jeudi 30 juillet 2009

Glaces frites du Marché de Taipei (Taiwan)

jeudi 30 juillet 2009
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Me voici de retour avec mes découvertes culinaires ! Ce billet pour vous présenter une étonnante glace venant de Taiwan et plus précisément du très beau marché de nuit de Taipei : la glace frite.

Je le conçois le qualificatif accolé au mot glace sonne étrangement mais je vous assure que cette drôle de trouvaille est loin de laisser de marbre.

La glace congelée est enrobée d’une pâte à frire puis plongée dans de l’huile très chaude. Le résultat, en plus d’être surprenant, est à tomber. La saveur et la texture est unique, à la fois croquante et fondante. J’avais opté pour une glace au taro (cf. photo), un régal !

Pour avoir un aperçu de ce met si particulier, vous trouverez une vidéo en fin d'article.

Après des recherches, il semble que la glace frite soit assez répandue aux Etats-Unis et au Mexique. L'origine de ce dessert fait d'ailleurs débats, mais beaucoup s'entendent à dire qu'il viendrait du Mexique.




mardi 28 juillet 2009

Une jeune fille à la dérive : Portrait d'une jeunesse japonaise

mardi 28 juillet 2009
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Kirio Urayama, cinéaste nippon montre dans Une jeune fille à la dérive (aussi connue sous La délinquante)/Hiko Shojo (1963) la réalité japonaise au travers d’une adolescente, Wakae une jeune fille pauvre de la campagne. Elle travaille dans un bar où elle est la cible d’hommes dont les railleries vont bon train. Un jour alors qu’elle tente de fuir deux jeunes hommes insistants, la jeune fille tombe sur une ancienne connaissance, Saburo.

Wakae est un paria sur laquelle on aime "cracher" mais aussi harceler. Révoltée, elle devient ce comportement déviant rejeté par la masse parce que différente, parce que s’écartant des normes et des valeurs de la société japonaise. Elle est représentative de la face cachée du Japon, celle qu’on ne veut pas voir, celle qui survie issue des bas fonds.

Saburo représente l’espoir aux yeux de Wakae. Cet espoir qui pourrait lui permettre de vivre au-delà de sa condition sociale et vivre ce que toute jeune fille souhaiterait vivre : s’acheter des jupes, étudier et s’amuser dans l’insouciance. Des petits instants qui deviendront réels grâce à cette rencontre impromptue et inespérée.

Le cinéaste retranscrit les conditions d’une jeune fille qui ne parviennent à changer malgré la bonne volonté d’un ami. Le mépris de la société et de sa propre famille, la plongera dans un cercle vicieux où se mêle comportement violent, incompréhension et souffrance. Kirio Urayama porte un regard pessimiste sur les chances de ses classes inférieures. Sont-elles finalement condamner à cette situation de non retour ? L’effort et la volonté sont-elles vaines de tout espoir d’évolution ?

Kirio Urayama nous livre une œuvre teintée de noirceur en mêlant tragédie sociale et familiale. La réalisation capte très justement des moments heureux comme des instants de douleur avec une subtile mise en valeur des expressions et des visages. On notera des scènes d’une beauté certaine avec une caméra fixe proche du sol prête à capter une émotion, des visages tristes dans une chambre enfumée, ou encore une magnifique scène d’échange entre Wakae et Saburo dans un cadre enneigé.

Malgré la timide attention prêtée à Une jeune fille à la dérive (projetée dans 3 salles parisiennes), le long métrage est une belle surprise. L’œuvre est touchante dans sa simplicité et la richesse de son propos. A découvrir !

dimanche 26 juillet 2009

Le Festival Locarno - 62ème édition du 5 au 15 août 2009

dimanche 26 juillet 2009
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J-10 avant le début du très attendu Festival de Locarno qui se déroulera du 5 au 15 août à l’emblématique Piazza Grande.

Festival de films d'auteurs indépendants, la programmation de cette 62ème édition offrira une forte représentativité asiatique entre autre Naomi Kawase, Kiyoshi Kurosawa et Hong Sang-soo (aussi membre du jury).

Comme à l’accoutumé, la sélection de projections made in Asie de cette édition 2009 :

COMPETITION INTERNATIONALE :
- Summer Wars (2009) de Mamoru Hosoda [Première internationale] (JAPON)
- She, a Chinese (2009) de Xiaolu Guo [Première mondiale] (CHINE)
- Wakaranai / Where are you ? (2008) de Masahiro Kobayashi [Première mondiale] (JAPON)
- Sham Moh / At the End of Day break (2009) de Ho Yuhang [Première mondiale] (MALAISIE)

COMPETITION CINEASTES DU PRESENT :
- Musashi The Dream of the last Samurai / Miiyamoto Musashi : Soken ni haseru yume (2009) de Mizuho Nishikubo (première internationale) (JAPON)
- Nikotoko Tou / Nikotoko Island (2008) de Takuya Dairiki et Takashi Miura [Première internationale] (JAPON)

LEOPARDS DE DEMAIN (COURT METRAGE) – COMPETITION INTERNATIONALE :
No Country for Chicken de Huang Huang (CHINE)

ICI & AILLEURS :
In Between Days (2009) de Isaki Lacuesta et Naomi Kawase (ESPAGNE/JAPON) 45 min.

