vendredi 25 février 2011

Winter Vacation : Les mollusques

vendredi 25 février 2011
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Scénariste-réalisateur de Winter Vacation / Han Jia (2010), le cinéaste chinois Li Hongqi multiplie les participations dans les festivals tout comme il récolte des prix. Avec cette œuvre simple et drôle, il montre une autre facette d’un cinéma d’auteur qui semblait jusqu’alors enfermé dans un carcan.

Winter Vacation nous donne le pouls d’un petit village du nord de la Chine en plein hiver. Entre une poignée d’adolescents qui passe le temps à tromper l’ennui ou un grand-père et son petit-fils, nous suivons une chronique du quotidien atypique.


Atypique serait la qualification qui viendrait en premier pour Winter Vacation. Une œuvre sympathique parsemé de gags et d’un humour pince-sans-rire. Cette œuvre à la réalisation minimaliste joue énormément sur le comic strip sur pellicule (on sort nos dictionnaire : succession de séquences généralement comiques articulées en plusieurs cases horizontales). Cette humour qu’on pourrait également qualifié « d’absurde » est renforcé par une réalisation qui sait être simple, tirée en longueur pour que son impact soit plus fort. A travers cette lenteur formelle qui renforce le désœuvrement de ses personnages (l’apathie dont ils font preuve, voir aussi les décors « glauques »), le cinéaste tranche avec ses dialogues qui font mouches (on parle de fille, du socialisme, etc…). D’autant plus qu’on ne peut s’empêcher de voir à travers leurs personnages et leurs situations l’état de la Chine actuelle. Winter Vacation, film politique ? Pas loin. Chronique de l’ennui et du statisme (corrosif et désespéré) pour une Chine rigide et froide. Ainsi les décors comme ses personnages nous contaminent dans ce désenchantement à l’humour grinçant.

Finalement Winter Vacation, c’est un film calme en apparence mais qui suinte une rage dont l’auteur a le secret. Le propos est faussement sans enjeux porté par des personnages amusants et des acteurs bien trouvés. On ne résumera pas l’œuvre avec ses rares plans au cadre juste car au-delà de ses quelques plans séquences, Winter Vacation c’est aussi un gros travail sur l’ambiance sonore. On y voit dès lors une Chine terriblement morte par son ennui mais tout aussi bruyante par ses vies grouillantes bien que mollassonnes. Et que dire de ce dernier plan baigné dans une musique rock (punk ?) qui vous laisse le sourire au coin ? Sans doute beaucoup mais on préfère se taire et apprécier.

Photos de la séance en présence du réalisateur au Reflet Medicis, Paris 5
(Li Hongqi est à gauche de la scène) :


I.D.

jeudi 24 février 2011

Initiation au Jimjilbang (Les bains-douches Coréens)

jeudi 24 février 2011
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Découvrir le Jimjilbang à Séoul alors que votre guide a émis de vous préciser quelques règles de base fut, on peut le dire, périlleux. Déposées aux portes de ce grand immeuble, heureuses comme pas deux de pouvoir profiter des bienfaits de bains chauds, sauna et tutti, nous rentrons dans cet “apparente” antre du bonheur... Nous (ma cousine et moi-même) arrivons à l’accueil où nous sont remis des tenues réglementaires, composées d’un short, d’un t-shirt brun et d’une serviette de bain. Pas le choix, il va falloir revêtir ces affreux vêtements... Nous nous changeons, se sentant un peu perdues, traversons la salle de douche où les femmes se lavent et se pomponnent intégralement nues. C’est un choix, se dit-on.

Avant de se rendre dans les bains, nous faisons le tour du propriétaire. Le Jimjilbang est construit sur plusieurs étages, chaque étage proposant une activité : de la salle de sieste chauffée à la gymnastique douce. Beaucoup de coréens aiment s’y rendent pour bouquiner ou piquer un petit somme dans l’un des dortoires. Je me dis qu’un tel lieu serait appréciable en France.

La visite des lieux achevée, nous partons aux douches, et découvrons, malheureusement, que la nudité n’est pas accessoire ! Pour les pudiques que nous sommes, la surprise fût de taille. Nous y allons à taton, essayant de trouver la présence rassurante d’une ou deux personnes vêtues... mais rien ! Nous nous rendons à l’évidence et sautons ainsi dans le “grand” bain sans une certaine gêne...Malgré cette épreuve, la découverte du Jimjilbang fut une expérience unique. C’est un lieu de pur détente, agréable où les femmes prennent le temps de se soigner (se frotter le dos, se masser) et de discuter. Un vrai lieu de convivialité où il fait bon vivre. A découvrir assurément !

