dimanche 31 mai 2009

Forum des images : Reprise de la 41 ème Quinzaine des réalisateurs - Cannes 2009

dimanche 31 mai 2009
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Après avoir vu le très bon Mother de Bon Joon-ho en avant première au cinéma Reflet Medicis (Merci à Cinemasie pour la news), je suis tombée par hasard sur un flyer du Forum des images promouvant la reprise de la 41ème Quinzaine des réalisateurs de Cannes du 27 mai au 6 juin. L’évènement reprend l’intégralité de cette sélection présente lors de la Croisette, alors inutile de préciser que c’est le moment ou jamais de vous lancer et de découvrir des auteurs qui risquent de n’être jamais diffusés sur nos écrans. Argument supplémentaire : la séance est à 5 € ! Ayant appris la nouvelle aujourd’hui, je n'ai donc pu assister aux premières séances, mais pas d’inquiétude, les jours prochains devraient nous redonner le sourire et annoncent de très belles projections avec notamment le dernier Hong Sang-soo :

mardi 2 juin
{ 20h00 } Yuki & Nina
de Nobuhiro Suwa et Hippolyte Girardot (Japon - France) 1h33

mercredi 3 juin
{ 17h00 } Like You Know It All (Jal Aljido Motamyunseo)
de Hong Sang-Soo (République de Corée) 2h06

{ 21h00 } Yuki & Nina
de Nobuhiro Suwa et Hippolyte Girardot
(Japon - France) 1h33

jeudi 4 juin
{ 17h00 } Karaoké
de Chris Chong Chan Fui (Malaisie) 1h15

{ 19h00 } Like You Know It All (Jal Aljido Motamyunseo)
Hong Sang-Soo (République de Corée) 2h06

samedi 6 juin
{ 14h30 } Courts métrages programme 2 - Durée : 2h00
Avec parmi d’autre la présence du court Dust Kid de Yumi Jung (Corée du sud/ vo sans dialogues 2009) 10 min. Voir le programme complet des courts métrages programme 2

samedi 30 mai 2009

L’Enfer des armes (Don’t play with fire) : Director’s cut

samedi 30 mai 2009
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Disparu. L’Enfer des armes/Dangerous Encounter – First Kind (1980) de Tsui Hark est une œuvre mythique à elle toute seule. Troisième et dernier film de Tsui Hark de sa période dite « en colère », l’original est interdit par le comité de censure de Hong-Kong. Une censure politique qui oblige Hark à revoir son film et à le remonter mais aussi à retourner de nouvelles scènes. Finalement, le film sera un bide commercial comme ses films précédents et sera retiré des affiches après quelques jours. Le film devient en occident une œuvre culte et on fantasme déjà d’une version intégrale, véritable vision de son auteur.

L’Enfer des armes, version internationale est déjà une œuvre d’une violence extrême et sombre. Le film de Tsui Hark se veut subversif à l’image de l’original où l’histoire tourne autour de trafiquants d’arme. La puissance de l’œuvre ne se fait pas attendre et le bouche à oreille impose le film d’ores et déjà sur un piédestal. Une claque qui laisse pantois. Une force des images déstabilisantes et lorsqu’on met les mains sur l’original…

HK Video l’a fait ! Alléluia ! Béni soit les forcenés qui ont débusqués l’objet de tous les fantasmes : une cassette VHS sur laquelle l’original aurait été transféré par un technicien et à l’insu de Tsui Hark ! L’Enfer des armes director’s cut est d’une noirceur énergétique. Un brûlot anarchiste où les personnages évoluent dans un univers chaotique.

Dans la vraie version, Tsui Hark met en scène trois jeunes apprentis terroristes, Paul, Ko et Ah Loong. Ils déposent une bombe dans un cinéma qui explose tout en se faisant surprendre par une jeune fille de leur âge, Wan-chu qui a un frère policier, Tan (Lo Lieh). Ce dernier, prend l’enquête en main…

Inspiré par des faits réels qui ébranlèrent Hong-Kong dans les années 70, L’Enfer des armes illustre une jeunesse qui cherche sa place dans une société britannique reclassant la culture chinoise au second plan. Elle voit le jour, esseulée sans aucune perspective d’avenir, représentée par ces trois jeunes gens, dont l’un est issu d’une classe bourgeoise, délaissé par des parents présents-absents. Ils s’amusent à se faire et faire peur jusqu’à ce que le trio de binoclard infernal ne soit rejoint contre leur gré par Wan-chu.