ICI & AILLEURS – JEONJU DIGITAL PROJECT 2009 – VISITORS :
- Butterflies Have No Memories (2009) de Lav Diaz (COREE DU SUD), 40 min [Première internationale]
- Koma (2009) de Naomi Kawase (COREE DU SUD/JAPON), 35 min [Première internationale]
- Lost in the Mountains (2009) de Hong Sang-soo (COREE DU SUD), 31 min [Première internationale]

ICI & AILLEURS – VOYAGES DE LECTURE A VOIX HAUTE, LES CHEFS D’ŒUVRES DE LA LITTERATURE JAPONAISE :
- Kata Ku No Hito (2003) de Naomi Kawase (JAPON), 50 min [Première internationale]
- Kaze No Matasaburo (2003) de Kiyoshi Kurosawa (JAPON), 50 min [Première internationale]
- Tokage (2003) de Shinya Tsukamoto (JAPON), 50 min [Première internationale]
- Yakeato No Iesu (2003) de Shinji Aoyama (JAPON), 50 min [Première internationale]

ICI & AILLEURS – ANIME NOW :
- One Piece : Episode of Chopper : Bloom in the Winter, Miracle Sakura (2009) de Junji Shimizu (JAPON)
- Tegen Toppa Gurren Lagann The Movie : Spiral Stone Chapter (2009) de Hiroyuki Imaishi (JAPON)

FILM DE CLOTURE :
Chingisiyn Hoyorzagal / The Two Horses of Genghis Khan (2009) de Byambasuren Davaa (L’histoire du chameau qui pleure)

EN MARGE
PIAZZA GRANDE (PIAZZA ANIMEE) :
Redline (2009) de Takeshi Koike [Première mondiale],

“UNE NUIT MANGA” QUI PROPOSE ENTRE AUTRE :
- Mobile Suit Gundam I / Kindo senshi gandamu I (1981) de Yoshiyuki Tomino,
- Pom Poko / Heisei tanuki gassen pompoko (1994) de Isao Takahata,
- La Maison en petits cubes / Tsumiki no ie (2008) court métrage de Kunio Kato,
- First Squad : The Moment of Truth (2009) de Yoshiharu Asino (première internationale).

RETRO ANIMATION JAPONAISE :
Voir page 37 du fichier PDF

AUTRES INFORMATIONS :
- PAGE 44 Focus 2009 : la Chine et le monde chinois
- PAGE 45 : Le laboratoire de coproduction : Open Doors Factory

Toutes les informations sur le site officiel :
Festival Locarno 62ème édition

jeudi 23 juillet 2009

A Dirty Carnival : “With a Real Gangster Spirit” [Sortie DVD]

jeudi 23 juillet 2009
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Film de gangster sud-coréen, A Dirty Carnival / Biyeolhan geori (2006) de Yu Ha, cinéaste du non moins talentueux Once Upon a Time in High school, se place dans cette mouvance de films noirs à la structure classique. Respectant les codes du genre, le cinéaste sud-coréen met en scène une œuvre efficace.

On suit un gangster, Byung-ho qui désire progresser dans la hiérarchie du gang, une occasion se présente à lui et il la relève. Parallèlement, il retrouve un ancien ami devenu cinéaste qui souhaite faire un film sur la pègre. Il croise par son biais une camarade de classe dont il était amoureux…

A Dirty Carnival c’est avant l’histoire d’un individu, un homme, un gangster qui n’assume plus son statut de malfrat et qui tente pour se faire de se racheter une identité. Il assume mal ce statut devant ses anciens camarades, encore plus devant celle qui l’a aimée. Il est désireux de devenir un homme d’affaire respectable et ainsi mettre à l’abri du besoin sa famille. Mais avant de pouvoir y accéder, il doit réaliser les bas œuvres du gang. Yu Ha nous raconte donc l’itinéraire d’une petite frappe qui rêve des hautes sphères de la hiérarchie de la pègre. Le cinéaste nous raconte ce destin avec véracité.

