lundi 31 mai 2010

A la découverte du Sandwich vietnamien dit Bánh mì

lundi 31 mai 2010
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S’il y a une saveur qui me rappelle mon enfance c’est celle du sandwich vietnamien (Bánh mì). Gourmandise que j’attendais à chaque fois que nous allions faire un saut dans le 13ème ou à Lognes pour les courses quotidiennes, le sandwich vietnamien est une institution très appréciée par les asiatiques, mais pas que !

Il existe quantité de mélanges possibles pour les Bánh mì, mais le classique est celui composé de :

- Porc laqué
- Pâté vietnamien de porc
- Carottes, concombres et navets marinés au vinaigre et sucre
- Feuilles de coriandre fraîches
- Sauce mayonnaise et Maggi (ou sauce soja)

Dans le 13ème, mon adresse fétiche reste le traiteur situé à deux pas du supermarché Tang frères sur l’avenue d’Ivry :

Thieng Heng
50 avenue d’Ivry
Paris 13

Comptez 2,80 € le sandwich « Super plus »


Dans les environs, vous trouverez une librairie atypique qui prépare des sandwichs vietnamiens (il y a un peu moins de garniture que chez Thieng Heng). Mais ma tante ne jure que par cette adresse trouvant la viande plus savoureuse et le sandwich moins salé. Attention la boutique est petite, il est facile de passer à côté.

Khai Tri
93 avenue d’Ivry
Paris 13

Comptez 3 € le sandwich « Spécial »


Dans le quartier de Belleville, vous trouverez aussi quelques magasins qui servent le Bánh mì. Outre le Tang Gourmet, il y a :
Hoa Hung – 14 bis rue Louis Bonnet – Paris 11
Panda Belleville – 16 rue Louis Bonnet – Paris 11

Il faut prévoir en moyenne 3 euros pour un sandwich vietnamien. N’hésitez pas à demander un supplément piment si vous aimez manger épicé.

Je ne me suis jamais essayée au Bánh mì, mais promis si un jour je m’y mets vous aurez droit à une recette en image. En attendant, je vous invite à découvrir la recette de Philippe qui tient un de mes blogs culinaires préférés le Canard du Mékong : Recette des Bánh mì ou sandwich vietnamien.

Diana

Conduct Zero (aka No Manners) : 10/10

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Premier film de Cho Geun-shik, Conduct Zero/Pumhaeng zero (2002) est une comédie sud-coréenne qui prend place dans l’environnement scolaire des années 80 en particulier dans un lycée (garçon/fille). Bien plus qu’un teen movie, Conduct Zero marque par une certaine « originalité », une cassure dans un genre qui mêle l’éternel comédie et la romance. Le film est mené tambour battant par un Ryu Seung-beom déjà vu dans Arahan (2004) ou encore The Beast and the Beauty (2005) en grande forme dans le rôle de Joong-pil.

Joong-pil est un voyou, une terreur précédée d’une réputation de dur à cuir laquelle fait trembler l’ensemble de ses camarades. Il est autoproclamé roi du lycée Moonduk et vit de petite combine avec son acolyte. Sa légende d’invincible est telle que personne n’ose aller à son encontre. Il fait la loi jusqu’au jour où un certain Young-mahn débarque… en aparté, son pendant féminin, Na-young craque pour lui pourtant le jeune homme semble attirer par Choi Min-hee, une « intello » pas du tout dans le coup.

Conduct Zero pourrait être ce genre de film que l’on a un peu honte d’aimer. Et du coup, qu’on aurait un peu honte d’en parler sans se faire pourrir par un entourage peu enclin à ce type de film. Parler de Conduct Zero c’est aussi s’exprimer sur la comédie sud-coréenne telle qu’on la connaît depuis ces dernières années notamment avec le regain d’attention porté à son cinéma. Il est clair qu’aujourd’hui la comédie sud-coréenne souvent mélangée à d’autres genres est devenue d’une certaine manière très stéréotypée, autant sur la réalisation que sur le jeu d’acteur, et qu’elle est donc de nos jours peu audacieuse en terme d’originalité.

Conduct Zero pourrait se détacher de ce que l’on à pu voir jusqu’à aujourd’hui (c'est-à-dire en 2010), c’est grâce à son côté « n’importe quoi », cet aspect bordélique mais un bordel qui a du sens, un bordel extravagant avec des scènes sorties de nulle part. Je pense notamment à celle où Joong-pil joue au base-ball. Elle n’apporte rien, néanmoins il se passe quelque chose. Le film devient alors plus qu’une comédie emprunt de romance sur fond de rivalité entre gang (aussi bien de garçon que de fille). Dès lors Conduct Zero est une joyeuse surprise et découverte de surcroît à travers ces instants où le cinéaste Cho Geun-shik prend le temps, celui de faire vivre ses personnages sans les submergés de scènes incongrues et évitant le piège du sentimentalisme bon teint.

D'ailleurs, on ne verra jamais Joong-pil se battre durant le film si ce n’est à la fin, c’est un véritable vaut rien dont on comprend qu’il jouit d’une légende surfaite. Il vit sous le poids d’une réputation qui le conditionne et l’empêche d’être quelqu’un d’autre. Il est un cancre faisant preuve d’une autorité incontestable cependant il sait faire preuve de douceur et au-delà de son côté rustre on découvre un personnage touchant. La vrai tournure du film ne sera pas le parti pris du chaos via des affrontements entre lycéens mais celui de l’Amour avec un grand A. Un match que s’offre les deux personnages féminins antagonistes pour le cœur de notre protagoniste. Ici, l’auteur se permet d’extrapoler comme rarement des cinéastes ont pu se le permettre et c’est d’autant plus surprenant. On a le sentiment qu’il a joui d’une véritable liberté de création d’où un film peu académique.

Finalement, Conduct Zero c’est du divertissement éthéré avec des personnages attachants évoluant dans un univers qui retranscrit de la nostalgie de la part de son auteur, Cho Geun-shik. Surtout, le film va à l’encontre d’un scénario conventionnel et c’est tant mieux et d'autant plus réussi.