Si le trio binoclard de l’Enfer des armes semble agir par jeu avec leur conception de bombe qu’ils placent dans un cinéma, le personnage féminin de Wan-chu est plus extrême. Elle agit avant tout par conviction. Elle est la véritable rebelle du film, la voix des révoltés. Wan-chu est le comportement déviant incarné, vivant seule avec un frère policier souvent absent du foyer et qu’il ne comprend pas. Elle vit dans un quartier populaire entre l’insalubrité et la promiscuité. Elle trouve dans le trio binoclard une façon d’exprimer toute sa rage, des alliés qui lui permettent de pousser ses limites. Elle va jusqu’à porter une paire de lunette comme eux et ainsi faire partie de la bande. Le gang des binoclards passe à l’action.

L’Enfer des armes c’est un engrenage, une spirale infernale dans laquelle nous sommes plongés corps et âme. Une expérience de révolté qui échappe des mains de nos protagonistes acculés au pied du mur. Pourtant, il n’y a que Wan-chu qui soit vraiment authentique, une autiste perdue dans un monde qui ne la comprend pas. Icône subversive, enragée nous faisant évoluer dans une expérience cinématographique hors norme et décomplexé.

Lo Lieh alias Tan, flic casse-cou et cabochard est énorme dans son interprétation. L’acteur est déjà un monument du cinéma HK mais là, il faut le voir le bougre avec sa chemise hawaïenne, son bermuda et ses chaussettes relevées, même comme ça, il a la classe ! Quant à Lim Ching-chi, elle est d’une beauté aussi brutale que sa mort. L’icône même de cette jeunesse désoeuvrée.

I.D.

mardi 26 mai 2009

United Red Army : Folie révolutionnaire

mardi 26 mai 2009
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Koji Wakamatsu, cinéaste engagé livre une œuvre sans précédent sur une époque trouble de l’histoire japonaise : une époque de révolte, de contestation sanglante, et retrace de 1960 (manifestation contre le traité de sécurité du Japon avec les Etats-Unis) jusqu’au début des années 70 (prise d’otage du chalet d’Asama) un peu plus d’une dizaine d’années de combat politique et d’engagement clandestin armé. United Red Army (2008) naît de cette volonté de donner un coup de projecteur sur ces évènements.

La force de Koji Wakamatsu c’est de parvenir dans sa première partie à exposer avec clarté cette époque trouble à travers des archives et une mise en scène fictionnelle en place des documents manquants. Là est la puissance d’United Red Army, une œuvre sans concession qui établit progressivement les bases d’une deuxième partie s’adonnant exclusivement à la fiction. De mouvement collectif et politique prenant la rue comme terrain de protestation, nous passons alors à un mouvement d’individus survivants en autarcie, dans un huis clos annihilant tout individualité et développant la domination des leaders sur leurs frères d’armes.

Dans cette deuxième partie d’United Red Army, Wakamatsu se concentre sur des groupuscules de militants de la lutte armée (la Fraction Armée Rouge et la Fraction Révolutionnaire de Gauche), la plupart étant d’ancien universitaire ayant fait le choix de la clandestinité et des armes. Ici, le cinéaste raconte leur fuite en avant sans leurs leaders d’origine, arrêtés ou en exil. Il les montre se reconstituant, s’organisant et fuyant les villes pour se perdre dans les montagnes. Il les montre s’entraînant, prêchant leur doctrine et vivre dans un microcosme loin de tout comme s’ils étaient seuls au monde. Ces individus créeront alors l’Armée rouge unifiée... Lire la suite de l'article

I.D.

lundi 25 mai 2009

Ecrans d'Asie : le nouveau e-magazine du cinéma asiatique

lundi 25 mai 2009
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Bonne nouvelle ! Après l'échec du lancement de Score Asia en Janvier 2008, voilà qu'un nouveau magazine ou plutôt e-magazine - trimestriel - vient pointer le bout de son nez. Son nom : Écrans d'Asie. Ce e-magazine qui ne sera accessible que sur la toile, se veut intuitif par son format en flash et traditionnel par sa ligne éditoriale.

Son autre point fort est d'aborder le cinéma d'Asie au sens géographique du terme, et donc d'étendre la découverte à des oeuvres moins connues venues de Turquie, d'Iran...

Espérons lui une longue et belle réussite !