Diana

vendredi 18 février 2011

Vertiges : Le vide

vendredi 18 février 2011
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Séduisant Vertiges / Chơi Vơi (2011)... Les échos d’un film sensuel et différent m’avaient poussée à découvrir ce long métrage vietnamien de Bùi Thac Chuyên. Alors que penser de cet essai ? Sans être mauvais, il est décevant. Jouant avec l’illusion d’une mise en scène soignée et élégante, Vertiges se révèle en film creu. Avec des apparats “bon chic, bon genre”, une photographie de qualité et d’agréables personnages féminins, le cinéaste réunit, pour sûr, une garantie visuelle sans qu’elle ne serve. Entre ambiguïté sentimentale et initiation, le film traîne une intrigue mal ficelée et difficilement compréhensible. Le manque d’originalité ou d’inspiration suinte d’un long métrage prévisible à l’intérêt limité. Bref, pas grand chose à se mettre sous la dent, mise à part peut être, messieurs, la présence de jolis minois vietnamiens.

Diana

mercredi 16 février 2011

Batch ’81 - Alpha Kappa Omega : Confrérie

mercredi 16 février 2011
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Avec des auteurs comme Lino Brocka, « Tikoy » Aguiluz ou encore Jose Gosienfago, Miguel Pamintuan de Leon plus connu comme Mike de Leon fait partie des grands noms du cinéma philippin. Avec Batch ’81 - Alpha Kappa Omega (1982), il signe une œuvre dramatique qui nous plonge dans l’univers d’une confrérie universitaire, l’Alpha Kappa Omega. A travers le quotidien de la confrérie, nous suivons sept novices dans leurs épreuves qui leurs permettront d’être des membres des fameuses trois lettres grecques, AKO…

Batch ’81 nous est raconté par le personnage principal, Sid Lucero. Ce dernier comme six de ses camarades désirent appartenir à la confrérie AKO. C’est à travers les yeux de ce personnage que le cinéaste Mike de Leon nous révèle l’expérience à part entière que ces nouveaux entrants doivent endurer. Sous le joug d’étudiants plus âgés qui se font appeler « maître », les novices endurent les pires humiliations physiques et mentales. L’aliénation dans laquelle ces novices sont pris défraie les chroniques liées à la violence. Cette violence exacerbée, Mike de Leon la dénonce avec force en réalisant cette œuvre sociale au contenu politique. Comprendre où veut en venir l’auteur avec Batch ’81 c’est aussi comprendre et connaître les Philippines par le biais de son histoire. Il y dénonce ici la loi martiale (en rigueur jusqu’en janvier 1981 sous l’ère Marcos) ainsi que ses conséquences sur la population. Une critique violente sur la réalité qu’ont connue les philippins. Dans ce contexte, Batch ’81 s’avère une œuvre cinématographique à part, démontrant l’audace d’un cinéaste d’aller à l’encontre d’un gouvernement qu’on pourrait qualifier d’autoritaire. Le film nous enfonce insidieusement vers ce point de non-retour. Un chemin ensanglanté et meurtrier que prennent les novices et qui se conclura par une sinistre destinée où la finalité, l’entrée dans cette confrérie, se fait au prix fort.

Pour info, Batch ’81 a subit les foudres de la censure. Mais le film de Mike de Leon fut « sauvé » par la fille du Président Ferdinand Marcos, qui a notamment été l’investigatrice de la première du film qui s’est tenue dans un théâtre de Manille. Mike de Leon a remporté pour ce film le prix du meilleur scénario au Film Academy of the Philippines (FAP). Batch ’81 a également été présenté à la Quinzaine des Réalisateurs du Festival de Cannes de 1982 avec un autre film de Mike de Leon, Kisapmata (1981), traitant entre autre de l’inceste, du suicide et du parricide.

I.D.

vendredi 11 février 2011

My Heart Is That Eternal Rose : Le Feu

vendredi 11 février 2011
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Et bien mes amis, il aura fallu que j’attende 2011 pour voir pareil chef d’œuvre ! N’ayons pas peur des mots, nous ne sommes plus à ça prêt sur Made in Asie. Osons l’exubérance verbale parce que ce film le mérite amplement. Je me rends compte, sans l’avoir fait exprès, que d’une certaine façon, je boucle la boucle que je m’étais fixé : voir le dernier film que Patrick Lam Kar Ming a mis en scène avec My Heart Is That Eternal Rose /Saat sau woo dip mung (1989), avant un mutisme de dix-sept ans qu’il cessa en réalisant le magnifique After This Our Exile (2006), chroniqué sur ce même blog. C’était déjà une sympathique claque que je mettais prise avec ce drame familiale se déroulant en Malaisie et cette fois-ci la claque fut tout aussi sympathique avec cet « heroic bloodshed romantique ». Il va de soi que le film était connu (et pas assez du plus grand nombre malheureusement) ; des images et séquences avaient été vus au fil du temps, mais le voir dans son entier m’a sincèrement bouleversé.

