ce film. Son histoire : concise et vive. Il n’y a pas une scène superflue. On ressent à chaque scène et chaque plan toute la dimension dramatique de ce qui se joue devant nous. Si l’histoire se vit sans encombre, on pourrait faire le même constat d’une mise en scène qui va au plus simple adoptant un cadre juste à chaque situation. Une maturité dans les choix de réalisation qui laisse alors s’exprimer les interprètes. Des acteurs et des actrices qui livrent tous une prestation excellente. On parvient à être touché et impliqué par cette œuvre qui révèle une noirceur sous-jacente par le simple fait qu’elle est loin d’être optimiste.

Histoires d’herbes flottantes est une œuvre remarquable qui narre le sacrifice qui peut exister chez les personnes de condition pauvre ou modeste, un sacrifice tragique au réalisme social saisissant. Une œuvre de cinéma qui n’a pas pris une ride.

I.D.

vendredi 23 juillet 2010

Tin Tin, les saveurs vietnamiennes au coeur du quartier Wenzhou [Restaurant]

vendredi 23 juillet 2010
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Tin Tin est un restaurant aux spécialités vietnamiennes situé au cœur du quartier de Belleville. Là où il est plus facile de trouver des plats d’origine chinoise et plus particulièrement Wenzhou, Tin Tin se plait à répandre saveurs et parfums du sud-est asiatiques. Ce restaurant à l’étroit des effervescentes rues de Belleville et du Faubourg du temple est une agréable trouvaille où qualité gustative et service sont au rendez-vous !


A déguster sans modération :
- Le riz au trois trésors (un régal et des portions généreuses)
- Le pho (un bouillon de qualité et savoureux)
- Les pates de riz sautées à la façon Singapourienne
- Les entrées sont de manière générale réussies, j'ai un petit faible pour les galettes à la vapeur roulées nature ou aux crevettes sur un lit de sauce soja... à tomber !
- Le thé jasmin (doux et parfumé)

Le petit moins : Les raviolis frits au porc (cuisson trop rosée)

Cadre & Service :
- Cadre satisfaisant dans les heures creuses, vite bruyant en soirée et week-end
- Service agréable, personnel souriant

Prix :
- Très acceptable de 6 à 9 euros le plat
- De 3 à 5 euros le dessert

Où :
Tin Tin
17 Rue Louis Bonnet, Paris 11
Fermeture le mercredi [Mise à jour le 27/09/2011]
Métro : Belleville
Le riz aux 3 trésors
Le Pho
Diana

jeudi 22 juillet 2010

Made in Asie, sans logo mais toujours vivant !

jeudi 22 juillet 2010
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Je vous rassure Made in Asie n'est pas mort ! Depuis quelques heures, le blog s'est fait amputer de son logo et de ces quelques images illustratives mais les articles restent (Ouf !). La faute à qui hein ? Je vous le demande ! Merci à l'hébergeur gratuit d'images %@* (Coâ, coâ, la grenouille !). Bref, le gratuit c'est bien mais ça a ses limites...

Alors toutes nos excuses pour ces petits problèmes d'affichage qui devraient être résolus... dès que possible !

Diana

Histoire du japon d’après-guerre racontée par une hôtesse de bar : Souvenir d’une fille de boucher

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Documentaire historique signé par Shohei Imamura, Histoire du japon d’après-guerre racontée par une hôtesse de bar / Nippon Sengoshi - Madamu onboro no Seikatsu (1970) met en scène comme l’indique son titre, une femme, Akemi qui raconte, parallèlement aux évènements qui ont marqués le Japon, son histoire de son enfance à son départ pour les États-Unis en 1970.

Akemi est un sacré numéro : franche, désinvolte, arrogante, naïve (quoique, on peut se poser la question), elle s’avère également opportuniste, arriviste et calculatrice. Pourtant, il se détache de sa personne quelque chose de touchant même dans l’agacement qu’elle pourrait communiquer, sans doute due à son insouciance ou à son détachement qui nous fait parfois rire de bon cœur mais aussi jaune lorsqu’elle en vient à s’exprimer sur les faits marquants d’un Japon d’après-guerre. Histoire du japon d’après-guerre racontée par une hôtesse de bar nous narre donc la bombe atomique, le marché noir, l’occupation américaine, les guerres de Corée et du Viêt-Nam, la répression des communistes, les manifestations contre les bases américaine, le regard porté au mariage monarchique jusqu’à l’assassinat de John Fitzgerald Kennedy. Tout y passe ou presque dans cette longue période d’agitation et dans le récit de cette femme qui a fait essentiellement sa vie dans la ville de Yokohama.

Á travers Akemi, Histoire du japon d’après-guerre racontée par une hôtesse de bar tente de montrer un Japon qui a survécu tant bien que mal. Mais à travers elle surtout, ce documentaire nous montre la « réussite », une réussite sociale dans un Japon en plein miracle économique d’après guerre. Peu importe les moyens d’y parvenir, le tout c’est le résultat. Akemi est un petit bout de femme, peu farouche qui a su survivre en participant à la fortune de ses parents avec le marché noir, en utilisant les hommes à bon escient avec une vision angélique du GI’s américain. Une vision des plus surprenante allant même jusqu’à dénigrer les japonais. Bref, c’est une femme qui sait ce qu’elle veut où chaque mot, chaque phrase semble maîtriser. Si cette femme des classes moyennes s’exprime majoritairement, Shohei Imamura donne également la parole à ses proches (mère, premier mari, fille,…), des proches qui viennent la plupart du temps atténuer le propos d’Akemi. En résulte alors une perplexité à son égard et une certaine remise en cause de ses propos.

Avec Histoire du japon d’après-guerre racontée par une hôtesse de bar, Shohei Imamura réalise une allégorie sur l’essor du Japon, il y montre que les moyens employés sont loin d’être tous respectables pour arriver à un tel résultat. Si le personnage passionne, la technique passionne tout autant. Ainsi, la mise en scène, le montage sont saisissants en cela. Véritable expérimentation sur la forme comme sur le fond, ce documentaire vaut pour ses images parfois choquantes (la mise en parallèle de certaines d’entre elles), ses plans rapprochés, ses transitions, les zooms et autre arrêt sur image ainsi que ses voix désynchronisées. Shohei Imamura livre une histoire captivante, deux histoires intimement liées, celle d’une japonaise (presque lambda, dirons-nous) et celle du Japon en quelques vingt-cinq années d’ébullition. Il n’empêche qu’on sort de ce documentaire quelque peu troublé et interpellé. Et une question me taraude : où en est Akemi aujourd’hui ? Enfin, après son départ du Japon en 1970 ? A-t-elle réussie comme elle le souhaitait ? Intriguant.

I.D.

mardi 20 juillet 2010

Contes cruels de la jeunesse : Désenchantée

mardi 20 juillet 2010
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Second long métrage de Nagisa Oshima qu'il met en scène à l'âge de vingt huit ans, et seulement six mois après sa première oeuvre, Contes cruels de la jeunesse/Seishun zankoku monogatari (1960) prend comme sujet une jeunesse marginale confinée dans un conflit générationnel. Il décrit une jeunesse perdue au milieu de l’effervescence d’un Japon qui prend de plein fouet les changements d’une société en constante évolution. Oshima montre leur situation dans ce Japon contemporain à travers le sexe, le scandale et la mauvaise réputation, entre rencontre, séparation, blessure et réconciliation.