I.D.

dimanche 30 mai 2010

Can't live without robbery : Attrape-moi si tu peux

dimanche 30 mai 2010
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Can’t live without robbery / Dodookmatgo motsala (2002) également connu sous le titre anglais Steal it if You Can est une comédie familiale sud-coréen signée par le réalisateur Im Kyung-soo qui met en scène ici son premier long en traitant de la place de l’homme au sein de son foyer. Ici l’homme au-delà des apparences de réussite et de bonheur semble seul et ne partage rien en commun avec les membres de sa famille, ni même les moments de détente devant l’énorme téléviseur. Sa femme, mère au foyer est riche, ses enfants ne le respectent pas. Comment protéger les siens lorsqu’une menace extérieure est imminente et qu’on est peureux ? Le film vous en cause deux mots.

Can't live without robbery, c’est l’histoire d’un mec… non, plutôt de deux mecs. Le premier, Kang-jo est un brillant jeune homme ayant fait fortune grâce à une start-up de jeu vidéo. Mais voilà ce dernier à un secret qui lui permet de se vider de son stress, le cambriolage. Et il y réussit aussi bien que dans ses affaires courantes. Il décide de prendre pour cible une villa perdue au milieu de nulle part où vit un petit fonctionnaire, Sang-tae avec sa femme et ses deux enfants le prenant pour un looser. Kang-jo va faire de Sang-tae sa victime providentielle puisqu’il le cambriolera plusieurs nuits de suite jusqu’à ce que Sang-tae n’organise la résistance.

D’entrée de jeu, disons les choses comme elles se doivent : Can't live without robbery est une petite comédie sympathique qui ne casse pas de brique et qui ne révolutionnera pas le genre. Comédie quelque peu loufoque comme savent le faire si bien les sud-coréens enfin pas toujours... elle est divertissante par moment moins dans d’autre, avec quelque bonne mise en situation comique qui vous fera sourire sans aller jusqu’à l’explosion de rire. Le genre de film qui passe bien lorsqu’on ne veut pas se prendre la tête.

Au casting, on retrouvera l’abonné des comédies déjantés sous les traits de l’acteur Park Sang-Myeon, vu dans The Foul King, remarquable en homme de la loose rêvant de reconquérir sa famille et qui a pour femme (fictive, bien sûr) la douce et belle Song Seon-mi qu’on a pu admirer récemment dans Woman on the beach. Cette dernière interprète une femme au foyer atteinte d’une maladie génétique rare puisqu’elle n’a pas la sensation du goût et lorsqu’on aime faire la cuisine, on peut facilement imaginer les souffrances gustatives de l’homme de maison.

On a vu mieux certes que ce Can't live without robbery mais pour un petit moment de détente...

I.D.

Attack the Gas Station ! : Le Grand Bordel

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Kim Sang-jin met en scène dans Attack The Gas Station ! / Juyuso seubgyuksageun (1999) quatre jeunes hauts en couleur et quelques peu désœuvrés qui un soir lancent un raid sur une station service se trouvant sur leur passage. Ils la mettent à feu et à sang… nan pas vraiment, parce qu’ici il s’agit d’une comédie. En gros, ils se défoulent dessus et repartent avec l’argent. Autre soir et mêmes jeunes. Ils mangent, s’ennuient et n’ont qu’une idée en tête reproduire leurs idées dévastatrices sur la même station service qui n’a toujours pas bougée. Rebelote. Sauf que cette fois-ci, le patron des lieux a pris les devants et les quatre amis se retrouvent sans un billet à se fourrer dans la poche. La solution qu’ils trouvent est de prendre la station en otage, de se faire passer pour les employés, de servir le carburant à la clientèle et d’empocher l’argent. Le voyage jusqu’au bout de la nuit peut continuer…

Comédie déjantée, Attack the Gas Station ! s’attache à raconter les évènements d’un soir bien particulier qui vont faire se rencontrer, s’affronter ou bien s’attacher tout un ensemble de personnages caractéristiques. Divertissement intelligemment réalisé avec panache et sans temps mort qui fait croiser : quatre protagonistes blessés par un passé respectif, un patron grippe-sous de la vieille génération, des employés souffre douleur, des bandes de jeunes voyous, des policiers, un fou du volant, un gang de livreur, une milice pseudo politico-mafieuse, des clients qui donnent envie de se taper la tête contre les murs, bref un panel d’individus certes caricaturés mais jouissif à voir en action.

Attack The Gas Station n’est indubitablement pas le film de l’année 99 mais le cinéaste parvient à nous faire passer un bon moment avec quelques scènes mémorables, même lorsqu’il lui arrive de traiter un aspect plus social comme la place de la jeune génération dans la société coréenne actuelle (conflit générationnel) ou encore le passage de l’impérialisme américain, faisant débat autour d’une cannette de soda.

Attack The Gas Station est donc un film plaisant que la scène finale ne démentira pas, ni la moral – si elle en est véritablement une – qui s’en dégage sans aucun jugement de valeur de nos quatre protagonistes. Protagonistes qui agissent au feeling et à l’improvisation sans que le film ne vienne à excuser leurs comportements.

I.D.

3 Rendez-vous en juin au Forum des images [Paris, Les Halles]

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Vendredi 11 juin à 18h
Discorder de Huang Weikai (Chine / doc.2009 n&b 1h01 vidéo)
Suivi d’un débat avec Yann Lardeau

Mercredi 16 juin à 15h
Kié la petite peste d’Isao Takahata (Japon / anim. vf 1981 coul. 1h45 35mm)

Jeudi 24 juin à 21h
La forteresse cachée d’Akira Kurosawa (Japon / fict. Vostf 1958 n&b 35mm)

samedi 29 mai 2010

Getting Any ? : Mon voisin riait fort [Rétro Takeshi Kitano, l'iconoclaste]

samedi 29 mai 2010
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Comédie déjantée, Getting Any ? / Minna yatteru ka ! (1995) de Takeshi Kitano est le délire cinématographique d’un auteur borderline qui se permet tout les excès.