Si A Dirty Carnival est linéaire dans sa conception et sans surprise du coup, son auteur parvient à le faire avec dextérité. Il y insuffle une maîtrise technique aussi bien dans les scènes d’actions que les scènes plus posées. Si le film est long, on ne ressent pas de longueur ou d’ennui devant la tragédie qui se joue. On regrettera juste que la réalisation de Yu Ha ne soit pas plus intimiste. Il n’y a pas cette touche que rend le film particulier mais en deçà la violence froide, les codes de ce milieu et les sentiments qui tiraillent notre protagoniste sont montrer avec force et conviction.

Yu Ha utilise également habilement l’effet de miroir avec l’ami réalisateur désireux de faire un film de truand. Les rapports d’amitié, l’utilisation des gens pour parvenir à ses fins, la trahison, ce personnage de réalisateur sous couvert d’un métier respectable use autant de malveillance que les malfrats pour aboutir à son ambition. La clé du film est peut-être là, lorsque Byung-ho interpelle son ami en plein tournage avec un : « make something with a real Gangster spirit ». Yu Ha ne justifierait-il pas ici justement son film comme ça ? Comme un film emprunt d’un véritable esprit de gangster non dénaturé par les tendances qui régissent le cinéma actuel.

Yu Ha réalise donc avec A Dirty Carnival un bon film-constat de l’univers des gangs, en portant un regard froid et réaliste sans artifice. Surtout, on n’y voit aucune apologie ambiguë, il montre un univers tel qu’il est, un point c’est tout.

D'autres articles du réalisateur sud-coréen Yu Ha :
Once Upon a Time in High school
I.D.

Once Upon a Time in High school : Bruce Lee Fever

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Dans Once Upon a Time in High school / Spirit of Jeet Kune Do (2003) de Yu Ha, nous sommes dans la Corée du Sud de 1978 sous le régime du président dictatorial Park Chunh-hee. Un étudiant, Hyun-soo fan de Bruce Lee est transféré dans une école et dans une classe où la loi du plus fort est de rigueur. Il va partager l’amitié d’un élève rebelle et tomber amoureux d’une jeune fille, Eun-joo. Il affrontera l’injustice qui règne dans l’école sous les traits de Jong-hun et sa bande.

S’il est vrai que Yu Ha tombe dans la facilité en offrant un panel de personnages stéréotypés : le cool, le méchant, le sympa, la jolie fille ou bien encore le lourdaud de service. Il n’en reste pas moins que Once Upon a Time in High school est un drame historico-social qui narre l’univers scolaire de la Corée du Sud à la fin des années 70. Á travers un protagoniste qui comme des milliers de jeunes de son âge est fan de Bruce Lee, légende vivante décédé déjà depuis cinq ans à ce moment là, Yu Ha nous montre ces mêmes jeunes qui le singent en reproduisant les combats de ses films. Moments heureux dans un système scolaire strict voire même carrément violent. Les surveillants et professeurs n’hésitent pas à frapper et humilier comme moyen éducatif. De ce fait, pour ces élèves, on peut dire que la symbolique représentée par Bruce Lee (la voix des « petits ») est l’emblème d’une opposition qui s’impose par la force face à la force, ici pour mater.

Le film dénonce donc un système scolaire inhumain en vigueur où l’on réduit toute individualité pour un esprit de groupe. Entre romance et action, Yu Ha décrit une institution éducative aux penchants militaristes. On broie pour que les jeunes marchent droits. Certains suivent le pas, d’autres se retrouvent petit à petit déscolarisés et donc livrés à eux-mêmes. La société coréenne marginalise tout ceux qui ne rentrent pas dans les rangs, c’est un constat sans appel et dur sur un environnement scolaire des plus austère qui soit.

Once Upon a Time in High school joue sur une triangulaire amoureuse type. Le « cool » qui sort avec la « jolie fille » dont le « sympa » est secrètement amoureux. Ah, la jeunesse avec ses on-dits, ses non-dits et ses premiers émois amoureux. Film qui relate les relations adolescentes, adolescents qui rêvent de liberté dans un pays conservateur aux relationnels rigides. Tous suivent leurs chemins entre rivalités amoureuses et rivalités musclées avec des situations familiales tout aussi difficiles. L’un a un père autoritaire, un autre n’assume pas que sa mère soit une célébrité…

On retrouve alors dans le film de Yu Ha un melting-pot de personnages plus ou moins appréciable qui rappellent forcément ceux que l’on a connus lors de nos différentes époques scolaires. L’univers scolaire comme microcosme d’une société, où tous se côtoient en créant des liens ou en se haïssant, ainsi va là l’apprentissage de la vie. Entre phénomène de société (Bruce Lee mania) et les tracas du quotidien (l’école et ses aléas), le film parvient à toucher.