Makato est une étudiante qui use de ses charmes pour se faire raccompagner chez elle. Un soir, l’un de ses accompagnateurs tente de la ramener de force à l’hôtel, Kiyoshi, un étudiant intervient et corrige l’homme. Makato se rapproche alors de Kiyoshi et entame une relation amoureuse malgré les excès de violence de ce dernier.

Drame sur l’amour fou et passionné d’un jeune couple d’étudiant qui glisse petit à petit vers la déviance ; celle de l’immoralité. Contes cruels de la jeunesse de Nagisa Oshima prend comme personnages principaux des anti-héros de la classe moyenne. Ces derniers évoluent dans une société en pleine mutation et créent un fossé avec les générations précédentes. Un fossé qui se creuse sur la brutalité et le mensonge. Ils prennent le système comme ennemi, le pouvoir représenté par la police. Ils se perdent dans la dépravation et à travers le sexe comme rapport de force. Cette jeunesse violente et rebelle vit sans se soucier des lendemains, vivant dans une illusion permanente qui se donne comme un bâton de relais, une passation faite par les anciens où la course serait un gouffre sans espoirs et fait d’indifférence.

Cette seconde œuvre d’Oshima impose un style vif, la caméra est portée et rompt avec l’académisme d’Une ville d’amour et d’espoir (1959). Le tournage s’est fait en majorité en extérieur et s’apparente à la naissance de la Nouvelle Vague comme on la connaît en France où les jeunes cinéastes de l’époque prenaient d’assaut la rue. Il appartient alors au pendant nippon au sein de la Nouvelle Vague japonaise avec Shinoda et Yoshida notamment. La lumière se veut minutieuse, les peintures sombres, une certaine subjectivité, un son utilisé minutieusement, Oshima enferme ses personnages dans ses plans, tantôt dans des mouvements en panoramique qui écrasent ses personnages en se refusant de filmer le ciel, tantôt dans des gros plans où les mouvements s’opèrent.

Ici, Oshima montre sa profonde désillusion envers la gauche organisée (ces étudiants qui manifestent mais s’oublie dans l’amour éphémère) et repousse les idées de droite (le conservatisme des générations précédentes comme la morale). Il montre un nihilisme empreint de sensibilité qu’il narre via des innovations narratives et dénote donc par son contenu social entre cette jeunesse, la déchéance et les anciens, la nostalgie.

I.D.

dimanche 18 juillet 2010

Une Femme de Tokyo : Une tragédie

dimanche 18 juillet 2010
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Une Femme de Tokyo / Tokyo no onna (1933) de Yasujiro Ozu appartient à la période des films muets de l’auteur. Ce drame en Noir&Blanc de quarante sept minutes s’inscrit dans le réalisme social à travers la condition d’une femme.

Chikako, une secrétaire subsiste tant bien que mal avec son jeune frère, Ryoichi, un étudiant. Un jour, ce dernier apprend que sa sœur est hôtesse dans un cabaret la nuit pour pouvoir lui payer ses études. Honteux, il quitte le foyer après une violente dispute avec Chikako…

Une Femme de Tokyo est un melting-pot de mensonge, de sacrifice, de honte sociale, d’incompréhension entre deux individus. La pression sociale n’est jamais bien loin, encore ici à travers cette tragédie qui se révèle comme œuvre forte et prenante. On n’oubliera pas non plus l’image néfaste qu’Ozu donne des reporters qu’il expose comme de véritables vautours sans aucun scrupule. La scène que se livre frère et sœur devant le fait accompli est saisissante et poignante. Quant à l’une des dernières scènes, celle de la veillée funèbre, elle, se montre dure et sans concession.

Une Femme de Tokyo est une œuvre qui rend hommage au cinéma hollywoodien par le biais d’un extrait de film d’Ernst Lubitsch (If I Had a Million, 1932). Une œuvre réaliste par la retranscription de la précarité au Japon ainsi que les situations de femme face à la crise. Une œuvre concise et réussie qui se veut maîtrisée et aboutie.

I.D.

Où sont les rêves de jeunesse ? : L’Amitié

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Film muet en Noir & Blanc, Où sont les rêves de jeunesse ? / Seishun no yume ima izuko (1932) de Yasujiro Ozu est à la fois une comédie et un drame social qui investit le monde du travail.

Tetsuo est un étudiant qui profite de la vie tout en étant entouré de ses amis. Lorsque son père décède, Tetsuo abandonne ses études et reprend l’entreprise familiale…

Où sont les rêves de jeunesse ? est un regard doux et compatissant sur une jeunesse estudiantine qui prend le temps de vivre sans se préoccuper du lendemain. Ozu semble se plaire à la mettre en scène de manière légère et décomplexé. Il offre ainsi quelques scènes savoureuses. Tout à la fois naïve et enfantine, cette jeunesse devra pourtant faire face à la dure réalité, celle du monde des adultes à travers son initiation dans l’univers du travail. Ce passage à l’âge adulte ne se fait pas sans peine surtout lorsque l’amour vient faire des siennes. Ozu poursuit de développer son récit par le mélo. Une triangulaire amoureuse où les conventions sociales font taire les sentiments, à côté de cela la pression du monde du travail et du même coup celle de la hiérarchie de l’entreprise enfonce une situation qui vire à la crise. Une crise qui ne trouvera son dénouement que par la violence.

Où sont les rêves de jeunesse ? montre un Yasujiro Ozu, cinéaste japonais vouant un certain culte au cinéma hollywoodien. Il y démontre une grande inspiration qui lui vient de ce cinéma qui l’a tant fait rêver à ses débuts de réalisateur. Un film plaisant qui saura faire rire et interpellé sur une société japonaise qui ne semble pas avoir depuis tant changée que cela.

I.D.

Chœur de Tokyo : Capitale du chômage

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Chœur de Tokyo / Tokyo no gassho (1931) est une oeuvre en muet et Noir&Blanc de Yasujiro Ozu. Ce dernier met en scène un film qu’on pourrait qualifier de comédie dramatique tant il mêle ces deux genres à travers l’histoire d’une famille japonaise traditionnelle.

Après une violente dispute avec son patron, Okajima est licencié. Marié et père de deux enfants, il tente tant bien que mal de retrouver un emploi dans un japon en pleine crise économique.

Chœur de Tokyo retranscrit les heures noires d’un Japon en crise. Yasujiro Ozu à cette dextérité propre d’injecter un aspect comique voir burlesque dans des situations qui se veulent pourtant dramatique, puisqu’ici on y suit une famille affrontant le chômage, la misère et la maladie. Cette façon d’opérer fonctionne plutôt bien et l’on suit sans mal cette transposition du quotidien d’une famille traditionnelle japonaise que Yasujiro Ozu affectionne dans sa filmographie. Chœur de Tokyo en est un bel exemple. Bel exemple d’une maîtrise qui est toute sienne, Yasujiro Ozu y montre les problèmes économiques et sociaux qui bouleversent une société à travers cette famille. Un père sans emploi, un enfant qui tombe malade, les déconvenues d’un quotidien dans une pauvreté palpable. Le tableau se veut noir pourtant un espoir subsiste toujours. Un humour aussi permet d’atténuer le propos comme lorsque le père défit son employeur dans un face à face à l’éventail qui se veut comme l’image d’une lutte des classes en ces temps de crise.