Masao, rêve d’une chose : parvenir à coucher facilement avec des filles. Pour se faire, il s’achète une voiture mais les choses vont de mal en pis…

Getting Any ? est un grand n’importe quoi délirant où s’enchaîne les gags à un rythme effréné. 110 minutes d’extravagance qui part d’une idée les plus minime qui soit : un pauvre type sans rien en poche qui désire tomber les filles. La possibilité pour en avoir : une voiture. La voiture comme objet d’attirance de la gente féminine mais pour se la payer ? Un braquage mais pour braquer ? Avoir un revolver et ainsi de suite. Des situations en effet boule de neige qui transbahutent notre protagoniste d’un lieu à un autre. Un délire à un autre qui l’emmène de plus en plus loin dans une folie burlesque jusqu’au boutisme.

Getting Any ? pourrait décontenancé par un humour auquel nous sommes peu accoutumé. Un humour potache jamais bien loin d’un aspect « pipi caca ». Si le film emballe et parvient à nous faire rire, il s’essouffle malheureusement, certains gags tirant en longueur. Pas sûr qu’une telle comédie puisse rallier le plus grand nombre. Elle en ravira tout de même quelques-uns.

I.D.

La fin pour Na Li au tournoi de Rolland Garros

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S'en est fini pour la dernière représentante du continent asiatique. La joueuse chinoise Na Li a été battue par l'italienne F. Schiavone sur le score de 6/4 6/2.

vendredi 28 mai 2010

Seul la chinoise Na Li parvient à se qualifier au 3ème tour de Rolland Garros

vendredi 28 mai 2010
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La japonaise K. Date Krumm qui avait créée la surprise en battant D. Safina mardi dernier a été éliminée par l’anglaise Jarmila Groth sur le score de 6/0 6/3.

Jie Zheng (chine) s’est aussi inclinée aujourd’hui devant la russe A. Pivovarova : 6/4 6/3.

Côté messieurs, le japonais Nishikori face à Djokovic n’a pas fait long feu. Score final : 6/1 6/4 6/4.

Reste un espoir avec la joueuse Na Li qui a passé le second tour aisément face à la française Stéphanie Cohen-Aloro : 6/2 6/2. Elle rencontrera au tour prochain l’italienne F. Schiavone.

Diana

The Tiger factory : Vers un lendemain meilleur ?

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Woo Ming Jin avait déjà écrit une page marquante avec Woman on Fire Looks for Water. Découvert dans le cadre du Cycle Singapour, Malaisie, il avait livré un film tendre et sensible sur les derniers jours d’un vieillard mis en parallèle avec les interrogations d’un jeune homme. Il nous revient avec The Tiger Factory (2010) (présenté à Cannes à la Quinzaine des réalisateurs), un drame sur le parcours d’une jeune femme, Ping, qui souhaite partir au Japon pour échapper à un quotidien difficile.

Les retrouvailles ont été jouissives et l’enthousiasme de retrouver le nouveau film de Woo Ming Jin n’a pas faibli d'une seconde durant la projection. The Tiger Factory est un film prenant et intelligent. Sur une structure proche de Woman on Fire Looks fort Water, le cinéaste pose le récit de cette jeune femme rongée par la solitude et l’espoir de trouver un futur plus glorieux, en l’enrichissant d’un environnement culturel fort. Woo Ming Jin complexifie son entreprise en alimentant son histoire, celle d’un individu, avec celle d’un pays, la Malaisie. Alors derrière la fiction, se cache un fondement documentaire, pas dans la forme mais dans le fond. Il y a certes l’histoire Ping, mais il y autant de force dans l’environnement dans lequel elle évolue. Avec un regard aiguisé, Woo Ming Jin nous fait découvrir les bas fonds de cette société malaisienne : une jeune génération qui rêve de quitter une terre natale, des personnes d’influence qui tirent profit des plus démunis, une pauvreté qui pousse la population à jongler entre deux activités professionnelles…

The Tiger Factory est un film humble. Et c’est bien en cela qu’il touche. Une humilité alliée à une sensibilité qui rend le film bouleversant. Des scènes de vie grouillant avec le bruit des moteurs ou ceux des cochons, puis s’arrêtant dans des silences pesants, faisant naître ou renaître les souffrances les plus profondes. Alors The Tiger Factory explose dans une tristesse infinie nourrie par des individus comme Ping, errant, à la recherche d’un nouvel horizon, loin mais parfois atteignable… Woo Ming Jin confirme son talent dans l’écriture de portrait intime révélant les maux d’une Malaisie contemporaine. Beau travail.

Diana

mercredi 26 mai 2010

Comment compter sur les doigts en Chine ?

mercredi 26 mai 2010
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Peut-être ne le saviez-vous pas, mais les chinois ne comptent pas sur les doigts de la même façon que nous. Je l'ai découvert une fois sur place (à Pékin) lorsque qu’un soir j'ai voulu acheter trois pêches dans une supérette. Je montrais donc le chiffre trois (pouce, index et majeur levés), mais le vendeur persistait à me donner deux pêches. La discussion a bien duré 5 minutes avant que je comprenne que ma façon de désigner le chiffre trois était mal interprété par le vendeur. En Chine, le chiffre trois doit être montré index, majeur et annulaire levés.

Les bases en 10 images

Illustration : www.chine-nouvelle.com

Diana

mardi 25 mai 2010

Festivités du Vesak à la pagode Khanh Anh (Evry), les 29 et 30 mai 2010

mardi 25 mai 2010
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Pour ceux - comme moi - qui auraient manqués les festivités du Vesak (2634ème anniversaire de la naissance de Bouddha Sakyamuni) à la pagode du bois de Vincennes, initialement prévues le 30 mai puis décalées au 23 mai, vous allez pouvoir vous rabattre sur ceux de la pagode Khanh Anh d’Evry (la plus grande d’Europe) les 29 et 30 mai de 10h à 17h.

Au programme : entrée libre à la pagode, stands associatifs et culturels (arts artisanaux, présentations de leurs actions...), cérémonies bouddhiques, spectacles de danses et chants traditionnels.