My Heart Is That Eternal Rose nous raconte quoi ? L’Amour. Le seul, l’unique, le vrai. Rick et Lap s’aiment. Ils sont ces deux jeunes tourtereaux qui se tournent autour. Le père de cette dernière (affilié aux triades) se fait aider de Rick et d’un flic ripou dans une mission commanditée par un chef de triade. Les choses tournent mal. Le flic ripou est tué, le père de Lap est en danger, Rick parvient à s’enfuir aux Philippines espérant que Lap et son père le rejoignent bientôt. Mais pour sauver son père prisonnier des malfrats, Lap est obligée de se marier à un caïd sans que son bien aimé le sache. Six ans passent, Rick revient à Hong Kong pour exécuter un contrat. Il y retrouve Lap…

My Heart Is That Eternal Rose se veut une histoire simple mais qui s’avère rondement mené par un cinéaste au talent propre (à la touche si personnelle, authentique) qui parvient à signer une œuvre à la fois déchirante et enivrante. Une œuvre où suinte l’émotion et la tension des plus intense qui soit. Magnifique. Techniquement réussi (photo, effets stylistiques,…), Patrick Tam nous invite avec My Heart Is That Eternal Rose à plonger dans un polar efficace où la narration, les scènes d’actions et le romanesque sont d’une poésie sombre qui nous happent totalement. Les performances des acteurs sont parfaites avec notamment le trio amoureux qui prend place : Kenny Bee (impeccable sous les traits du héro tragique), Joey Wong Tsu Hsien (juste magnifique, on en tombe amoureux) et Tony Leung Chiu Wai (réellement touchant). On n’oubliera pas non plus les méchants de service avec Ng Man Tat en pourriture de flic sans scrupule, un Gordon Liu sadique à souhait (jouissif) et un Michael Chan Wai Man qui en impose sous ses airs de boss tout en retenu.

Il y a tellement à dire sur ce film que les mots me manquent pour crier tout mon amour à My Heart Is That Eternal Rose et dire combien ce film est beau et puissant. Ici pas de démonstration débordante à la John Woo mais tout comme Ringo Lam, Tam apporte un soin singulier et particulier à ses personnages et à leurs psychologie. Et qu’importe que Patrick Tam ne voulait pas de cette note d’optimisme en tout fin de métrage, ce n’est pas tant ça qui est important. Ce qui est important c’est que Patrick Tam Kar Ming is the best et ça, je ne viens de le réaliser qu’aujourd’hui.

PS : Comparaison à deux sous : Joey Wong ça a tout de même plus de tronche que Sally Yeh (The Killer, 1989) au micro (et même tout court).

PS 2 : Ce qu’After This Our Exile est déjà loin (2006) ! Allez, Patrick on en veut encore du vrai bon cinéma !

I.D.

mardi 8 février 2011

17ème Festival International des Cinémas d’Asie de Vesoul [Du 8 au 15 février 2011]

mardi 8 février 2011
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Le 17ème Festival International des Cinémas d’Asie de Vesoul se déroulera du 8 au 15 février 2011. A l’honneur : le Cambodge et la Corée, et un président du Jury qui, à son annonce, va une fois s’attirer les foudres du public (mais chez Made in Asie, on l’aime !), j’ai nommée l’immense, le talentueux : Lee Myung-se (First Love, M).

Pas moins de 90 films seront présentés dont 17 en compétitions. Comptez sur la présence de longs métrages inédits en France (Addicted to Love de Liu Hao, Where are you Going ? de Park Chur-woong, Haru's Journey de Kobayashi Masahiro), une programmation consacrée au cinéaste cambodgien Rithy Panh dont le remarquable travail de mémoire n’est plus à démontrer (S21, la machine la machine de mort khmère rouge), ainsi qu’une rétrospective de 23 films coréens de 1945 à 2010 (Le Pays du cœur de Yun Yong-gyu, Mon Amour, mon épouse de Lee Myung-se, Mémories of murder de Bong Joon-ho).