Chœur de Tokyo est un beau film qui parvient à réaliser en toile de fond un portrait juste d’une société en pleine mutation ainsi que le portrait d’une famille ordinaire qui lutte pour sa survie.

I.D.

Typhoon Club : L’oeil du cyclone [Festival Paris Cinéma]

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Typhoon Club / Taifu Kurabu (1985) de Shinji Somai serait une grande métaphore sur la vie, et la mort. Une métaphore qui nous interpelle sur nos peurs et notre place au sein de la société. Cette œuvre se révèle également comme le souhait de montrer combien il est difficile de comprendre la jeunesse.

Alors qu’un Typhon approche d’une petite ville de campagne, des adolescents vivent avec tourment leur passage à l’âge adulte. Certains d’entre eux se retrouvent alors enfermés dans leur école et s’occupent comme ils peuvent…

Typhoon Club décompte les jours à l’approche d’un typhon qui va s’abattre sur le Japon et en particulier dans une petite bourgade où des adolescents sans repère semblent y rechercher une identité propre. Ces jours que l’auteur décompte développe une tension toute particulière. Une tension qui va en crescendo à mesure que le typhon approche. On y suit ces jeunes dont les esprits s’échauffent comme si le cyclone avait un impact grandissant sur leur psyché. Shinji Somai nous met en scène l’histoire de ces jeunes, des adolescents qui sont dans le processus du passage à l’âge adulte. Il y traite avec un certain pessimisme (ou la difficile compréhension) des sujets tels que l’homosexualité, la place sociale et ce qui incombe à tous en société. Mais aussi et surtout de la vie et de la mort.

Dans Typhoon Club, ce typhon qui s’abat est la destruction pure et simple ou ce lien infime entre deux mondes (adolescence/adulte). Un interstice sur l’existence. Les adolescents enfermés végètent dans un cocon qui prend forme sous les traits de l’école. Ils y découvrent un certain laisser aller, une liberté jamais connue jusqu’alors qui s’exprime notamment par la danse. On notera la très belle scène, tirée en longueur et filmé de loin d’une force rare. Dans cette bulle ils se défont de tout carcan sociétal et resplendissent de vie, pourtant. S’il y a la vie, la mort l’accompagne forcément et on ne prend vraiment conscience de ce qu’est la vie que lorsque la mort frappe semble nous dire le cinéaste à travers ces jeunes. Ainsi la noirceur s’invite au travers de pulsion sexuelle pour l’un ou par des pensées suicidaires pour un autre.

Typhoon Club est une œuvre d’une puissance sans équivoque. Une œuvre qui dépeint la réalité d’une jeunesse dans une société stricte. Une jeunesse non fantasmée mais bel et bien réelle, décrite dans une oeuvre non pour les jeunes mais sur les jeunes. Une jeunesse avec tous les sentiments contradictoires qui les habitent entre l’enthousiasme le plus exacerbé à l’abattement le plus total. Shinji Somai parvient à saisir avec minutie un état, celui d’une jeunesse aux comportements et sentiments versatiles. Typhoon Club est à la fois splendide, troublant et marquant.

I.D.

The Catch : En mer [Festival Paris Cinéma]

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Un drame se joue dans un petit port de mer, The Catch (1983) de Shinji Somai nous narre l’amour d’un homme pour la mer mais également les relations qui lient ce dernier à sa fille qui s’éprend d’un jeune homme de la ville.

Fusajiro est un pêcheur de thon chevronné. Il vit seul avec sa fille qui lui est entièrement dévouée. Chaque matin, il part pêcher aux commandes de son bateau. Bientôt, sa fille lui présente un garçon qui rêve de devenir pêcheur comme lui…

The Catch est le portrait d’un homme. Un homme simple qui vit de la mer. Ce dernier, Fusajiro vit en osmose avec elle, une histoire d’amour saisissante avec cette nature qui peut s’avérer hostile à l’homme. Mais si Fusajiro aime l’étendue bleue c’est parce qu’il aime avant tout un métier dur comme lui. Ce métier de pêcheur de thon qui offre peu de moment de répit si ce n’est celui de l’attente, de la « traque » du poisson sur cette horizon qui semble sans fin. Shinji Somai développe avec minutie et sans relâche ce quotidien de pêcheur, sa caméra accompagne dans cette mission les moindres faits et gestes. Cette caméra sait être à la fois proche de ses protagonistes mais aussi plus éloignée se faisant plus discrète et pudique face aux évènements qui prennent place. Les plans s’avèrent d’une rare beauté jusque dans la pêche même du thon laquelle se réalise par la force des bras, la violence bestiale d’un homme tirant le poisson par un fil de pêche pour ensuite l’harponner et voir le thon se vider de son sang. Les images sont dures, à l’état brut. Elles montrent toute la difficulté de ce métier jusqu’à parvenir à nous immerger sur ces eaux. A faire en sorte qu’on puisse parvenir à ressentir toute la fatigue, l’épuisement, toutes les forces misent en application pour voir l’homme lutter contre la nature.

Là où Shinji Somai parvient à nous transporter dans son récit avec The Catch, c’est dans ces longues scène filmées montrant toute la dualité de l’homme face aux éléments. La mise en scène du cinéaste japonais est primordiale dans l’approche qu’il adopte. Cette approche appelle à une immersion totale de notre part où de superbes mouvements de caméra, avec notamment l’utilisation de la grue, s’invitent sans dénaturer le propos. The Catch c’est donc la (les) passion(s) d’un homme. Nous n’oublierons pas non plus les femmes, fille ou amante qui jouent un rôle primordiale, l’autre facette de cette vie rude. Souvent victimes d’une peur, celle de voir la mer engloutir le pêcheur parti gagner sa vie. Si l’œuvre marque par sa puissance tant sur le sujet traité que sur la mise en scène, elle frappe également par la prestation prenante des acteurs. Ken Ogata, magistral en pêcheur bourru presque autiste lorsqu’il est dans son élément, la mer, pour lequel il donnerait tout… tout comme sa fille et femme, qui apporte la douceur, un autre regard dans un monde dur et sans ménagement.

I.D.

samedi 17 juillet 2010

Tandem : Virée Nocturne [Festival Paris Cinéma]

samedi 17 juillet 2010
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C’est fait ! J’ai découvert au dernier jour du Festival Paris Cinéma - dans une salle quasi vide - mon premier Pinku Eiga : Tandem de Toshiki Sato. Dans un coffeeshop, deux hommes se rencontrent et en viennent rapidement à discuter de leurs vies sexuelles. L’un évoquant ces jeux coquins avec une prostitué dans les transports en commun de Tokyo, l’autre, sa sexualité moins débridée au sein de son couple. Ce que les deux hommes ne savent pas, c’est qu’ils parlent de la même femme.