Accès et informations :
Pagode KHANH ANH d'Evry
Rue François Mauriac - Parc aux Lièvres en bordure de la N7 direction Evry (91)
Tel: (+33) 01 60 79 36 84
Programme complet http://chuakhanhanh.free.fr/khanhanh/fr/journeepo.jpg

Diana

Kimiko Date Krumm bat Dinara Safina au 1er tour du tournoi de Rolland Garros

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Finaliste l’an passé, Dinara Safina a été battue aujourd’hui par la joueuse la plus âgée du circuit, la japonaise Kimiko Date Krumm qui aura 40 ans en septembre prochain.

Menée au premier set (3-6), Safina semblait reprendre possession du match jusqu’à mené 4-1 au dernier set, pour le concéder sur le score final de 3-6, 6-4, 7-5. La russe de retour d’une blessure était loin du niveau qu’on lui connait.

Belle performance pour la doyenne japonaise, qui était aussi blessée au mollet.

Diana

lundi 24 mai 2010

Les 3 Royaumes : Sur le long versant de Falaise Rouge [Sortie DVD]

lundi 24 mai 2010
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John Woo nous revient. Lui qui avait eu peur de la rétrocession de Hong Kong à la Chine et qui avait vogué vers les Etats-Unis, met en scène l’énormissime Les 3 Royaumes (2009), une co-production entre… la Chine et HK. Quoi de mieux que la version longue pour apprécier à sa juste valeur cette œuvre qui se conclue sur la bataille ultime de Falaise Rouge ?

Au IIIème siècle en Chine, l’Empereur Han est poussé à la guerre par son premier ministre, Cao Cao. Ce dernier désire conquérir le sud où règne deux royaumes. L’un gouverné part Liu Bei, l’autre part Sun Yan. Cao Cao à la tête d’un million d’hommes se met en marche. Les deux royaumes du sud s’allient avec pour stratège Zhuge Liang et Zhou Liu…

dimanche 23 mai 2010

La Palme d'Or pour Apichatpong Weerasethakul et l'Oncle Boonmee [Cannes 2010]

dimanche 23 mai 2010
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On espérait secrètement une récompense pour le cinéaste thaïlandais Apichatpong Weerasethakul, et on s'est vu gâtés, Uncle Boonmee (Lung Boonmee raluek chat) a remporté la palme d’Or de cette 63ème édition.

Après avoir été récompensé en 2002, avec Blissfully Yours (Sud Senaeha) du prix Un certain regard et en 2004 avec Tropical Malady du prix du jury, Apichatpong Weerasethakul se voit repartir avec l’ultime distinction, une première pour la Thaïlande. Un grand bravo à Jo !

Ajoutons aussi que trois autres prix ont été décernés dont, le Prix du scénario pour LEE Chang-dong et son Poetry, celui d'Un Certain Regard pour le sud coréen HONG Sangsoo, avec HAHAHA et le prix SACD pour le vietnamien Phan Dang Di pour Bi, dung so !

Voir la bande annonce de Oncle Boonmee :

Plus d’infos sur le site officiel de Cannes : www.festival-cannes.fr/palmares

Un Taxi à Bangkok ? Oui, mais de quelle couleur ?

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Dans la capitale Thaïlandaise, les Taxis sont nombreux. La chose qui vous frappera si un jour vous vous rendez à Bangkok, ce sont les couleurs flamboyantes qu’arborent ces véhicules. Jaune, rose, vert, orange, uni ou bicolore, il y en a pour tous les goûts !

Plus sérieusement, ces couleurs n’ont pas une grande signification, si ce n’est qu’elles représentent les différentes compagnies de Taxis thaïlandaises. Autant dire que ces automobiles très colorées apportent aux rues de Bangkok une dimension particulière. Jugez-en par vous-même !

Diana

samedi 22 mai 2010

La 63ème édition de Cannes s’invite à Paris du 26 mai au 6 juin

samedi 22 mai 2010
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La 63ème édition de Cannes se terminera dimanche prochain et les salles obscures parisiennes se préparent déjà à recevoir les films projetés durant la quinzaine.

Paris déroulera le tapis du 26 mai au 6 juin pour accueillir les films des cinéastes venus d’Asie.


Quinzaines des réalisateurs au Forum des images (Métro : Les Halles)
- 26 Mai 2010 - 17h00
The Tiger Factory de Woo Ming Jin (Malaisie)

- 27 Mai 2010 - 21h00
The Tiger Factory de Woo Ming Jin (Malaisie)

Découvrez du même réalisateur : Woman on Fire Looks for Water (2009)
Plus d’informations : Reprise de la Quinzaine des réalisateurs au Forum des images

Un Certain Regard au Reflets de Médicis (Métro : Cluny – La Sorbonne)
(Du 26 mai au 1er juin 2010)

- 27 mai - 21h25
Ha Ha Ha de Hong Sang-soo (Corée du sud)

- 29 mai - 13h50
Ha Ha Ha de Hong Sang-soo (Corée du sud)

- 30 mai - 19h20
I Wish I Knew
de Jia Zhang-ke (Chine)

- 31 mai - 16h40
I Wish I Knew de Jia Zhang-ke (Chine)

- 31 mai - 19h20
Ha Ha Ha de Hong Sang-soo (Corée du sud)

- 1 juin - 22h
Chatroom Hideo Nakata

Plus d'informations : Programme de la rétrospective Un certain regard

La Semaine de la Critique à la Cinémathèque française (Métro : Bercy)
- Vendredi 4 Juin 2010 - 19h00
Sandcastle de Boo Junfeng (Singapour)

- Vendredi 4 Juin 2010 - 21h00
BEDEVILLED de Cheol-soo Jang (Corée du sud)

- Dimanche 6 Juin 2010 - 21h30
Bi, dung so! (Bi, Don’t Be Afraid!) de Phan Dang Di (Vietnam)

Plus d’informations : 49ème semaine internationale de la critique à la Cinémathèque française

jeudi 20 mai 2010

Pékin Express 5 : Hoang et Quyen, Chúc may mắn !

jeudi 20 mai 2010
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A chaque édition de Pékin Express, je me dis « Tiens pourquoi pas en parler sur Made in Asie ? », mais freinée par des petites contrariétés, j’ai à plusieurs reprises abandonné l’idée... Me voilà requinquer depuis quelques semaines grâce à mes deux chouchous de cette année : Hoang (26 ans) et Quyen (28 ans), deux candidats vietnamiens. Ça fait un peu chauvin, mais j’assume !