Le 1er numéro est consultable en libre accès, ici :
Lire Écrans d'Asie n°1

dimanche 24 mai 2009

Festival de Cannes 2009 - Palmarès des films Asiatiques

dimanche 24 mai 2009
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Aujourd’hui dimanche 24 mai marque la fermeture du Festival de Cannes 2009 et donc le temps des remises des prix. L’Asie fut très représentée en cette 62ème édition... et le palmarès est :

Prix du jury : Thirst, ceci est mon sang, PARK Chan-Wook (Coréen)


Prix du scénario : Nuit d'ivresse printanière, LOU Ye (Chine)


Prix de la mise en scène : Kinatay, Brillante MENDOZA (Philippines)


samedi 23 mai 2009

Melinda - Les saveurs authentiques d'Asie

samedi 23 mai 2009
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Melinda est une des adresses incontournables de Paris. Ce petit restaurant asiatique situé à la Porte de Choisy, vous proposera des spécialités d’horizons différents des plus savoureuses : cambodgiennes, vietnamiennes et aussi chinoises. Pouvant accueillir une vingtaine de couverts l’endroit ne désemplit pas, et l’attente est parfois de mise en soirée ou en fin de semaine. La carte n’est pas très fournie mais variée, vous aurez l’embarras du choix.

A la lecture de ces quelques lignes, vous allez vous dire « Encore un autre restaurant asiatique, rien d’exceptionnel ! », et c’est là que je réitère : Melinda est loin d’être un restaurant comme les autres car loin du conformisme des plats asiatiques accommodés à la sauce occidentale, la cuisine préparée y est authentique et à l’image des spécialités d’Asie !

Voici pour éveiller vos papilles (et les miennes par la même occasion) une petite sélection :

- Spécialités cambodgiennes : les brochettes et viandes grillées parfumées à la citronnelle, gingembre, ail et soja et la soupe de poisson à la citronnelle servie avec des vermicelles de riz.

- Spécialités vietnamiennes : les véritables rouleaux de printemps aux crevettes ou aux lamelles de porc, le bo bun et banh xeo (crêpe au lait de coco et curcuma farcie à la crevette).

- Spécialités chinoises : le poulet Hainan cuit à la vapeur et servi avec son riz parfumé au gingembre et au bouillon de poulet.

- Desserts : Vous y trouverez des classiques comme le 3 couleurs ou encore les bananes au lait de coco et tapioca. Pour entrer dans des saveurs plus originales, Melinda propose le Riz gluant au durian (goût très prononcé et je ne le conseille qu’au personne aimant le durian) ou encore le riz fermenté (spécialité cambodgienne à base de riz fermenté de couleur rouge/bordeaux).

Les tarifs sont plutôt raisonnables, comptez entre 7 à 9 euros par plat et 4 euros pour les desserts.

Ne reste plus qu’à vous laissez tenter par le lieu. Le restaurant se trouve à la station de métro Porte de Choisy (ligne 7 ou tramway). Le centre du quartier chinois se trouve à 5 minutes, pour finir en beauté je vous invite à vous y promenez après un bon repas. En longeant les grandes avenues, d’Ivry ou de Choisy, vous rejoindrez le métro Tolbiac ou un peu plus loin celui de la place d’Italie.

jeudi 21 mai 2009

Made in Hong Kong : Produits (de l’) ordinaire

jeudi 21 mai 2009
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Fruit Chan, cinéaste indépendant réalise avec des bouts de ficelle ce Made in Hong-Kong/Xiang Gang Zhi Zao (1997). Il met en scène avec cette oeuvre son premier film d’auteur qui retrace les pérégrinations d’une jeunesse délinquante désoeuvrée. Un regard noir dans un contexte particulier, année de rétrocession de Hong-Kong à la Chine. Film symptomatique, Fruit Chan embauche des acteurs amateurs, tourne dans des conditions difficiles et parvient à créer un film profondément réaliste emprunt d’un futur des plus incertains.

Made in Hong-Kong nous plonge dans le quotidien de Mi-Août et de son ami attardé mental : Jacky. Deux jeunes hong-kongais qui récoltent des dettes pour leur patron jusqu’au jour où ils font connaissance de Ah Ping, jeune fille atteinte d’une maladie incurable.