Tandem est plaisant. Sur un plan esthétique on ne peut reprocher au cinéaste de vouloir tenter et livrer quelques originalités, voir de belles trouvailles. De nuit, de magnifiques plans et jeux de lumière s’invitent à une ambiance trouble où les deux hommes se côtoient sans trop s’apprécier (voir la virée en mobylette rythmée par des feux tricolores et une drôle de rivalité). Et la narration dans tout ça ? Pas si mal, outre les scènes légères de sexe qui n’apportent pas un grand intérêt, même esthétique (Pas de panique, je n’ai pas oublié que je parlais d'un Pinku !). J’étais préparée mais j’avoue avoir été quelque peu troublée par ces ruptures de ton. D’autant plus lorsque le récit semblait prendre une tournure plus intéressante. Un récit loin d’être superficiel, cachant adroitement de vrais questionnements.

Tandem fait sourire et rire par des scènes cocasses, un ton particulier insufflé par un travail de montage efficace créant le parallèle entre présent et flash-back. Pour une première découverte du genre, Tandem n’était pas si mal, sans pour autant pleinement convaincre…

Diana

mercredi 14 juillet 2010

Rétrospective des classiques Japonais au cinéma Les 3 Luxembourg du 14 juillet au 31 août

mercredi 14 juillet 2010
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Après que le Festival Paris Cinéma ait dignement représenter le 7ème Art Nippon c'est au tour du Cinéma Les 3 Luxembourg qui offrira du 14 juillet au 31 août une rétrospective des classiques du cinéma Japonais, de Mizogushi (L’élégie de Naniwa) à Ozu en passant par Oshima (Furyo, Tabou, Une ville d’amour et d’espoir).


Suit le programme de la rétro (actualisé chaque semaine) :



Mercredi 14 juillet
LES FEMMES DE LA NUIT de Kenji Mizogushi (1h15) : 16h30
CHŒUR DE TOKYO de Yasujiro Ozu (1h30) : 19h00
HARAKIRI de Masaki Kobayashi (2h13) : 21h00

Jeudi 15 juillet
SOURCE THERMALE D’AKITSU de Yoshishige Yoshida (1h53) : 16h30
GOSSES DE TOKYO de Yasujiro Ozu (1h34) : 19h00
TOKYO DECADENCE de Ryu Murakami (1h47) : 21h00

Vendredi 16 juillet
NUIT ET BROUILLARD AU JAPON de Nagisa Oshima (1h47) : 16h30
OU SONT LES REVES DE LA JEUNESSE de Yasujiro Ozu (1h26) :19h00
LA FEMME DES SABLES de Hiroshi Teshigahara (2h10) : 21h00

Samedi 17 juillet
LES SŒURS DE GION de Kenji Mizogushi (1h35) : 16h30
UNE FEMME DE TOKYO de Yasujiro Ozu (47’) : 19h00
DESIR MEURTRIER de Shohei Imamura (2h30) : 21h00

Dimanche 18 juillet
CINQ FEMMES AUTOUR D’UTAMARO de Kenji Mizogushi (1h35) : 16h30
HISTOIRES D’HERBES FLOTTANTES de Yasujiro Ozu (1h26) : 19h00
CONTES CRUELS DE LA JEUNESSE de Nagisa Oshima (1h36) : 21h00

Lundi 19 juillet
L’AMOUR DE L’ACTRICE SUMAKO de Kenji Mizogushi (1h35) : 16h30
UNE AUBERGE A TOKYO de Yasujiro Ozu (1h48) : 19h00
HISTOIRE DU JAPON RACONTEE PAR UNE HOTESSE DE BAR de Shohei Imamura (1h45) : 21h00

Mardi 20 juillet
UNE VILLE D’AMOUR ET D’ESPOIR Mizoguchi de Nagisa Oshima (1h02) : 16h30
IL ETAIT UN PERE de Yasujiro Ozu (1h26) : 19h00
PROFOND DESIR DES DIEUX de Shohei Imamura (2h32) : 21h00

Mercredi 21 juillet
NUIT ET BROUILLARD AU JAPON de Nagisa Oshima (1h47) : 19h20
LA BALLADE DE NARAYAMA de Shohei Imamura (2h01) : 21h30

Jeudi 22 juillet
FLAMME DE MON AMOUR de kenji Mizogushi (1h24) : 19h20
EROS + MASSACRE de Yoshishige Yoshida (2h48) : 21h00

Vendredi 23 juillet
LES PLAISIRS DE LA CHAIR de Nagisa Oshima (1h26) : 19h20
TOKYO DECADENCE de Ryu Murakami (1h47) : 21h30

Samedi 24 juillet
SOURCE THERMALE D’AKITSU de Yoshishige Yoshida (1h53) : 19h20
HARAKIRI de Masaki Kobayashi (2h13) : 21h30

Dimanche 25 juillet
L’ANGUILLE de Shohei Imamura (1h57) : 19h20
RECIT D’UN PROPRIETAIRE de Yasujiro Ozu (1h12) : 21h30

Lundi 26 juillet
L’ENTERREMENT DU SOLEIL de Nagisa Oshima (1h30) : 19h20
ETE PRECOCE de Yasujiro Ozu (2h05) : 21h30

Mardi 27 juillet
GOSSES DE TOKYO de Yasujiro Ozu (1h34) : 19h20
LES CONTES DE LA LUNE VAGUE APRES LA PLUIE de Kenji Mizogushi (1h37) : 21h30

Mercredi 28 juillet
LE GOUT DU THE VERT de Yasujiro Ozu (1h56) : 19h30
LE HEROS SACRILEGE de Kenji Mizogushi (1h47) : 21h40
projection « Héros sacrilège » en vidéo

Jeudi 29 juillet
L’AMOUR DE L’ACTRICE SUMAKO de Kenji Mizogushi (1h35) : 19h30
FEMMES EN MIROIR de Yoshishige Yoshida (2h09) : 21h20

Vendredi 30 juillet
LA RUE DE LA HONTE de Kenji Mizogushi (1h22) : 19h30
projection « Rue de le honte» en vidéo
CREPUSCULE A TOKYO de Yasujiro Ozu (2h21) : 21h10

Samedi 31 juillet
LES FEMMES DE LA NUIT de Kenji Mizogushi (1h15) : 19h30
PRINTEMPS PRECOCE de Yasujiro Ozu (2h24) : 21h10

Dimanche 1 août
VOYAGE A TOKYO de Yasujiro Ozu (2h16) : 19h30
L’EPEE BIJOMARU de Kenji Mizogushi (1h06) : 22h00
projection « L’Epée Bijomaru » en vidéo

Lundi 2 août
LA HARPE DE BIRMANIE de Kon Ichikawa (1h50) : 19h30
CINQ FEMMES AUTOUR D’UTAMARO de Kenji Mizogushi (1h35) : 21h40

Mardi 3 août
TAMPOPO de Juzo Itami (1h54) : 19h30
BONJOUR de Yasujiro Ozu (1h34) : 21h40