Comme chien et chat, la sœur et le frère offrent des moments mémorables : disputes drôlissimes, coups de stress, maladresses, prestation vocale inoubliable...

D'une infime gentillesse et d'un grand fair play, ils représentent pour moi la seule équipe qui mérite d'être suivie en cette 5ème édition. Malgré leur manque de compétition et leur faiblesse sportive, espérons qu’ils parviennent à passer encore quelques étapes avec succès… Alors tous derrière Hoang et Quyen ! Prochain rendez-vous, mardi 25 mai 20h40 sur M6.

Découvrez les vidéos de Hoang et Quyen dans Pékin Express 5 :

Voir la vidéo Dispute entre Hoang et Quyen

Voir la vidéo de Présentation de Hoang et Quyen
Diana

mercredi 19 mai 2010

Naissance d'un gourou : Supercherie [Rétro Takeshi Kitano, l'iconoclaste]

mercredi 19 mai 2010
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Toshihiro Tenma adapte Naissance d’un gourou, roman de Takeshi Kitano. Non sans humour, le cinéaste, qui a été l’assistant de Beat Kitano pour ces quatre premiers films, dépeint les dérives d’une secte au japon.

Kazuo, un jeune homme tombe un jour sur la drôle de prestation d’un groupe dirigé par Shiba. Il décide de les suivre…

Sans prétention mais avec intelligence, Naissance d’un gourou déroule l’envers d’une organisation sectaire par l’humour. Conscient du sujet alloué à ce long métrage, on se surprend à beaucoup rire. La mise en scène commerciale du groupe parée d’un combiné détonnant « imposition des mains » / décharge de batterie est à mourir de rire. Et les sketches vont bon train jusqu’à la fin.

Mais dans Naissance d’un gourou, se cache derrière une apparente légèreté un propos bien plus lucide. Le jeune Kazuo promu gourou tombera dans un engrenage. Se sentant animé et habité, il suivra une ascèse sous forme de méditation et jeun, s’érigeant telle une figure. Alors la lointaine mascarade lucrative est devenue un endoctrinement de tous les extrêmes, qui en ferait presque froid dans le dos. Sur cette façon d’ériger un individu quelconque et d’en faire une icône mégalomane voire dangereuse.

Naissance d’un gourou est un film bien plus engagé qu’il n’y parait. Intéressant et original dans sa façon de traiter un sujet mainte fois repris, Toshihiro parvient à faire cohabiter humour et engagement.

Diana

lundi 17 mai 2010

Mangoustan, le fruit des dieux

lundi 17 mai 2010
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Revenu du Cambodge, un de mes proches m’a ramenée des mangoustans. Je suis parfois passée à côté de la subtilité des fruits appréciés en Asie... Je pense notamment à la pomme cannelle que je trouve désagréable en bouche avec ces noyaux par millier, au fruit du dragon qui n’a gustativement pas grand intérêt…

Par contre, s’il y a un fruit que je chéris, c’est bien le mangoustan, aussi appelé mangouste. Le fruit de forme ronde, de la taille d’une balle de golf, est violet foncée. La peau très épaisse ne se mange pas car très amère. A l’intérieur de cette peau, une chair blanche et charnue divisée en 5 à 6 quartiers. Le goût du mangoustan est un mélange de sucré et de légère acidité. Le fruit est très apprécié en Asie et en Afrique centrale, notamment pour ces propriétés curatives.

Je ne me filmerai pas en train de le manger pour vous donner envie (pas sur que ça marche…) mais pour que vous ayez une idée de son apparence et de la teneur de sa chair, voici une vidéo :


Diana

dimanche 16 mai 2010

Furyo : Prisonniers [Rétro Takeshi Kitano, l'iconoclaste]

dimanche 16 mai 2010
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Furyo / Senjô no meri kurisumasu (1983) de Nagisa Oshima déroule son récit sur l’île de Java durant la Seconde Guerre mondiale. Les Japonais y dirigent un camp de prisonniers aux nationalités diverses. Le capitaine Yonoï emprunt d’une certaine humanité en est à la tête. Il est secondé par le sergent Hara au comportement brutal. L’ordre établit va s’en retrouver bouleversé après l’arrivée du major Celliers…

Furyo sonne les débuts au cinéma de Takeshi Kitano dans le rôle du sergent Hara. Ce film de Nagisa Oshima offre un casting international où David Bowie partage l’affiche avec Ryûichi Sakamoto. Le cinéaste japonais y explorait à nouveau un thème qu’il a développé au cours de sa carrière : les constructions sociales minées par l’amour. Il y dépeint notamment l’ambiance qui régnait dans les camps de prisonniers tenus par les Japonais. Il y relate un tableau peu complaisant où la violence était le lot quotidien qu’enduraient les détenus. Furyo s’avère aussi l’un des films les plus connus de son auteur devenu culte par une bande son qui trotte encore après sa vision mais aussi par certaine scène ainsi que des répliques comme celle qui clôture ce long métrage.

Je garde de Furyo un bon souvenir. Un film vu il y a déjà quelques années maintenant. La chance de le revoir dans le cadre de la rétrospective de Takeshi Kitano au Centre Pompidou a atténué mon regard à son sujet. Revoir ce film après tant d’année a faussé le jugement que je pouvais lui porter. Après coup, je trouve que cette œuvre de Nagisa Oshima a mal vieilli. Elle souffre d’un faux rythme accusant un certain ennui. La dramaturgie, l’émotion ne sont pas au rendez-vous. Furyo s’avère même parfois plat. Un constat amer me vient alors. J’aurais aimé garder en mémoire le point de vue que je gardais de lui auparavant.
I.D.