Once Upon a Time in High school marche parce que sa réalisation est maîtrisée et qu’elle est servit par de bons acteurs qui donnent un sentiment de réalisme, on y croit. Tout y est subtilement mis en scène, affrontements comme amitié, amitié comme idylle amoureuse. L’œuvre est intéressante pour son contexte de l’époque et le style de vie estudiantin qui allait de pair.

D'autres articles du réalisateur sud-coréen Yu Ha :
A Dirty Carnaval
I.D.

mardi 21 juillet 2009

L'Art de partager sa cabine d'essayage en Chine

mardi 21 juillet 2009
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Quelle surprise pour la petite occidentale que je suis de découvrir les cabines d’essayage made in China, qui trouvent toute leur singularité dans leur mode de fonctionnement collectif.

Pour prévenir les futurs vacanciers et vacancières voici un petit topo qui devraient vous aider à appréhender cette pratique étonnante.

Pour commencer, se fondre dans la masse d’une enseigne de prêt-à-porter chinoise en acceptant de partager votre cabine avec une inconnue (voir plusieurs).

Partagez allez-vous me dire, mais comment ? Le principe est simple, suivez les instructions !

Mode d'emploi : Entrez dans une cabine, essayez votre vêtement, quand vous en sortirez pour vous regarder ou demander un avis, une autre cliente prendra votre place le temps que vous finissiez. Puis, lorsque vous rentrerez dans votre cabine pour finir votre essayage, l’autre cliente en sortira, et ainsi de suite. Le nombre de personnes peut aller jusqu’à 3 voir 4 selon mes souvenirs. La rotation s’effectue sans cohue et très naturellement...

Malgré mon étonnement et ma parano bien parisienne, me faisant refuser le partage d’une cabine (je le conçois…), il faut avouer que ce système est astucieux et découle du bon sens de chacun. Oui disons-le, la Chine a trouvé une des meilleure solution pour palier aux fils d’attente interminables et aux clientes les plus impatientes. Pas sûr que la pratique fasse des émules en France…

samedi 18 juillet 2009

The Sperm de Taweewat Wantha [Festival Paris Cinéma]

samedi 18 juillet 2009
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Suthin est un jeune homme qui rêve de percer dans l’univers du hard rock et d’y devenir une star de la musique avec sa bande de potes mais il rêve aussi de Lammy, un mannequin connue pour ses publicités. Un soir, après une beuverie et l’absorption d’une pilule semblable à la célèbre pilule bleue, il se masturbe en pleine rue, sa semence navigue dans les eaux de la ville et ses spermatozoïdes inséminent les femmes qui donnent naissance prématurément à des petits Suthin obsédés par le sexe. Ces derniers envahissent les rues…

Le pitch est assez fou comme ça pour se dire que nous allons assister à un film complètement déjanté et à la sortie nous ne sommes pas déçu. Certes, The Sperm/Asujaak (2007) du cinéaste thaïlandais Taweewat Wantha ne vole pas bien haut. Nous avons le droit à un grand n’importe quoi qui amoncelle le pastiche, les pitreries adolescentes, des délires hors normes qui s’accumulent tant bien que mal et qui font de ce film, un film inqualifiable.

The Sperm serait une comédie de science fiction portée sur le sexe, et pas qu’un peu. Un film bizarroïde marrant et réjouissant. Singulier par son originalité, le film de Taweewat Wantha est frais, c’est un bon divertissement, rien d’autre. Il ne faut pas à s’attendre à autre chose, là-dessus nous sommes loin d’être trompé sur la marchandise, dès le titre les choses sont dites. On oubliera les gags un peu lourdaud et parfois redondants. Nous n’avons plus qu’à bien nous tenir et nous laisser emporter.

Il faut donc prendre The Sperm comme il est, un amusement au quarante deuxième degré pas sérieux pour un sou qui vous fera passer un bon moment. Le genre de film qui permet de vous vider la tête sans être la comédie de l’année et qui se donne le luxe de réaliser une critique de la société de consommation lorsque ce n’est pas sur l’obsession sexuelle des hommes.

I.D.

Better Than Sex de Su Chao-pin [Festival Paris Cinéma]

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Better Than Sex (2001) est un film taiwanais de Su Chao-pin. Le film raconte l’histoire à Taipei d’un jeune lycéen complexé par la taille de son sexe qui pour se réconforter se réfugie dans la lecture de magazines pornographiques. On y suit les frasques de trois idiots qui viennent d’acquérir une lame ancestrale poursuivis par un policier en scooter, une équipe de télévision japonaise qui tourne une émission ainsi que deux jeunes lycéennes qui plongent dans la délinquance…

Le film de Su Chao-pin est un ensemble de petites scènes éparses reliées les unes aux autres, des scénettes où l’on retrouve la petite vie de chacun des personnages, qui se rencontreront d’ailleurs à un moment ou un autre. Une espèce de Pulp Fiction à la sauce taiwanaise dans une ambiance teen movie qui ne parvient pas à accrocher son spectateur. Si Better Than Sex fait rigoler par moment notamment avec le trio d’abrutis, le film n’en reste pas moins une comédie loufoque qui manque de punch et de régularité.