Mercredi 4 août
VOYAGE A TOKYO de Yasujiro Ozu (2h16) : 19h30
UNE FEMME DE TOKYO de Yasujiro Ozu (47mn) : 22h00

Jeudi 5 août
RECIT D’UN PROPRIETAIRE de Yasujiro Ozu (1h12) : 19h30
L’INTENDANT SANSHO de Kenji Mizogushi (2h) : 21h00
projection «L’Intendant Sansho» en vidéo

Vendredi 6 août
LE GOUT DU SAKE de Yasujiro Ozu (1h53) : 19h30
L’IMPERATRICE YANG KWEI FEI de Kenji Mizogushi (1h30) : 21h40
projection «L’IMPERATRICE YANG KWEI FEI» en vidéo

Samedi 7 août
LES FEMMES DE LA NUIT de Kenji Mizogushi (1h15) : 19h30
FLEUR D’EQUINOXE de Yasujiro Ozu (2h) : 21h10

Dimanche 8 août
LE GOUT DU RIZ AU THE VERT de Yasujiro Ozu (1h56) : 19h30
LES AMANTS CRUCIFIES de Kenji Mizogushi (1h40) : 21h40
projection « Les Amants crucifiés » en vidéo

Lundi 9 août
FIN D’AUTOMNE de Yasujiro Ozu (2h09) : 19h30
L’EPEE BIJOMARU de Kenji Mizogushi (1h06) : 22h00
projection « L’Epée Bijomaru » en vidéo

Mardi 10 août
LE FEMME D’EAU de Hidenori SUGIMORI (1h55) : 19h30
HISTOIRE DU JAPON RACONTEE PAR UNE HOTESSE DE BAR
de Shohei Imamura (1h45) : 21h40

Mercredi 11 août
LES SŒURS DE GION de Kenji Mizogushi (1h35) : 17h15
PRINTEMPS PRECOCE de Yasujiro Ozu (2h24) : 19h10

Jeudi 12 août
LE GOUT DU SAKE de Yasujiro Ozu (1h53) : 17h15
ETE PRECOCE de Yasujiro Ozu (2h05) : 19h30

Vendredi 13 août
LA SOURCE THERMALE D’AKITSU de Yoshishige Yoshida (1h53) : 17h15
HISTOIRES D’HERBES FLOTTANTES de Yasujiro Ozu (1h26) : 19h30

Samedi 14 août
FLAMME DE MON AMOUR de Kenji Mizogushi (1h24) : 17h15
UNE AUBERGE A TOKYO de Yasujiro Ozu (1h48) : 19h30

Dimanche 15 août
LES CONTES DE LA LUNE VAGUE APRES LA PLUIE de Kenji Mizogushi (1h37) : 17h15
TAMPOPO de Juzo Itami (1h54) : 19h30

Lundi 16 août
OU SONT LES REVES DE LA JEUNESSE de Yasujiro Ozu (1h26) film muet : 17h15
CONTES CRUELS DE LA JEUNESSE de Nagisa Oshima (1h36) : 19h30

Mardi 17 août
UNE VILLE D’AMOUR ET D’ESPOIR de Nagisa Oshima (1h02) : 17h15
LA FEMME DES SABLES de Hiroshi Teshigahara (2h) : 19h30

Mercredi 18 août
LA FEMME D’EAU de Hidenori Sugimori (1h55) : 17h15
LA HARPE DE BIRMANIE de Kon Ichikawa (1h50) : 19h30

Jeudi 19 août
RASHOMON de Akira Kurosawa (1h28) : 17h15
DESIR MEURTRIER de Shohei Imamura (2h30) : 19h00

Vendredi 20 août
L’IMPERATRICE YANG KWEI FEI de Kenji Mizogushi (1h30) : 17h15
Projection de « L’Impératrice Yang Kwei Fei » en vidéo
PROFOND DESIR DES DIEUX de Shohei Imamura (2h32) : 19h00

Samedi 21 août
BONJOUR de Yasujiro Ozu (1h34) : 17h15
FEMMES EN MIROIR de Yoshishige Yoshida (2h09) : 19h30

Dimanche 22 août
FLEURS D’EQUINOXE de Yasujiro Ozu (2h00) : 17h15
LA RUE DE LA HONTE de Kenji Mizogushi (1h22) : 19h30
Projection de « La rue de la honte» en vidéo

Lundi 23 août
LA BALLADE DE NARAYAMA de Shohei Imamura (2h01) : 17h15
CREPUSCULE A TOKYO de Yasujiro Ozu (2h21) : 19h30

Mardi 24 août
L’ANGUILLE de Shohei Imamura (1h57) : 17h15
FIN D’AUTOMNE de Yasujiro Ozu (2h09) : 19h30

> Où ? Les 3 Luxembourg | 67, rue Monsieur Le Prince | 75006 Paris
Métro : Odéon, RER : Luxembourg

> Plein Tarif : 7,50 €, Tarif réduit : 6,00 €,
Réduit pour tous, lundi et mercredi de 9h à 23h : 6,00 €


Intérimaire en détresse : Ma vie, Mon avenir [Festival Paris Cinéma]

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Disons-le toute suite, je suis particulièrement attirée par les documentaires. C’est avec un certain entrain que je suis allée découvrir Intérimaire en détresse / Sonan furiita (2009) de et avec Hiroki Iwabuchi (Seul documentaire que j’ai eu l’occasion de voir durant le festival, ayant eu « la chance » d’avoir raté Live Tape !).

Intérimaire en détresse s’attarde sur le phénomène que l’on nomme plus communément les « furiita », emplois précaires - en intérim - sans couverture sociale et très mal payés. Dans ce documentaire, le réalisateur et narrateur se met en scène pour s’attaquer au système social japonais actuel. Caméra à l’épaule, Hiroki Iwabuchi expose son quotidien d’intérimaire et son désespoir face à un avenir sans lendemain. A travers un portrait, c’est l’image d’une jeunesse tout entière que le réalisateur met en exergue. On comprend le fatalisme d’une génération qui se saigne professionnellement dans l’instabilité et les préoccupations primaires : se trouver un logement, se nourrir et payer ses dettes.

Alors le sujet est noble certes, la volonté de l’auteur l’est tout autant. Néanmoins il y a dans ce documentaire un élément qui m’a déplu : sa structure, aussi bien narrative que visuelle. Disons que j’ai adhéré au fond sans en aimer la forme. Ce que je recherche dans le documentaire, je ne l’ai pas trouvé dans Intérimaire en détresse, j’entends par là : la spontanéité, la force brutale non contrôlée, l’hésitation… En somme la mise à nu des sujets traités. Ici la mise à nue découle d’un montage trop travaillé, d’une narration trop calibrée. Je suis tiraillée entre la volonté d’adhérer à une cause qui me touche et la gêne provoquée par une structure trop propre. A mainte reprise je me suis demandée si j’étais devant du réel ou de la fiction ? Ce qui a manqué au documentaire c’est de la spontanéité, des temps morts, des instants ou le narrateur ne semble plus vraiment contrôler l’image saisie par l’œil de sa caméra (tiens ça me rappelle le sentiment que j’ai eu à la vision de Portrait de famille au Festival Franco-Coréen 2009)

Au-delà de cela, il y a le fond. Alors il va sans dire que la dénonciation de Hiroki Iwabuchi est poignante et laisse un certain fatalisme sur l’avenir de cette jeune génération japonaise. Un portrait courageux et utile.