On l’aura compris, Fruit Chan est des plus évocateur en ce qui concerne le titre qu’il donne au film. Il nous montre ses personnages comme des purs produits d’une ville qui s’apparente plus à une jungle qu’à autre chose. Dans Made in Hong-Kong, la ville a son importance et jouit également d’une interprétation à l’état brut. Actrice à part entière et omniprésente, elle est montrée telle quelle, ville de rencontre, de rues étroites et grouillantes de monde, vétuste, immeuble délabré, claustrophobe, environnement urbain où les faibles meurent parmi ceux qui tentent de survivre.

Dans Made in Hong-Kong, il est aussi surtout question d’une jeunesses insouciante caractérisée par cette identité HK qui retourne à la mère patrie (Chine). On y sent flotter un pessimiste latent, un enfermement qui les étouffe. Le terrain de jeu de nos protagonistes est une prison à ciel ouvert, la fatalité y plane et il leur est impossible d’en sortir. Ils sont stoppés par une violence quotidienne où l’autorité parentale comme gouvernementale est aux abonnés absents.

Fruit Chan nous expose des personnages sans but, livrés à eux-mêmes pourtant l’espace d’un évènement, celui du suicide d’une jeune étudiante qui laisse une lettre derrière elle, ces jeunes adultes qui ont grandi trop vite retrouvent un leitmotiv, une échappatoire à leur routine. Mi-Août est hanté par cette mort et tente d’en percer le mystère. Malheureusement, la fatalité n’est jamais bien loin et Mi-Août l’apprendra à ses dépens.

Made in Hong-Kong de Fruit Chan est une oeuvre extrêmement pessimiste et intelligente, une oeuvre qui dégage une émotion sans que son auteur ne se perde dans l’exagération. C’est aussi cela qui fait la force de cette œuvre, celle de ne pas tomber dans le stéréotype, celle de montrer les choses de façon naturelle, et surtout celle d’être profondément humaine. La tragédie qui se joue est loin d’en être une, Fruit Chan montre avec talent un sérieux et une légèreté dans sa narration qui émoit tout naturellement. Made in Hong-Kong de Fruit Chan est une œuvre belle sur des destinés sombres, une œuvre incontournable.

I.D.

mardi 19 mai 2009

Vesak 2009 - Festivités à la pagode du bois de Vincennes

mardi 19 mai 2009
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Les festivités du Vesak 2009 ont été célébrées ce week-end sur Paris et entre autre à la pagode du bois de Vincennes.

5 ans que je n’avais pas fait le déplacement, et en 5 ans les choses ont pas mal changé, notamment l’emplacement des fameux stands de nourriture asiatique, qui longeait auparavant l’allée menant au temple. Désormais pour profiter des mets cambodgiens, vietnamiens, laotiens et indiens, il faut se rendre sur la pelouse qui se trouve devant le temple (à deux pas). Le nombre de stands aussi un peu diminué, qu’à ne cela ne tienne, les odeurs et étales m’ont vite ouvert l’appétit. Au programme : sandwich vietnamien (bœuf à la citronnelle, carottes marinées, coriandre), beignets de patates douces aux graines de sésame et coco, beignets croustillants (en forme de fleur)… Le plaisir des yeux et des papilles étaient bien présents même si je n’ai pas réussi à mettre la main sur ces délicieux petits gâteaux au coco râpé cuits à la vapeur.

Suite : la visite du temple bouddhique pour admirer les reliques venues de Thaïlande. Au final, pas de reliques aperçues, peut-être suis-je passée trop furtivement (le timing était serré et l’on nous priait gentiment de se dépêcher…), mais tout de même la satisfaction d’avoir revu la grande statut de bouddha.

Si vous êtes curieux ou intéressé de découvrir la pagode du bois de Vincennes et les festivités attraies aux évènements religieux, je vous invite à faire le déplacement. L’ambiance est bonne enfant et l’accès à l’ensemble des activités totalement libre.

dimanche 17 mai 2009

Ecole Phénix et Dragon - Kung Fu Wushu : Cours d'essai

dimanche 17 mai 2009
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Après la découverte du Kung Fu Pei Mei [Article du 2 mai 2009], place au Kung Fu de la Mante Religieuse. RDV pris pour un cours d’essai dispensé par l’Ecole Phénix et Dragon, au cœur de Paris (Métro - Hôtel de Ville).

Le lieu est au premier abord assez déroutant : vaste et impersonnel. Un peu perdue, j’interroge une personne pour savoir où se déroule le cours et si je me trouve au bon endroit….Je ne m’étais pas trompée, me voilà prête pour le début de séance.