Better Than Sex souffre dans son ensemble par des personnages pas si attachants car pas assez approfondis. Alors oui, on pourra souligner l’audace, si elle en est, de ces histoires qui s’entrecroisent jusqu’au dénouement final, cassant ainsi la linéarité de base notamment dans le passage de témoin d’un personnage à l’autre, plutôt abrupte. Pourtant, il manque au film de Su Chao-pin une consistance que même l’humour ne parviendra pas à faire oublier.

Finalement, Better Than Sex est un film moyen, pas mauvais non plus, juste moyen. Il fait parfois rire, il ennuie de temps en temps, on s’étonne de le trouver long alors que sa durée est celle d’un film standard. Il est tout simplement loin d’être incontournable.

I.D.

jeudi 16 juillet 2009

Festival Paris Cinéma 2009 - Compte rendu

jeudi 16 juillet 2009
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Le festival de Paris Cinéma 2009 c’est fini ! Le palmarès est tombé et petite déception pour l’Asie puisqu’aucun film n’a été primé, pour rappel étaient en lice Breathless de Yang Ik-june, Sell Out ! de Yeo Joon Han et Madame Butterfly de Tsaï Ming-liang. Voir le palmarès 2009

Il est temps aussi de faire un compte rendu de cette quinzaine qui a apporté son lot de surprises – bonnes et mauvaises. Commençons par les évènement qui nous ont mis en joie. Je pense tout d’abord à la rétrospective du cinéaste taïwanais Tsaï Ming Liang, accueillie dans le prestigieux cadre du Louvres (Auditorium). L’évènement fut mené de mains de maître par l’ensemble de l’équipe. Peu ou pas de cohue, pas de problème de disponibilité puisqu’aucune réservation n’était possible, donc 1er arrivé 1er servi (ce qui revient à mon sens à privilégier le spectateur qui se déplace et donc celui qui veut venir), système que je trouve au final juste. La présence du réalisateur était appréciable, ce cher Tsaï Ming Liang a su se montrer disponible, souriant et blagueur devant un public curieux. Bref un excellent début de festival ! [Photos à venir]

Que penser des projections ? La rétrospective TML a confirmé l’étendue de son talent et dévoilé des perles dont l’excellent Et la bas quelle heure est-il ? (mon coup de cœur) et Good bye Dragon inn (qui selon mon acolyte I.D est son film le plus abouti). Ont su sortir du lot : le déjanté Sell Out ! de Yeo Joon Han, le sensible Nanayo de Naomi Kawase et le kitchissime Temptation Island de Joey Gosiengfiao.

Passons maintenant aux choses qui fâchent et aux quelques déconvenues rencontrées… Vous allez me dire qu’il y a toujours matière à polémiquer et qu’il est parfois inutile de s’y attarder, mais honnêtement il faut dire que l’organisation a su par moment être plus que déplaisante.

Premier bémol, la course au Pass. Peut être dépassée par mes souvenirs de l’édition 2004, j’ai cru pouvoir me procurer ce Pass auprès de n’importe quelle salle organisatrice, erreur ! Voilà qu’on m’envoie à la Fnac. Je vais aux Halles pensant enfin détenir le précieux sésame… Et non ! Le Pass doit être validé au Mk2 Bibliothèque (photo numérique et enregistrement nominatif). Bref sillonner le tout Paris pour ça, c’est peut être un peu beaucoup... La communication était loin d’être limpide et évidente.

Autre point et dès plus important à mes yeux, le système de réservation plus que discutable. Difficile de comprendre que certains cinémas acceptent les réservations par le biais d’internet ou autre (invitations…), sans qu’en parallèle un quota de places – suffisant - n’ait été prévu pour les spectateurs ayant fait le déplacement (jusqu’à 2 heures avant la projection). Une aberration ! On est pas non plus à un concert de Johnny ! Qui plus est, prioriser ces réservations à quelques minutes de la projection, alors que des spectateurs attendent encore devant les guichets dans l’espoir de dégoter une place, c’est vraiment limite. Tout ça pour constater une salle certes quasi pleine, mais qui dit quasi dit places ENCORE disponibles . C’est à n’y rien comprendre et à se demander si le vrai public, celui qui n’hésite pas à se déplacer, celui qui aime le cinéma et qui a la volonté de découvrir ces rares projections est vraiment pris en compte. Oui ça reste simpliste de dire qu’une personne qui se déplace est plus impliquée qu’une personne ayant réservée derrière son écran ou ayant reçu un carton d’invitation, mais je m’accorde à penser que ce privilège n’est pas tout le temps justifié. Revoyons ce système de réservation qui désavantage une partie d’un public curieux et intéressé, créant bien des déceptions.