Diana

Hana : Bas-fonds clean [Festival Paris Cinéma]

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Un film dont aurait pu se passer Hirokazu Kore-eda c’est Hana (2006) ou comment le cinéaste japonais nous embarque jusqu’au bout de l’ennui.

Japon. 1702, Soza un jeune samouraï est chargé de retrouvé l’assassin de son père pour venger ce dernier. Il vit dans les bas-fonds d’Edo alors que sa mission est mis en péril…

Avant que le Festival Paris Cinéma 2010 ne mette à l’honneur Hana, ce film était inédit dans nos contrées. Et bien le constat est sans équivoque, il aurait du le rester. Ce film est vite à oublier comme s’il avait été un mauvais rêve, rêvé dans ces longues nuits danoises ou suédoises, le genre de rêve qu’on préférerait ne pas avoir fait si l’on hibernait. Bref. La mise en scène : rien d’exceptionnelle, le genre classique voir bateau donc rien d’exaltant. Si la mise en scène se dérobe au profit du scénario et de son histoire, pourquoi pas. L’histoire justement. Rien d’exaltant non plus, on nous sert une énième histoire de vengeance avec tout ce qui peut altérer le « héro ». Pourquoi pas, je ne suis pas contre les films de vengeance, j’aime assez, le tout c’est comment cela est fait. Ici, pas de la meilleur façon qui soit d’autant plus que le scénario se veut brouillon avec un trop plein d’intrigues secondaires qui n’apportent rien. Une histoire lisse comme ses personnages qui ont peu d’envergure et de corps. Un « héro » trop blanc, les femmes qui jouent leur rôle… de femme (à croire qu’il ne faut pas trop leur en demander) ! Il y a quand même quelques personnages qui font sourire, rire, plutôt sympathique. Je pense au gros benêt (c’est cliché mais bon) ou au môme qui s’en sort bien, très bien même.

Hana, on l’oubliera. Un film qui fait tâche dans la filmographie d’un auteur qui a su montrer mieux. Le film s’il est d’une longueur peu soutenable par l’ennui qu’il procure reste drôle. Un comique qui sauve les meubles comme dirait quelques-uns. Heureusement donc qu’on rit…

I.D.

De la sélection Asiatique au Cinéma en Plein Air du Parc de la Villette !

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Comme chaque été, le Parc de la Villette accueille son désormais célèbre Cinéma en Plein Air. Cette année le rendez-vous se tiendra du 17 juillet au 22 août.

3 films asiatiques seront au programme :

- Mardi 20 juillet : Nos Années sauvages - Wong Kar-Wai - 1990 - 1h33
- Jeudi 12 août : Kids return - Takeshi Kitano - 1996 - 1h47
- Mercredi 18 août : Plaisirs inconnus - Jia Zhang Ke - 2002 - 1h53



Accès : Métro Porte de Pantin (Grande Halle) : Ligne 5 - Bobigny - Place d'Italie
Plus d'infos : http://www.villette.com

Diana

mardi 13 juillet 2010

Double récompenses pour La rivière Tumen [Festival Paris Cinéma 2010]

mardi 13 juillet 2010
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Le palmarès du Festival Paris Cinéma 2010 est tombé hier. Cette année, c’est La rivière Tumen du cinéaste chinois Zhang Lu qui a été doublement récompensé du Prix du Jury et du Prix des étudiants. Belle consécration pour ce beau et touchant long métrage qui a su se marquer par sa sincérité et un sujet méconnu.

Une séance exceptionnelle pour récompenser le film de Zhang Lu aura lieu aujourd’hui 13 juillet à 20h au MK2 Bibliothèque. Pour ceux qui auraient louper le coche, c’est maintenant ! Et pour ceux qui aimeraient revoir le film, faites-vous plaisir.


lundi 12 juillet 2010

Toutes les Photos du Festival Paris Cinéma 2010 !

lundi 12 juillet 2010
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Découvrez toutes les photos des séances présentées du Festival Paris Cinéma 2010. Du beau monde au programme dont Shinobu TERAJIMA (Vibrator), Anocha SUWICHAKORNPONG (Mundane History), Shinji AOYAMA (Sad Vacation)...

> Rendez-vous sur l'Album du Festival Paris Cinéma 2010 de Made in Asie









Diana

dimanche 11 juillet 2010

2/Duo : Reflet [Festival Paris Cinéma]

dimanche 11 juillet 2010
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Premier film de Nobuhiro Suwa, 2/Duo (2/Dyuo, 1995) est un drame amoureux. Le cinéaste pose sa caméra au centre d’un jeune couple dont la relation se révèle tendue.

Kei et Yu vivent ensemble dans une petit appartement. Kei est un acteur raté qui passe ses journées à ne rien faire. Yu travaille dans une petite boutique et subvient au besoin du ménage. Ils sont à un moment de leur vie de couple où les disputes s’enchaînent sans pouvoir communiquer l’un et l’autre. Après une violente dispute, Kei demande Yu en mariage…

A travers une mise en scène qui se veut minimaliste mais qui possède tout de même une intelligence dans le cadre (notamment sur le jeu des reflets de miroir), 2/Duo narre les relations difficiles d’un couple. Les deux acteurs livrent une performance saisissante d’autant plus que l’auteur leur a laissé une grande part d’improvisation et cela se voit. Ce choix (dans la direction des acteurs) renforce des situations qui se montrent dès lors à l’état brut comme si cela n’était pas joué mais bel et bien vécu. Le sentiment d’authenticité qui s’en dégage nous plonge dans les méandres du non-dit. La caméra de Nobuhiro Suwa parvient à capter le mal être qui habite nos protagonistes. Il s’y émane par moment un malaise sous jacent par cette violence sourde parsemé d’actes physiques révélant toute la détresse qui ronge cet homme et cette femme.

2/Duo est un film réussi qui parvient à toucher tout en interrogeant. Le cinéaste souligne avec aptitude la difficulté de communiquer, d’extérioriser les sentiments résultant d’un quotidien qui broie de manière insidieuse. L’échec d’une carrière d’acteur pour Kei et les interrogations de Yu face à ce dernier. Un premier long-métrage qui s’avère prenant.