Nagisa Oshima signe un film d’un ennui sans précédent. J’ai tenté pourtant de trouver un intérêt à Furyo mais difficile de tenir devant cette trame mal exploitée. Et ce ne sont pas les flashbacks du major Celliers qui attesteront du contraire. Ces scènes longuettes et répétitives, tentant d’instaurer une fausse émotion, sont vaines et inutiles. Pourtant il y avait certainement matière à construire un film bien plus profond avec ce flottement sentimental entre Yonoi et Celliers dans ce contexte particulier. Il y a ce côté superficiel qui rend difficile l’attachement aux personnages, tout autant qu’aux histoires. S’il n’y avait qu’un intérêt dans Furyo c’est celui d’assister aux premiers pas d’un jeune acteur Kitano, devenu depuis enfant chéri d’un pays… Offrant en passant l’unique instant marquant du film.
Diana

L’Arche de Jésus : La Bible [Rétro Takeshi Kitano, l'iconoclaste]

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Osamu Yamaizumi réalise L’Arche de Jésus / Iesu no hakobune (1985) pour la télévision japonaise. Ce téléfilm est inspiré d’un fait divers survenu à la fin des années 1970. Takeshi Kitano y interprète Takekichi Kyôgoku, un prêtre qui recueille des jeunes femmes en rupture avec leur famille. Ils vivent en communauté, rythmée par les corvées quotidienne et l’étude de la Bible. Mais bientôt l’inquiétude pousse les familles à retrouver les jeunes femmes et à faire appellent à la police. La communauté prend alors la route…

Drôle de personnage que ce Takekichi Kyôgoku. Gourou ? Manipulateur ? Osamu Yamaizumi nous le montre non sans un certain point de vue dans L’Arche de Jésus. Un homme bon, à l’écoute qui a trouvé la paix à travers sa foi, celle édictée dans la Bible. Il recueille auprès de lui ces jeunes femmes qui étouffent dans un environnement dans lequel elles ne parviennent à s’épanouir. Il leur donne alors le réconfort de la religion. Osamu Yamaizumi nous montre également le passé de ce prêtre si particulier. Enfant turbulent, ayant connu les affres de la seconde guerre mondiale mais aussi petit escroc. Il trouve véritablement sa voie en lisant pour la première fois la Bible.

L’Arche de Jésus est un bon téléfilm qui se laisse regarder. Le réalisateur parvient à susciter l’intérêt de ce fait divers avec une mise en scène correcte. Les prestations des acteurs le sont tout autant avec un Takeshi Kitano qui campe son personnage avec aisance.

I.D.

vendredi 14 mai 2010

IZO : L’esprit vengeur [Rétro Takeshi Kitano, l'iconoclaste]

vendredi 14 mai 2010
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Takashi Miike, le nihilisme sans borne. Voilà l’une des manières qu’on pourrait qualifier le cinéaste japonais. Avec IZO / Izô : Kaosu Mataha Fujôri no Kijin (2004), Takashi Miike reste fidèle à lui-même, un cerveau malade engendrant une œuvre des plus complexe qui en refroidira plus d’un. L’œuvre se veut dérangeante, folle et exacerbée. Une ouverture épileptique qui nous montre la fécondation, la naissance et la mort d’un homme dans le Japon du 19ème siècle dans un maelstrom d’images d’actualités historiques. Un homme crucifié refusant de mourir et qui reviendra dans le Japon actuel se venger de l’élite, une vengeance pleine de rage et de haine…

IZO se défait de toute contrainte (contrainte de narration, contrainte temporel, etc…). Le film devient une entité de l’absurde qui laisse transparaître la générosité d’un auteur. Une générosité dans l’excès et l’exubérance. A travers IZO, Takashi Miike combat le mal par la mal. Il y dénonce les dérives de nos sociétés et la noirceur qui y habite, ainsi que la déviance de l’être humain. Il tire à boulet rouge sur les institutions à l’image de la justice, de l’armée ou bien encore de la religion. Takashi Miike met en scène une œuvre profondément révolutionnaire qui s’attaque à toute forme de pouvoir de l’homme faussement investit par ce même homme. Il fustige ainsi la démocratie et le principe de nation. IZO se veut un pamphlet dur sans aucune retenue.

A travers son personnage fort captivant pour tout ce qu’il représente, IZO (à la fois homme et démon, avec et sans âme) est l’incarnation de la destruction jusqu’au boutisme. Il est guidé par des pulsions sexuelles et meurtrières s’incarnant dès lors comme les maux de notre société, il les porte en fardeau et les expulsent dans une violence viscérale et extrême. Il est une réincarnation vengeresse devenant un démon à mesure qu’il avance dans l’infini. Une imperfection destructrice néfaste d’un monde qui trouve malgré tout une nécessite en lui. Une nécessité purificatrice qui le voit condamner à errer, tuer sans fin puisqu’il ne peut mourir. Un démon du chaos comme miroir d’un monde fou.

IZO est ce que l’on pourrait qualifier d’œuvre humaniste provocante dans cette façon de dépeindre la violence d’un monde par la violence d’un individu. La réalisation est acerbe avec un casting impressionnant de personnalité du cinéma de Yuya Uchida à Takeshi Kitano en passant par Kaori Momoi ou bien encore Ken Ogata. On notera également la présence du chanteur d’acid-folk Kazuki Tomokawa dont les paroles chantées se marient admirablement à cette œuvre de cinéma décapante. Un style de musique parfait qui s’invite dans des interstices ayant ici leur importance. IZO est un monstrueux n’importe quoi cinématographique qui mérite qu’on s’y attarde en dépassant les appréhensions. Une œuvre qui plus elle avance livre la décadence à l’état brut somme toute singulière.

> Rediffusion 24 juin, 20h30, Cinéma 2
I.D.