Arrêtons le quart d’heure « mauvais poils » pour passer à une conclusion tout de même positive. Cette quinzaine a su nous offrir de belles rencontres et de belles surprises. L’attente nous guette jusqu’à la prochaine édition 2010, qui espérons-le nous offrira encore des moments de délectation…

dimanche 12 juillet 2009

Temptation Island de Joey Gosiengfiao [Festival Paris Cinéma]

dimanche 12 juillet 2009
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Lors du Festival Paris Cinéma 2008, Joey Gosiengfiao fut à l’honneur avec une rétrospective qui lui était consacrée. Le pape philippin du cinéma d’exploitation méconnu au-delà des frontières philippines faisait salle comble à Paris et devant cet engouement pour le cinéaste son œuvre Temptation Island (1980) a été à nouveau projeté dans l’édition 2009 du Festival Paris Cinéma. Le petit regret de l’an passé était d’avoir loupé le coche de la rétro, la séance de rattrapage était donc la bienvenue.

Quatre participantes du concours de Miss Manila Sunshine, Dina, Suzanne, Bambi et Azenith se trouvent sur un bateau pour décider de laquelle sera la miss. Suite à un accident, le bateau prend feu. Les quatre jeunes femmes, Maria une servante, l’organisateur homosexuel du concours et trois hommes échouent sur une île déserte. Ils tentent de survivre dans un environnement hostile…

Joey Gosiengfiao livre un petit bijou de second degré avec Temptation Island. Un petit bijou kitsch qui compile des scènes drôles et absurdes. Il y passe au peigne fin la lutte des classes, l’individualisme lorsque ce n’est pas la société dans sa globalité. Le cinéaste philippin use des moyens du bord pour créer un univers délirant et des moyens il devait en avoir peu au vue de certaines scènes. Qu’importe, le système D se marie parfaitement avec le commentaire social qu’il s’emploie à mettre en avant et ce n’est pas rien.

Temptation Island est un divertissement qui mêle des personnages quelques peu stéréotypés. Les quatre jeunes femmes qui concourent avec les rivalités qui vont de pair comme le mépris et l’intolérance, l’une d’elle est d’une cruauté sans borne avec sa servante. L’organisateur millionnaire et homosexuel qui souffre d’une frustration amoureuse dans ce microcosme sociétal qui rejette d’une certaine manière « la déviance sexuelle » hors norme. Tout ce joli monde donc participe à une œuvre magnifiée sur la condition de la femme dans nos sociétés machistes dites « civilisées ».

Ce Temptation Island de Joey Gosiengfiao souffre techniquement pourtant l’œuvre est audacieuse et à (re-)découvrir surtout pour la partie se déroulant sur l’île désertique, qui offre des scènes remarquables. On pense aux délires des jeunes femmes qui perdent la tête et le poulet frit géant en papier mâché lorsque ce n’est pas la scène hilarante de danse improvisée des demoiselles. Á cette journée qui se termine par un coucher du soleil dans leur camp d’infortune où le montage excelle via une danse enivrée ou bien encore la question du cannibalisme qui les taraude via la question du sacrifice. Une grande œuvre qu’est cette parodie exaltante.

I.D.

jeudi 9 juillet 2009

Antique de Min Kyu dong [Festival Paris Cinéma]

jeudi 9 juillet 2009
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Min Kyu-dong livre avec Antique/Seo yang gol dong yang gwa ja jeom Aen ti keu (2008) une comédie dramatique sud-coréenne qui prend racine dans un univers très « gay » et gaie. Il y traite avec légèreté de l’homosexualité autour de la pâtisserie française. Disons-le : c’est stéréotypé à souhait pour notre plus grand... malheur.

Jin-hyuk qui déteste les pâtisseries se lance pourtant dans l’ouverture d’une pâtisserie chic parce que les clients sont des clientes et que du coup… Il engage pour se faire Sun-woo, un pâtissier ayant fait ses classes en France qui s’avère être un ancien camarade de lycée homosexuel. Ce dernier fait craquer tout les hommes, même les non gay. Ils sont rejoints par Gi-beom et Su-young et ne tardent pas à faire parler d’eux…

Antique me pose un problème, au-delà des belles gueules sorties des magazines de mode pour plairent aux minettes, le dernier film de Min Kyu-dong manque d’authenticité. J’entends par là qu’Antique est une comédie de plus stéréotypée et sans originalité sauf qu’ici on parle ouvertement d’homosexualité, ce qui rime avec des situations cocasses. Certes on rit mais pas toujours. On est noyé par un flot de plans en discontinu, autre problème. Min Kyu-dong a-t-il peur de poser son action ? A-t-il peur de freiner cet amoncellement d’images ? Pense-t-il que s’arrêter un instant c’est tomber dans les longueurs ? La chose étant est qu’Antique à beau aller à cent à l’heure, il n’en reste pas moins long par moment. Qui pense-t-il duper ?