I.D.

samedi 10 juillet 2010

Live Tape : Le Bob Dylan du pauvre* [Festival Paris Cinéma]

samedi 10 juillet 2010
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Live Tape / Raibu Têpu (2009) de Tetsuaki Matsue. Une performance, rien d’autre. Un long plan séquence de soixante quatorze minutes où un chanteur « à la Bob Dylan » passe en revu ses chansons tout en se baladant dans la rue, tout en se faisant interpeller par le réalisateur, tout en continuant à chanter, tout en se payant un coup (quelle classe !), tout en etc…

Live Tape. Je ne suis pas client. Voilà le genre de travail filmique avec lequel je m’interroge toujours sur une chose plutôt simple : est-ce que ce documentaire a sa place dans une salle de cinéma ? Á écouter le réalisateur, oui parce que son but était de faire connaître Kenta Maeno, le chanteur à la guitare sèche à travers les salles obscures. Mouais. Moyennement convaincu. En même temps, fut une époque où l’on causait bien d’information au cinéma. Alors pourquoi pas, hein ? Lorsque je vois un Live Tape, j’ai deux souhaits qui m’arrivent très vite après une ou deux chansons. La première : souhaiter que les soixante quatorze minutes passent le plus vite possible. La seconde : qu’une corde de la guitare se casse et qu’on arrête tout pour pouvoir rentrer chez nous. (SPOILER) Et le moment où il donne ses lunettes de soleil à un gamin accompagné de sa mère ! Pourquoi pas la guitare à la place ?! Tsss.

Live Tape. L’ennui. Je ne suis pas client de cette musique bien que deux, trois mélodies ne m’ont semblés pas trop mal. Après ? Voila le genre de « chose » qui a toute sa place sur Youtube. Le genre de « chose » fait entre pote mais ici avec le délire en moins. J’ai tout de même vu sur des Youtube et consorts des « choses » mieux travaillées, plus intéressantes mais qui elles n’ont pas leur place dans un Festival de cinéma (ou festival tout court). En somme, je ne sais pas ce que fait ce Live Tape dans un Festival comme celui de Paris Cinéma. Une interrogation qui restera. N’y-a-t-il rien d’autre pour représenter le Japon ? Ok, on donne dans la diversité pour montrer plusieurs facettes. Je veux bien. Mais pas ça ! La seule chose que je saluerais c’est que l’artiste Kenta Maeno chante en japonais. Ça change de tout ces pseudos-chanteurs qui n’en ont que pour la langue de Shakespeare.

Live Tape. Une espèce de long clip un peu foireux, un côté à l’arrache mais malheureusement trop carré (itinéraire, « rencontre ») alors même qu’il aurait mérité un côté plus « freestyle ». Gros bémol : Tetsuaki Matsue qui interview Kenta Maeno devant la caméra et qui ne cesse de jeter des coups d’oeils vers elle (ou vers ceux derrière elle). Du coup, on dirait qu’il se fiche complètement de ce que peut bien dire l’artiste qu’il filme d’autant plus que c’était censé être un moment « poignant ». Á quoi cette intervention a-t-elle servit ? Gagner du temps pour ne pas arriver trop vite à la scène finale ? En vérité, je m’en fiche. Une performance en la mineur.

* Lit comme ça, on pourrait se dire que c’est méchant. Juste un peu.
I.D.

Sweet Little Lies : Nana [Festival Paris Cinéma]

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Hitoshi Yazaki réalise Sweet Little Lies / Suito ritoru raizu (2010). Il met en scène un couple marié depuis trois ans : Ruriko et Satoshi. Elle confectionne des ours en peluche qu’elle expose dans des galeries. Lui travaille en tant que salary man. Ruriko s’avère également une femme au foyer impeccable. Satoshi aime s’enfermer après sa journée de travail dans une pièce pour jouer au jeu vidéo tout en écoutant de la musique. En apparence, ils ont tout du couple modèle, du moins d’après leur entourage. Pourtant un jour, Ruriko rencontre un autre homme…

Sweet Little Lies c’est la solitude d’une femme mais aussi l’incommunicabilité entre cette dernière et son mari qui s’avère être un homme peu chaleureux bien que sympathique. Hitoshi Yazaki pose l’action, montre avec minutie les petits détails de vie de ce couple jusqu’à l’adultère au pluriel. Le « grand classique de l’adultère » (sic Festival Paris Cinéma)… peut-être « le grand classique » de trop. J’avoue mettre ennuyer durant ce métrage. Il n’est pas mauvais loin de là, juste moyen. Il n’y a pas eu pour ma part d’osmose avec ses personnages, son scénario ainsi que le parti pris très linéaire du cinéaste. Un film qui se laisse juste regarder. Un film qui ne se vit pas, nous ne sommes que de simple spectateur de cinéma devant lui et c’est en cela que c’est dommage. Il commence, il déroule et se termine après avoir fait son spectacle durant presque deux heures. Un film de plus qui s’oubliera avec le temps…

Sweet Little Lies n’est rien d’autre qu’un « petit » film qui se voyait sans doute plus grand qu’il ne l’est. Trop lisse. Moue du genou ? Pas loin. Miki Natakani, jolie. On la croirait diriger pour jouer une publicité pour un parfum. Future égérie de Kenzo ?

I.D.

Pas de Festival Paris Cinéma au MK2 Bibliothèque, en grève aujourd'hui [Festival Paris Cinéma]

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[Mise à jour du 11 juillet 10h] L'activité du MK2 Bibliothèque a repris Samedi 10 juillet à 17h30. Toutes les séances ont été projetées hormis celle de Shrek.

10ème journée en berne pour le festival Paris Cinéma. Arrivés sur les coups de 16h sur le parvis du MK2 Bibliothèque pour profiter de la brocante (avant d’aller voir Machine Girl et Tandem), nous avons découvert banderoles et personnel en grève, revendiquant le plafonnement de leurs primes, la dégradation des conditions de travail et les baisses d’effectifs dues à la dématérialisation du billet et l’arrivé des technologies numériques.


> Le cinéma n’assurera donc aucune séance ce samedi 10 juillet.

A l’heure actuelle, aucune annonce n’a été faire sur le site officiel des cinémas MK2. Pour connaître les raisons de cette grève, je vous mets ci-dessous le document qui nous a été remis.

Les suites du Festival Paris Cinéma risque d’être compromise. Affaire à suivre. Je mettrai à jour l’article si de nouvelles informations viendraient à tomber. En attendant, plan B – Dimanche 11 juillet (hors MK2 Bibliothèque) pour ceux qui souhaiteraient poursuivre les projections du cinéma Japonais :

Cinémathèque Française :
- 17h : La forteresse cachée
- 20h : Kagemusha, l'ombre du guerrier

Cent quatre :
22h La mort en ligne

Mk2 Quai de seine :15h05 - Blood and Bones

















Diana

Sawako Decides : Drôlement satyrique [Festival Paris Cinéma]

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Sawako Decides (2010) d’Ishii Yuya m’a mis en joie. Après une journée de dur labeur, rien de tel qu’une comédie satyrique, divertissante et cynique. Sawako est une fille perdue dans une société régie par des codes qu’elle ne comprend pas vraiment. Elle enchaîne les petits boulots, comme les petits amis et essaie de suivre une ligne conductrice sans grande conviction.

Par le biais du personnage de Sawako, cette jeune fille qui ne parvient à se prendre en main, le cinéaste pose un regard critique sur notre société. Du monde professionnelle aux relations sentimentales, tout y passe. Cette société est dictée par des employeurs sans scrupules, un monde du travail divisé et des mœurs sentimentales dépassés. En posant sa caméra sur Sawako, Ishii suit ces péripéties du quotidien, montre ô combien son intégration est difficile et surtout sa compréhension forcée du monde qui l’entoure. Elle devient un individu sans personnalité qui ne cesse de se raisonner par les diktats imposés par la société dans laquelle elle évolue. Sawako vit dans le fatalisme car elle ne trouve pas de sens dans ce qu’elle entreprend. C’est un regard, malgré une légèreté ambiante, engagé et satirique que le cinéaste pose.