Le lac Inle : La douceur de vivre Birmane

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Août 2003, lac Inle situé dans les montagnes de l’état Shan. Un de mes souvenirs le plus marquant de Birmanie…

Inle signifie littéralement sept ethnies. La population est constituée d’Inthas, Shans, Taungyo, Pa-O, Danus, Kayah, Danaw et Birmans. La population vit dans des maisons de bois et de bambou sur pilotis. J’ai passé trois nuits sur le lac Inle dans une de ces structures typiques et quelle expérience ! Difficile de trouver ces marques dans une habitation où les mouvements et les vibrations se font en permanence sentir. La première nuit ne fut pas des plus faciles, dans cette atmosphère humide, inutile de préciser la gentille compagnie des bébêtes. Des moustiquaires étaient bien prévues, plutôt rassurant ? Pas tant que ça, elles étaient perforées de toute part, rafistolées de bout de scotchs et de sparadraps, de quoi laisser un accès libre à mes amis les insectes.. J’étais déjà ravie de savoir à quelle sauce j’allais être mangée et je n’ai pas été déçue !

Le lac Inle c’est avant tout le charme à la mode birmane. Un cadre de vie dépaysant rythmé par le bal de ces pirogues traditionnelles, seul moyen de transport de la région. Bercée par cet environnement, j’ai découvert des pratiques locales surprenantes, dont ces jardins flottants où sont cultivés fruits et légumes, formés de racines rassemblées et tenus par des piquets de bambou. Ces nappes végétales, très fertiles, font rempart aux crues du lac. Malgré l’apparence, elles sont d’une stabilité et solidité implacables, ma chère cousine ayant même eu l’occasion de pouvoir y gambader.

Ce lieu fait partie des lieux incontournables de Birmanie où il fait bon vivre, la douceur faisant échos à la convivialité et la bonne humeur locale. La région à l’état sauvage est sublime. Les couchés de soleil rasant le lac, un émerveillement quotidien.

Ps : J’aurais avec plaisir partager des clichés, mais mon appareil m’avait malencontreusement abandonné quelques jours auparavant à Rangoon.

Diana

mardi 11 mai 2010

Glory to the Filmmaker ! : La crise d’un cinéaste ? [Rétro Takeshi Kitano, l'iconoclaste]

mardi 11 mai 2010
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Depuis les années 2000, le cinéma de Takeshi Kitano fait polémique. Certains n’y trouvent plus le tranchant, le mordant, le nihilisme poétique de ses premiers films. Avec Glory to the Filmmaker ! / Kantoku – Banzaï (2007), il nous offre un film de plus à polémiquer. Une autre forme de nihilisme qui n’appellera pas au consensus.

Takeshi Kitano se met en scène et en quête de réaliser un film qui plairait au plus grand nombre. Passant par tous les genres, il s’imagine enfanter une fresque classique, puis un mélo, puis une comédie, puis…

Glory to the Filmmaker ! apporte son lot d’interrogation. Est-ce le Kitano acteur qu’on voit à l’écran ? Est-ce le Kitano cinéaste qu’on retrouve derrière la caméra ? La réponse est loin d’être évidente, elle pencherait même dans la réponse négative. Que nous fait-il ici ? Si ce n’est le saltimbanque de télévision. Takeshi Kitano semble reproduire des sketchs pour le petit écran en s’offrant le luxe du grand. Pour ma part, j’aime le Kitano cinéaste, acteur mais beaucoup moins le Kitano troubadour TV. Du coup, l’approche de Glory to the Filmmaker ! ne se fait pas sans anicroche. Pourtant, l’idée de départ quelque peu égo-trip était intéressante. Cette idée de voir Kitano s’essayer à différent genre avec toujours ce cynisme sous-jacent, cette ironie sur sa condition d’artiste qui l’est tout autant. Les choses qu’ils nous montrent sont alors plutôt positives jusqu’à un tournant.

Une fois qu’il abandonne la voix off, qu’il décide de se lancer dans la SF, c’est à partir de ce moment-là que la tournure engendre un ensemble inégal. Glory to the Filmmaker ! ne parvient à s’en remettre et on assiste à un spectacle le plus souvent désobligeant pour le talent qu’on connait à Takeshi Kitano. C’est à ce moment qu’on assiste à un autre film, un fourre-tout qui n’est pas toujours drôle les trois quart du temps. Un film qui n’a ni queue ni tête. Un grand n’importe quoi qui énerverait presque. Comme quoi le déjanté ne fait pas toujours mouche. C’est parfois désespérant surtout lorsqu’on n’est pas client de cet humour. Une autre question se pose alors : est-ce un suicide cinématographique de la part de son auteur ? On ne sait où il veut en finir. Si toutefois, il s’est posé la question.

Glory to the Filmmaker ! déçoit. Tout bonnement. Une première partie de film pas inintéressante et puis le délire sans nom d’un artiste qui semble se chercher. Mais connaissant un minimum l’artiste Kitano, tout ce marasme scénique était sans doute voulu. Enfin, je l’espère… il aurait au moins ce mérite. Un film de plus qui divisera indéniablement.

> Rediffusion le 26 juin, 20h30, cinéma 1
I.D.

Une belle journée : Tarif fermier [Rétro Takeshi Kitano, l'iconoclaste]

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Court-métrage de Takeshi Kitano, Une belle journée (2007) s’inscrit dans un film collectif pour les soixante ans du Festival de Cannes, Chacun son cinéma (2007). Le cinéaste japonais partage l’affiche avec trente cinq autres réalisateurs. Le thème étant celui de la salle de cinéma.

Dans la campagne profonde, un fermier au guidon de son vélo se rend dans une salle de cinéma perdue au milieu des champs. La séance à laquelle il assiste ne se fait pas sans mal…

Une belle journée est un court-métrage drôle qui en l’espace de trois minutes nous transporte littéralement. Takeshi Kitano livre une petite pépite agréable à vivre dans ce cinéma perdu au fin fond de la campagne. Les lieux choisis, la vétusté de l’établissement aux murs craquelés et aux sièges se désagrégeant est bien pensé par l’auteur. Nous sommes plongés dans un autre monde comme le cinéma sait nous emmener. Une bonne idée qui démontre encore le talent qui habite Takeshi Kitano.

