En gros l’histoire c’est quoi ? Ou plutôt devrais-je dire, c’est qui
Don (ce bon vieux Shahrukh Khan qui m’irrite la peau tout en m’hérissant le poil, pour qui j’ai un peu plus d’estime depuis l’intéressant
My Name is Khan) ?
Don, c’est le bras droit d’un gros ponte de la pègre s’adonnant au trafic de drogue. Un ponte aussi mystérieux que les miracles à Lourdes et Fatima. En somme, personne n’a vraiment l’air de savoir à quoi il ressemble. Mais
Don « la classe tape à l’œil » veille sur le business tout en évitant de se faire arrêter par le policier De Silva, qui va enfin avoir sa chance suite à une course poursuite qui tourne mal. De Silva cache alors
Don et le remplace par Vijay son sosie qui doit infiltrer l’organisation criminelle pour faire arrêter le numéro 1…
Don est un film généreux. Un film généreux pour tout plein de chose, et en plein de chose. Il y a de l’action qui donne à voir, des pointes humoristiques, de jolies filles (en tête Priyanka Chopra), une réalisation « tendance » pour le genre (on aime ou on aime pas, en ce qui me concerne c’est bof bof), il y a des chants et de la danse, des rebondissements à tout va dans une intrigue qui dure comme si l’on assistait aux épisodes d’un feuilleton mit bout en bout.
Don est généreux, mais pas que dans le positif, c’est ça qui est malheureux.
Don est long. Il ennuierait presque tant l’intrigue apporte quantité de scènes et personnages (je pense notamment au personnage du vol de diamant) inutiles. Et pourtant, dans ce film la longueur n’est pas un problème. On suit le film en « spectateur facile » tout en se disant… était-ce bien nécessaire - tout ce surplus - ? Aussi, étant peu client de danses et de chants, j’exècre leur présence dans une œuvre de cinéma. Ouh que la première chorégraphie est laide. Sans doute due à l’actrice qui se meut comme un pantin. Beurk. Quant aux paroles des chants… non, très franchement ce n’est pas ma tasse de thé. Ce n’est pas tant bollywood, car je pourrais également parler du vieux cinéma malais comme certain film de P.Ramlee dont la chansonnette me tapait quelque peu sur les nerfs. D’office,
Don par avec un handicap. Alors on prend sur soi, sur ce qui s’apparente à une torture cinématographique (toujours en ce qui me concerne) et on continue....
Il reste dans ce
Don deux gros soucis. Le premier : Shahrukh Khan.
Don et Vijay en même temps. Shahrukh Khan l’acteur. Détestable. Son jeu (sans doute volontaire ou voulu par le cinéaste, d’un côté je ne suis pas un connaisseur, de l’autre pas d’info’ à ce sujet) est d’une exubérance et d’une grossièreté affligeante. Qu’il joue mal ! Une horreur ! C’est risible. On n’y croit pas une seule seconde. Si c’était voulu alors c’est gagné. Mais la prestation de l’acteur-hyper star vénéré en Inde (et ailleurs, sans doute) est consternante faisant tomber le film dans une farce. Le second :
Don et du même coup Vijay, ces personnages n’allant pas sans Shahrukh Khan. Si ce dernier joue si mal c’est sans doute due à ce personnage de malfrat imbu de sa personne et mégalomane. Bref un personnage auquel on a du mal à accrocher. Des méchants dans le cinéma, on peut en aimer. Il y en a des exemples à la pelle. Mais comment apprécier ce
Don ? On a qu’une envie : que les flics fassent leur boulot et avec une petite bavure qui va avec. Et le film lui est consacré ! Vijay. Shahrukh Khan en mode bouffon. Ca roule des yeux, la bouche en cul de poule, ça parle avec une voix nasillarde. Ok c’est le pendant « gentil » de
Don. On l’apprécie un peu plus parce qu’il amène un côté léger et drôle mais à part ça… ce personnage est juste ridicule. Un bouffon (je me répète, je sais). Là aussi, le jeu de Shahrukh Khan est à la peine. Deux caricatures (
Don et Vijay) poussées à leur paroxysme.
Pourtant… pourtant…
Don n’est pas un mauvais film. Il y a de bonnes choses. J’ai particulièrement aimé le film d’action qu’il est. Ce film policier aux rebondissements multiples dont le dénouement s’avère plutôt sympa. J’ai affiché le sourire de circonstance, mais bon, ce n’est pas encore avec
Don que je découvrirai « ma » perle bollywoodienne. On s’exclame (parfois dépité) par un : mais c’est quoi ce film ?!
Don (semble nous dire Shahrukh Khan avec le point d’exclamation) ! La générosité exubérante d’un cinéma (en somme) ! Alors pour moi, une fois de temps en temps parce que c’est comme l’alcool : trop, peut rendre malade et ensuite on se réveille avec la gueule de bois. Et qu’est-ce que je lis en surfant sur l’IMDb ? Il y a un
Don 2 en pré-production… ouah ! Je ne sais si j’aurais la force de surmonter ce nouvel épisode, surtout si
Don continue à se la raconter de manière pas possible et vulgaire avec sa fausse classe d’un méchant (plus que) secondaire tout droit sortie d’une série B pourrie à qui l’on donnerait un premier rôle même pas crédible pour deux sous dans une production qui a les moyens de voir les choses en grand. Peut-être aussi que ce film est une énorme farce qui tourne en ridicule les films de gangsters… ? (D’un coup, je m’interpelle) A méditer (donc) même si je ne suis pas sûr de cela du tout.
I.D.