Un instructeur arrive, nous commençons par un échauffement basique : petit footing agrémenté d’exercices de type talons/fesses, pas chassés, puis viennent les étirements et quelques séries de pompes. Nous poursuivons par des coups de pied, au début abordables puis de plus en plus corsés, inutile de préciser que je n’ai pu suivre le rythme de ces enchaînements. L’instructeur rassurant, me pousse à essayer, mais ne me prodigue aucune précision technique, ni de posture…

Deuxième partie du cours : l’apprentissage d’un enchainement. Les débutants et les confirmés sont dissociés. Un nouvel instructeur nous montre l’exercice sur la base duquel nous devons nous entraîner. Première difficulté mémoriser les différentes postures, deuxième point, avoir une bonne posture, et là le constat est le même : l’absence d’accompagnement. Nous terminons pas une prise de self défense, leçon assez intéressante.

Le cours est animé par plusieurs instructeurs, ce qui peut permettre d’appréhender l’exercice de façon différente selon la méthode de chacun.

Pour conclure, l’enseignement du Kung Fu de la Mante Religieuse, très différent du style Pei Mei, fut enrichissant et une découverte. Le cadre est au final agréable car spacieux. En revanche le mauvais point, déjà soulevé précédemment, est sans conteste l’accompagnement, qui est peu personnalisé et suivi des instructeurs, ceci étant peut être du à mon statut « d’essayeuse », mais à voir le traitement des élèves « non confirmés », je m’interroge. Les exercices s’enchaînent sans réelle présence et donc de regard critique sur les exécutions. Dommage, car nul doute sur les compétences des équipes en place.

Plus d’informations : Ecole Phénix et Dragon de Kung Fu

jeudi 14 mai 2009

Public Enemy (Gonggongui jeog) : Deux pourris

jeudi 14 mai 2009
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Kang Wu-seok réalise Public Enemy (2002) avec en tête d’affiche deux brillants acteurs : Sol Kyung-gu en flic ripou (vu dans Peppermint Candy) et Lee Sung-jae en homme d’affaire psychopathe (vu dans Barking Dogs Never Bite).

Kang Wu-seok signe un polar où deux personnalités à fort caractère s’affrontent. On suit Kang Chul-jung, un flic corrompu aux tendances violentes : il frappe tout ce qui résiste. Il n’hésite pas à voler la drogue des dealers et à racketter les suspects. Il va croiser la route de Cho, un riche homme d’affaires qui sous couvert d’une bonne situation familiale comme professionnelle cache le visage d’un meurtrier sanguinaire. Cho est un tueur psychopathe qui n’hésite pas à tuer toutes personnes qui le contrarie.

Un policier dangereux et un dangereux citoyen qui se rencontrent donne forcément un face à face brutal. Ces deux individus déterminés que nous présente le cinéaste sont loin des stéréotypes du film policier en général, avec le gentil d’un côté (le flic) et le méchant de l’autre (le criminel). Dans Public Enemy, les personnages importants sont tous pourris pour notre plus grand plaisir, flic comme assassin.

Les deux acteurs principaux du film se surpassent dans leurs interprétations. Kang est un policier qui veut faire régner la loi et pour se faire il ne passe pas par quatre chemins et frappe. C’est un flic ripou dont la perte d’un collègue sera déterminant dans sa manière d’agir et de penser, ce dernier s’étant suicidé pour cause d’affaires illicites, mais qui se remet tout de même en question et gagne une conscience professionnelle. Kang est donc un personnage qui a un bon fond et des convictions bien ancrées. Quant à Cho, il réussit tout ce qu’il entreprend professionnellement mais derrière son sourire d’homme sympathique « à la monsieur tout le monde », il cache une noirceur assassine.

Kang Wu-seok réalise avec Public Enemy un film sans prétention qui nous tient en haleine du début à la fin. Il mélange à ce film policier des scènes comiques comme pour adoucir son propos puisque l’ambiance du film reste sombre à l’image des meurtres que Cho laisse derrière lui, mais aussi de Kang et de son comportement de flic violent. Le point négatif du film serait son manque d’imprévisibilité puisque inexorablement nous connaissons la façon dont les choses se termineront, ici le cinéaste fait preuve de peu d’audace.

Public Enemy n’en reste pas moins un film plaisant avec deux acteurs charismatiques dans leur rôle respectif, et pour son humour noir et sa réalisation soignée.