I.D.

Exposition Chine, célébration de la terre [Paris 7ème]

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La fondation EDF présente en collaboration avec le musée Guimet "Chine, célébration de la terre", une exposition tentant de donner les clefs pour mieux comprendre la culture chinoise et ses attaches profondes à la terre ; terre source de vie, d'inspiration, d'innovation, terre sacrée, terre matrice de la civilisation. La Chine a souvent été désignée comme la « Civilisation du végétal » par le lien privilégié que ses habitants entretiennent avec la nature.

L'évènement se tiendra du 7 mai au 30 septembre. L'entrée est libre et gratuite, alors profitez-en !

Espace Fondation EDF
6, rue Récamier
75007 Paris

Ouvert tous les jours de 12h à 19h
Fermé le lundi et les jours fériés
Métro : Sèvres-Babylone (lignes 10 et 12)

lundi 10 mai 2010

Takeshis' : Visage [Rétro Takeshi Kitano, l'iconoclaste]

lundi 10 mai 2010
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Découvrir Kitano sous cet angle ? Une expérience éprouvante et jouissive. Takeshis' (2005) fait partie de ces film qu’on aime ou qu’on déteste. Certains y verront une autodérision portée à son paroxysme, d’autres une nostalgie nombriliste et acerbe.

Il y a-t-il un synopsis… si ce n’est que Takeshis’ serait dans un premier temps la rencontre de Takeshi Kitano et Mr. Kitano, un sosie du cinéaste. Le reste, Kitano le construit sous forme de délires, à mi-chemin entre rêve et réalité, ou peut-être à 100% rêve, ou peut être à 100% réel. On ne le sait pas vraiment et pour ainsi dire cela n’a pas ici d’importance. Takeshis’ n’a pas de logique et c’est là tout son charme. L’œuvre est perturbante et se suit comme des histoires entrecoupées d’autres histoires qui apportent parfois réponses aux interrogations, parfois confusions. Takeshis’ est ce tout. Des scènes que l’on pense saisir mais qui au final nous échappent, des personnages que l’on croit connaître mais qui en une fraction de seconde deviennent des visages cauchemardesques ou inconnus.

On somme Kitano de poursuivre et on se voit gâter par cet OVNI qui va de surprise en surprise. On rit beaucoup de cet humour grinçant et du visage d’un cinéaste perdu dans ces fantasmes d’artiste. Mr. Kitano rêvant de devenir un jour un acteur de renom voit ou vit ces heures de gloire lorsque des scènes de gunfight s’invite sur grand écran. Si le film est délirant et déjanté, il se veut par instant délicat. Singulier mélange, car Takeshis’ s’est aussi le visage de ce clown triste et désabusé, c’est aussi celui de ce caissier de supérette au regard livide... Ces visages, un reflet de l’esprit torturé d’un artiste, le vrai Kitano ?

Takeshis’ est bien plus qu’une œuvre drôle et hilarante. Elle est profondément attachante, car au-delà de ces sketches se cachent un regard bien plus sombre, qui tient en haleine sur le questionnement d’un artiste. Alors, Kitano semble dans cette schizophrénie tomber le masque sur ce qu’il a de plus intime. Beau et dérangeant.

> Rediffusion le vendredi 25 Juin
Diana

dimanche 9 mai 2010

Blood and Bones : Un monstre [Rétro Takeshi Kitano, l'iconoclaste]

dimanche 9 mai 2010
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Takeshi Kitano campe avec son personnage de Blood and Bones / Chi to hone (2004) de Yoichi Sai (Le Moustique du dixième étage, 1988) un homme sans foi ni loi. Un homme sans aucun scrupules et remords que rien n’arrête. Un rôle en or pour un acteur qui incarne ici parfaitement le salaud de service. Un rôle taillé sur mesure.

En 1923, le jeune Kim Shunpei quitte la Corée pour le Japon. Il arrive à Osaka. Quelques années plus tard, il est devenu un homme brutal dont le sens des affaires l’a rendu riche mais aux dépends des personnes qui l’entourent…

Blood and Bones est un drame s’étalant sur presque soixante ans. Soixante années d’un homme qui s’est construit en donnant les coups, défiants, humiliants tout individu s’opposant à lui. Takeshi Kitano personnifie avec maestria un salopard comme rarement le cinéma nous en avait offert un. Des hommes emprunts de méchanceté, l’acteur japonais en a incarné quelques-uns. On pourrait citer à la volée son rôle de petite frappe dans Demon (1985) ou bien encore de yakuza borderline dans Jugatsu (1990). Takeshi Kitano a ce pouvoir d’incarner qui que se soit. Ici nous ne sommes pas loin des œuvres de Hideo Gosha qui dépeignent ces personnages de zegen, des monstres comme le monde en enfante de temps à autre.

Yoichi Sai parvient avec Blood and Bones a nous transporter dans une aventure à la fois dure et emprunte d’une certaine tristesse. Si le film est long par sa durée, jamais on ne ressent d’ennui. Le cinéaste suscitant avec cette œuvre l’envie de constamment découvrir cette épopée familiale et ce malgré sa noirceur, ce tableau lourd en émotion. Il équilibre l’ensemble avec brio, s’attachant à nous raconter ses personnages avec sincérité. Blood and Bones c’est une mise en scène sobre dédiée à cette fresque cinématographique, une histoire captivante sur ces migrants coréens dont les acteurs interprètent avec force et conviction leur personnage respectif plongés dans les tourments de l’histoire japonaise. On pourra également souligner la beauté des décors qui permettent à l’immersion totale de cette œuvre réussie.

Blood and Bones est une œuvre de qualité tant par sa reconstitution de l’époque que de la prestation de Takeshi Kitano. Surtout, on ne pourra passer outre ce personnage de Kim Shunpei qu’il interprète. Un personnage qui marquera incontestablement comme l’un des plus ignoble et manipulateur du cinéma nippon. Stupéfiant.

> Rediffusion le dimanche 20 juin, 17h, cinéma 1
I.D.

 
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