La réalisation de Min Kyu-dong n’a rien de personnel ou d’intimiste. Elle est celle d’un réalisateur lambda, X ou Y qui signe un film grand public sans style si ce n’est celui des films à la mode. Le réalisateur sud-coréen filme Antique comme une romance qui serait un film d’action. Il se targue d’avoir filmé plus de trois mille plans, j’ai envie de lancer un wouah des plus péjoratif et après ? Le montage abruti, le film file constamment comme une fuite-en avant, presser d’en finir et de passer à autre chose le Min Kyu-dong ? L’écriture des personnages est grosse, en vérité elle est elle-même stéréotypée, on y esquisse un semblant de passé pour justifier de leur présence à l’écran, des scènes en plus pour remplir le film, dès fois qu’il ne serait pas assez long. On y ressent la peur d’observer, la peur du temps mort. Vite, vite, vite…

Le propos d’Antique s’essoufflant à vitesse grand V, le réalisateur décide d'adjoindre une pseudo-histoire de thriller sur un enlèvement pas crédible pour un sou. On a le sentiment qu’il fallait combler les trous que le prétexte de la comédie gay ne pouvait remplir. Du coup, on vient même à s’étonner de l’interdiction à sa sortie en salle. La façon dont est traitée l’homosexualité n’est pas crue, ni même profonde, mais juste là pour rire. Bref c’est un autre débat. Les acteurs ? No comment. Passons, j’ai le sentiment de déconstruire gratuitement le film de Min Kyu-dong. Le film a eu du succès en Corée, tant mieux pour lui. Combien de films fades en ont eu à ce jour ? Beaucoup trop à mon goût. Il n’en reste pas moins qu’Antique est une comédie qui se regarde. Pas sûr qu’on y remette les yeux devants une seconde fois. Antique fait partie de ces comédies des plus impersonnelles comme la Corée du sud sait si bien les faire pour notre plus grand… hum.

I.D.

mardi 7 juillet 2009

Sell Out ! de Yeo Joon Han [Festival Paris Cinéma]

mardi 7 juillet 2009
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Attention OVNI. Le cinéaste malaisien Yeo Joon Han réalise comme premier film, un film déjanté tragi-comique. $E11.OU7 ! (2008) est une œuvre cinématographique non identifiée qui fustige la société de consommation via les médias ainsi que les firmes multinationales. Une satire sociale fourre tout qui pointe du doigt les dérives de nos sociétés avec un sens aigu de l’originalité.

Á Kuala Lumpur, Eric Tan est un ingénieur pour le compte de Fony Electronics, puissante entreprise aux multiples activités. Bien que brillant, il est incompris par une hiérarchie qui ne recherche que le profit. Au sein de la même entreprise, Rafflesia Pong est une présentatrice de télé qui anime une émission d’art où l’audimat est en chute libre. Cette dernière va faire preuve d’altruisme et d’ambition pour conserver son métier…

Yeo Joon Han n’y va pas par quatre chemins avec ce Sell Out ! et prend un malin plaisir à passer au crible la télé-réalité, le monde du travail en général mais aussi le cinéma d’auteur dont il se moque en imitant un réalisateur « type auteur ». Il y a également cette scène qui pastiche Wong Kar-wai, on sait dès lors que le cinéaste ne se prend pas au sérieux et fait preuve d’une grande autodérision. Certes le film du malaisien est quelque peu brouillon mais parvient à distraire sans non plus défrayer les chroniques.

Sell Out ! nous fait passer un bon moment avec des personnages haut en couleur mis en scène dans des gags de situations granguignolesque à l’image des jeux de mots distillés tout du long. Yeo Joon Han en plus d’être le réalisateur est le scénariste, c’est à lui qu’on doit également les scènes chantées qui participent au délire filmique lorsqu’il ne nous invite pas à un karaoké en direct. Si Sell Out ! n’est pas un grand film, on félicitera tout de même l’audace de son auteur à être resté lui-même pour réaliser le film qu’il souhaitait. Et si la mise en scène manque de style, elle s’adapte au contenu pour nous livrer un film drôle et novateur.