I.D.

mardi 12 mai 2009

Still Walking : Fête d’anniversaire

mardi 12 mai 2009
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Hirokazu Kore-eda à qui l’on doit des films talentueux comme After Life (1998) et Nobody Knows (2004), nous revient avec Still Walking (2008). Ici, il est question d’une famille japonaise qui se retrouve pour commémorer la mort d’un fils, Junpei décédé de noyade quinze ans plus tôt. Ainsi, les (grands-)parents reçoivent chez eux leur fille, Chinami accompagnée de son mari et ses deux enfants. Tout ce beau monde est rejoint par le cadet de la famille, Ryôta, marié sur le tard à une veuve, mère d’un jeune garçon ; mariage dont les parents n’avaient pas donné leur assentiment.

Kore-eda nous revient avec un film sur la famille. Un film simple avec une mise en scène qui l’est tout autant. Il définit dans un laps de temps court (24 heures) et dans un lieu quasi-unique (la maison des Yokoyama) une œuvre sur les relations familiales, entre non-dits et tradition. Indubitablement, on pense au cinéma d’Ozu sur les relations père-fils et à sa réalisation minimaliste. Surtout, Still Walking pourrait être la panache des œuvres de Naruse, avec l’existence du lien familial fort dont aucun des personnages ne parvient à se libérer par le souvenir d’un frère disparu. Tout comme lui, Kore-eda met en scène les difficultés d’une famille avec un soin particulier à poser sa caméra et épurer ses déplacements.

Ce qui marque surtout dans cette œuvre de Kore-eda est l’utilisation du gros plan qui semble nous annoncer l’introduction d’une nouvelle scène, comme la mise en place d’un souvenir passé. Le film commence par ces légumes épluchés par une mère et une fille préparant le déjeuner en discutant, se poursuit par la friture des tempuras de maïs annonçant le rassemblement de la famille dans la cuisine avant l’heure, synonyme de souvenir joyeux, et ainsi de suite…

Still Walking parvient à retranscrire habilement les comportements de chaque membre de la famille. On y retrouve les affinités, les joies d’être ensemble mais aussi la réticence de voir ses proches et notamment la difficulté de communiquer au-delà des discussions consensuelles et de la nostalgie d’antan. Les personnages sont tous nourris d’un manque : celui de pouvoir dire les choses. Tiraillés, ils sont incapables de pouvoir exprimer des sentiments qu’ils gardent tels une souffrance muette. S’ils leur arrivent de laisser échapper cette envie de dire les choses, c’est toujours de façon maladroite et presque belliqueuse, chacun reprochant à l’autre une blessure qu’il porte en lui.

Still Walking c’est aussi l’image permanente du fils-frère défunt, absent physiquement mais constamment présent à travers des souvenirs que la famille se remémore, inlassablement. Des membres qui ne semblent vivre que dans le passé, ne s’arrêtant dans le présent que pour questionner la vie professionnelle des uns et des autres, et finalement revenir vers Junpei, encore... Il en va de même pour le futur, fait de fausses promesses, annonçant le changement et donc la scissure avec le « culte » pesant porté par un frère défunt. Still Walking de Hirokazu Kore-eda parvient admirablement à raconter l’histoire d’une famille qui tente de conserver un traditionalisme, autour de personnages trop pudiques pour communiquer, envahis par un spectre qu’est Junpei (la mort), symbole d’un souvenir trop lourd à porter. On ne s’ennuie pas devant cette œuvre fluide qui nous rappelle l’importance de vivre chaque instants familiaux, et essentiellement de communiquer et de dépasser la hantise qu’on aurait à se dévoiler à ses proches.
I.D.

vendredi 8 mai 2009

La Femme est l’avenir de l’homme : Femme 2/Hommes 1

vendredi 8 mai 2009
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Hunjoo, jeune cinéaste revenant des États-Unis rend visite à son ami de faculté : Munho. Ce dernier est devenu professeur d’art plastique à l’université. Les deux hommes décident de passer l’après-midi ensemble à boire, manger et se rappeler leurs souvenirs passés. Souvenirs qui tournent surtout autour d’une femme : Sunhwa, dont ils étaient tous deux amoureux. Légèrement grisés, ils décident d’aller à sa rencontre.