La force de Sawako Decides réside bien entendu dans l’écriture de son personnage principale (interprété par « l’idole japonaise » Hikari MITSUSHIMA) que j’ai trouvé touchante. Elle se retrouve aussi dans un humour décalé et cinglant. Je crois que je n’ai cessé de rire durant tout le film. J’ai trouvé dans le style du réalisateur un juste équilibre, qui à l’apparente drôlerie parvient à démontrer une vision critique claire. Alors dans Sawako Decides, on rit beaucoup mais on est loin d’oublier le propos explicite du métrage, qui reste en arrière plan et fond d’une trame rationnelle et lucide.

Diana

vendredi 9 juillet 2010

La Rivière Tumen : Á la frontière [Festival Paris Cinéma]

vendredi 9 juillet 2010
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Habitué du Festival Paris Cinéma, Zhang Lu présente La Rivière Tumen / Dooman River (2009), une co-production française et sud-coréenne. Il met en scène un drame qu’on pourrait résumer par : « La mise en scène minimaliste et cristalline, les cadrages mélancoliques, les images poétiques, le silence glacial, l’absence de musique et l’usage bouleversant du hors-champ… » (Magazine Festival Paris Cinéma 2010).

La Rivière Tumen est une frontière naturelle entre la Chine et la Corée du Nord. Nous suivons le quotidien de villageois chinois dans un petit village à la frontière dont en particulier Chang-ho, douze ans et sa sœur muette Soon-hee. Ces derniers doivent vivre avec des clandestins nord-coréens qui fuient la misère et la faim. Bientôt un conflit s’installe entre la population locale et ces « réfugiés »…

Sur la forme, La Rivière Tumen n’a rien de singulier tant on a l’impression d’avoir vu ce « genre » de film maintes fois. Il est à l’image de ce qui se fait depuis quelques années maintenant dans le cinéma indépendant chinois. Les guillemets cités plus haut résume parfaitement l’esthétique de ce film qui avouons-le ne surprend plus vraiment de nos jours, du moins pour tout initié à ce cinéma. Si l’on apprécie ces œuvres qui ont en elles la caractéristique d’être contemplative, on pourra aisément s’immerger dans celle-ci. Quant aux autres, ils se perdront sans doute dans un ennui provenant de scènes statiques qui tirent en longueur.

Là, où La Rivière Tumen s’avère intéressant, c’est pour son sujet ; le propos que Zhang Lu traite. Là, réside véritablement l’intérêt de ce long métrage. Prendre le pouls d’une région, d’un lieu particulier pour tout ce qu’il peut évoquer politiquement parlant. Une frontière, ici d’eau glacée qui sépare la Chine et la Corée du Nord, des clandestins qui fuient une situation plus que précaire pour traverser (ou s’arrêter dans) un village où la population survit également, dans une moindre mesure. Le rapport entre ces villageois chinois et ces clandestins nord-coréens passionnent. La Rivière Tumen parvient à concilier fiction et réalité. A incorporer donc, cette réalité dans un fictif en rendant le sujet des plus captivants à travers le rapport entre des individus de deux mondes, une langue singulière mêlant un chinois teinté de coréen. Elle révèle également l’état d’une région, d’une ethnie qui constitue une partie de la République Populaire de Chine. Un contexte qui permet de raconter une histoire, des histoires sur une situation qui se joue, montrant avec véracité les causes et conséquences.

La Rivière Tumen est un beau film. Même si associé le terme « beau » à un drame peut surprendre. Il reste « beau » pour certaines de ses images, « beau » pour son sujet poignant et ses personnages qui se veulent touchants. Une œuvre à (re-)découvrir.

I.D.

Mundane History : Et après ? [Festival Paris Cinéma]

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Ai-je découvert le second coup de cœur de ce festival ? Assurément ! Le premier long métrage de la réalisatrice thaïlandaise Anocha Suwichakornpong, Mundane History est une révélation. Je partais dans l’espoir de découvrir un film juste agréable et je suis tombée nez à nez avec un long métrage puissant et atypique.

Ake est un jeune homme qui vit dans le mutisme des suites d’un accident de voiture. Paralysé il passe ses journées cloîtrer dans sa chambre avec pour seul compagnon son infirmier.

Mundane History c’est d’abord la confrontation entre le corps et l’esprit. Un esprit torturé par l’impuissance et la frustration. Ake est cet ensemble faisant coexister la rage intérieure à l’apparente enveloppe d’un corps saint. Mais ceci n’est qu’illusion, le jeune homme le sait. Ce qu’il veut secrètement, c’est se prouver que son corps est toujours vivant, que cette chaire, ses sens demeurent en éveil. Alors quand vient la tempête, Ake laisse la pluie battre sur son visage et gorger les pores de sa peau d’une eau nourricière et libératrice. Nier son mal être lui est impossible, retrouver des sensations vitales ne l’est pas. La nature vient frapper le jeune homme pour lui présenter un miroir obscur et optimiste. Obscur car il rappelle une liberté perdue, optimiste car il appelle à la vie.

L’incommunicabilité est au cœur de ce long métrage. Père et fils (Ake) ne se parlent, ne se croisent, ni se regardent. L’entourage du jeune homme ne se résume qu’à une personne : son infirmier. La seule personne à laquelle il accepte de parler, comme s’il était plus facile de se livrer à un inconnu plutôt qu’à un être familier. Comme s’il était plus facile pour lui d’avancer en s’isolant d’un passé trop lourd appelant sa continuelle frustration. Pour Ake c’est certain, le regard neuf d’un inconnu l’aide à se libérer de ses envies comme de ses craintes.

Il réside dans Mundane History une personnalité forte émanant d’une idée de déconstruction. Il n’y a pas de linéarité dans ce film, mais du sens, une profondeur. Les scènes semblent endosser chacune un rôle propre. Par cet intermédiaire, la cinéaste parvient à créer une dimension particulière articulée autour du rêve, du fantastique, de l’angoisse et de la réalité. Ce montage soigné suit finalement l’état intérieur du jeune homme pris entre l’espoir et le désespoir. La métaphore va alors au-delà même des images, elle émane directement d’une structure qui parvient à retranscrire par sa seule présence le flottement d’un mal être permanent.

Mundane History m’a touché profondément. J’ai trouvé une beauté singulière dans chacun des plans, j’ai ressenti une émotion forte dans la pudeur des dialogues, j’ai aimé ce mélange de délicatesse et de brutalité. Je me suis laissée envahir par une atmosphère sonore vigoureuse, remplie de sens : l’oppression, l’évasion, la soif de liberté. Finalement, Ake n’est qu’un prétexte, on le comprend. Il est l’individu qui permet d’articuler le long métrage dans une grande métaphore de l’existence humaine. Comme la supernova, la vie se pare parfois d’un magnifique et bel éclat… pour s’éteindre ensuite à petit feu ou brutalement.

Diana

 
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