On espère tout de même que Yeo Joon Han ne mettra pas autant de temps à nous livrer un second long métrage qu’il a mis à réaliser Sell Out ! Il est d’ores et déjà un cinéaste à suivre.

I.D.

jeudi 2 juillet 2009

Boat People : État des lieux

jeudi 2 juillet 2009
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Connu sous le titre français, Passeport pour l’enfer/Tou bun no hoi (1982) l’œuvre dramatique Boat People de la réalisatrice hong-kongaise Ann Hui met en scène un journaliste japonais, Shiomi Akutagawa. Il réalise un reportage sur le régime communiste dans le Vietnam d’après-guerre notamment sur les réussites du régime et les mesures appliquées pour développer le pays. Pourtant, très vite le reporter va découvrir la face cachée, celle de la misère et de la répression. Akutagawa se liera alors d’amitié avec une adolescente, Cam Nuong...

Ann Hui, l’une des cinéastes majeurs de la nouvelle vague hong-kongaise se spécialise très vite dans les films sociaux et politiques dont émane un style proche du documentaire. Avec Boat People, elle termine sa trilogie vietnamienne. Dans cette œuvre engagée, Ann Hui dénonce les affres du régime communiste vietnamien au pouvoir, une œuvre qui se veut avant tout métaphorique car ici elle vise la République communiste chinoise à l’heure où la rétrocession de HK se fait de plus en plus sentir.

L’œuvre montre finalement peu ces bateaux de fortune, on en voit en tout et pour tout que deux durant tout le film. Comme si ces boat people ne représentaient qu’un rêve d’évasion intouchable appartenant à une illusion, à un imaginaire auquel on n’oserait même pas penser tant la survie est des plus dure.

Ann Hui nous montre un Vietnam qui tente de masquer la vérité aux étrangers en visite. Mais lorsque le personnage principal va plus loin de ce qu’on lui autorise à voir, la réalité est des plus crue. Au-delà de la propagande, nous sommes face à un pays divisé en plusieurs zone, celle pour les étrangers et cette nouvelle élite au pouvoir, celle du peuple qui souffre et celle des opposants politique, des prisonniers enfermés dans des camps de concentration.

Ce qui marque dans Boat People ce sont ces images, ces situations qui s’incrustent dans la rétine : le marché noir, la répression militaire, la brutalité, les arrestations arbitraires et les exactions. Des containers, des citernes suspendues comme cellule. Des bourreaux qui dansent le tango alors que des gamins souffrant de malnutrition dorment les uns sur les autres dans des baraques. La dépouille des morts fraîchement fusillés. Les prisonniers qu’on oblige à déminer, à déterrer les mines anti-personnelles, les explosions. La famine. Des gosses qui fouillent des ordures. Une populace qui se bat pour de la nourriture. La prostitution. Les habitations vétustes, en ruine. Des gestes désespérés, le suicide. Boat People c’est tout cela à la fois et tout ce que l’on ne voit pas comme un nouveau pouvoir décadent profitant des fastes tout en annihilant la pensée bourgeoise, et qui d’une certaine manière préserve les inégalités sociales. La surveillance de la police politique. Une presse bâillonnée, manipulée. Les purges.

Lorsque l’exil devient une nécessité, Boat People nous confronte aux prémices, à la situation qui a amené à cette fuite. L’œuvre est un état des lieux d’un avant exil entre les faux-semblants, l’illusion d’une vie meilleure dans laquelle on entretient le regard extérieur. Un regard étranger frustré, l’œil témoin du reporter japonais qui brave l’interdit. Il y a l’espoir que ce reporter insuffle à Cam Nuong et sa famille mais les moments de joie s’effacent vite au profit d’une réalité qui frappe avec horreur. Alors l’espoir persiste, se fraye un chemin dans ce rêve de fuite, une meilleure vie au bout et des bateaux pour leur permettre d’y accéder, de regarder devant eux et d’entrapercevoir un meilleur futur mais là, nous sommes déjà dans une autre histoire...

I.D.

mercredi 1 juillet 2009

Cinéma en plein air du 15 juillet au 16 août - Parc de la Villette

mercredi 1 juillet 2009
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A prévoir du 15 juillet au 16 août : Cinéma en plein air 2009 au Parc de la Villette (Métro : Porte de Pantin). Cet évènement payant l'an dernier a créé bien des remous, la décision a été prise de réitérer le principe de projections 100% gratuites. Alors à vos transats !

2 films asiatiques au programme :

- Jeudi 16 juillet
: Hana-Bi, feux d'artifice - Takeshi Kitano - 1997 - 1h43 - Jap
- Jeudi 23 juillet : Le Mariage de Tuya - Wang Quan An - 2006 - 1h32 - Chine


Plus d'informations sur le site www.villette.com

 
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