Cinquième film de Hong Sang-soo, La Femme est l’avenir de l’homme (2004) s’inscrit dans une continuité : raconter l’histoire d’hommes et de femmes et de tout ce qu’ils ont de plus simples. Au travers de saynètes de la vie quotidienne et de situations cocasses, le réalisateur réussie comme à l’accoutumé à rendre ses films profondément humains. Ici tout se mélange : tristesse, joie, instants humoristiques et désenchantements. Les deux amis se cherchent d’une certaine façon avec leurs souvenirs passés et la quête d’un amour de jeunesse incarné par Sunhwa. On sent des personnages tiraillés dont les langues ne parviennent à se délier qu’avec l’alcool, habituel moteur d’inhibition.

Hong Sang-soo réalise à sa manière et avec une grande dextérité ce qu’il affectionne le plus : porter un regard sincère et lucide sur les relations hommes/femmes.
I.D.

mardi 5 mai 2009

The Foul King (Banchikwang) : Catch Attack

mardi 5 mai 2009
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Kim Jee-woon réalise The Foul King (2000), un film relatant l’histoire de Im Dae-ho, employé de banque timide et réservé aux résultats plus que mauvais (les plus mauvais du pays), sous la coupe d’un directeur tyrannique dont la politique est l’humiliation. Ce même directeur mettra publiquement à mal Im Dae-ho avec ses clés. Notre employé, qui aime secrètement une de ses collègue, décide sur un sursaut d’orgueil de changer la donne en se prenant en main par la pratique d'un sport de combat. Un jour, par hasard, il tombe sur une salle d’entraînement destinée aux lutteurs et parvient à convaincre l’entraîneur de lui apprendre à parer les attaques de son tyrannique directeur. Im Dae-ho s’entraîne dur et devient le « catcheur tricheur ».

The Foul King est un film comme les asiatiques savent le faire : différent. Ce long métrage avant tout comique est un mélange des genres : tantôt comédie loufoque ou dramatique, tantôt film d’action. Ce pêle-mêle détonnant résulte d’un mélange d’humour et de réflexion sur la vie, à la fois touchant et drôle. Un film véritablement humain.

Song Kang-ho est formidable, disons-le comme d’habitude. Il fait partie de ses acteurs qui ont un potentiel et l’utilise avec intelligence comme un Simon Yam à Hong-Kong ou un Koji Yakusho au Japon, sachant jouer sur différents registres et apportant indéniablement un plus dans chacune de ses interprétations. The Foul King ne déroge pas à la règle, il sait faire de son personnage un personnage à la fois attachant et irrésistiblement drôle.

Kim Jee-woon met donc en scène un film ovni, divertissant et intelligent dans sa façon de le construire, limitant les combats et évitant ainsi la surenchère que d’autres feraient pour combler les vides, et intelligent aussi pour l’histoire qu’il raconte sur les rapports humains et la place de l’individu en société. La musique y est habilement utilisée et à la fin des une heure cinquante deux minutes de film, on en redemande encore.
I.D.

samedi 2 mai 2009

Ecole de Kung Fu Pei Mei de Paris - Cours d'essai

samedi 2 mai 2009
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Résolution prise : découvrir le Kung Fu et ses différents styles ! Mes recherches abouties, je décide de mettre mon dévolu sur une première école : l’école de Kung Fu Pei Mei de Paris, située dans le 10ème arr. proche de la Gare de l’est (traduisez le style Pei Mei par « Sourcils blancs » en référence à son Grand-maître fondateur). Motivée, me voilà partie pour un cours d’essai, avec quelques appréhensions... Arrivée, bonnes impressions : l’accueil est conviviale et les échanges avec les élèves spontanés.

Au programme 2 heures d’entraînement « intensifs » pour une amoureuse du sport comme moi (…) avec une heure d’échauffement (étirement, respiration, exercice d’équilibre et de musculation) et une heure dédiée aux techniques de base (déplacements, positions, coups de pieds…). Résultat : de rudes courbatures.

Le cours est dispensé par un instructeur principal pour l’ensemble des exercices et d’un instructeur secondaire pour encadrer les nouveaux venus.

Mes impression sont plutôt positives : bon encadrement, des instructions claires et personnalisés et des instructeurs patients et pédagogues, mais au final je n'ai pas été totalement emballée par la discipline.

Pour information, la cotisation est de 500 euros/an (assurance et uniforme inclus), assez élevée malgré un calendrier de cours fourni (les cours sont assurés durant les vacances scolaires – juillet / août compris - et jours fériés).

Pour plus d’informations : www.peimeikungfu.com

 
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