Les petits seront servis avec la section Jeune Public. Les fans d’animation aussi avec une rétro à la mémoire de Satoshi Kon.

Pour consulter la grille de programmation et horaires des séances c'est ICI

Tarif normal : 7 €, tarif réduit : 5 € (Associations cinéphiles, Carte Cézam, demandeurs d’emploi, adhérents MGEN), - de 26 ans : 2 € 50, Carte cinq films : 25 €, Passeport pour tous les films : 65 €

Site officiel : www.cinemas-asie.com

Diana

dimanche 6 février 2011

Slice : La valise rouge [Actu DVD / Blu-Ray]

dimanche 6 février 2011
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S’il y a un thriller à vous procurez pour passer une soirée, lumière éteinte, yeux fixés sur l’écran de votre télévision, un thriller où règne suspense, rebondissement vous laissant les yeux écarquillés, Slice / Cheun (2010) de Kongkiat Komesiri est pour vous. Voilà une œuvre qu’on aurait aimé voir sur grand écran, à défaut ça se passera dans votre salon…

A Bangkok, un tueur énigmatique habillé de rouge sévit. Les victimes sont sauvagement assassinées et retrouvées pour la plupart dans des valises rouges. L’inspecteur Chin mène l’enquête mais se retrouve très vite impuissant pour la résoudre. Il fait appel à Tai, un prisonnier qui semble connaître le meurtrier. Ce dernier sort de prison et a quinze jours pour mettre la main sur l’assassin…

Slice, ça pourrait être le thriller « phénomène thaïlandais du moment ». Le genre de film sur lequel on pourrait coller bon nombre d’effets d’annonce marketing comme pour vendre un produit sauf que souvent la publicité est mensongère. Rien de tel ici puisque le film du cinéaste thaïlandais Kongkiat Komesiri parvient à divertir tout en faisant frémir. Il réussit son pari et signe avec Slice un thriller de bonne facture. Nous voilà plongés dans une série de meurtres tous plus abjectes les uns que les autres. Les scènes sont dures à l’image des meurtres qui se veulent sans concession. Le tout est merveilleusement mis en scène avec une maîtrise technique nous offrant dès lors une œuvre qui se veut comme un slasher mais bien plus encore. Un drame social horrico-gore alternant passé/présent pour nous amener à la révélation finale et au dénouement ensanglanté. La mixture est efficace puisqu’elle nous tient en haleine des prémices au twist final qui vous fera sauter de votre fauteuil. Alors bien sûr, Slice n’est pas parfait. On se dit que les policiers ne sont pas très « fute-fute » pour ne pas réussir à faire le lien entre les différents meurtres. Passons. Du coup, si l’action « présente » du film est somme toute classique dans son déroulement, ce sont les parties dédiées au passé des personnages qui sont ici les plus intéressantes ; l’enfance. Le terreau de l’innocence et de l’insouciance qui vont s’avérer comme étant celle de la violence jusqu’à cette fin qu’on pourrait qualifié de « romantique ».

Slice se veut une réussite originale. Intéressante, émouvante, choquante, l’œuvre parvient aussi bien à parler des traumatismes de l’enfance que de pédophilie et ce sans jamais tomber dans le voyeurisme nauséabond. Elle sait rester dans la suggestion qui parvient tout de même à être crue et déconcertante. Une surprise qu’on ne peut que conseiller au plus grand nombre.

I.D.

Océan Paradis (Ocean Heaven) : Eau

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Drame de Xue Xiaolu, Océan Paradis / Haiyang tiantang (2010) met en scène Jet Li qui interprète ici le rôle d’un père. Depuis la mort de sa femme, ce dernier élève seul son fils de vingt deux ans qui est autiste. Atteint d’un cancer en phase terminale, il tente de trouver une solution qui permettrait à son fils Dafu de s’en sortir sans lui…

Océan Paradis ne fait pas partie de ces grands films qui marqueront. Non, Océan Paradis n’est pas un grand film mais il est un film qui parvient tout de même à toucher. Au cœur de cette histoire, l’amour d’un père et d’un fils évoquant l’autisme et la place d’une personne autiste en société. Un sujet disons-le « casse-gueule » tant il est difficile d’éviter de tomber dans le pathos. Il n’en est heureusement rien ici bien que la performance de Weng Zhang ne soit pas des plus louables. Quelque fois trop poussif dans sa « démonstration ». La difficile adaptation de Dafu dans la société chinoise est filmée avec une certaine pudeur. On évite les clichés, montre les choses de manière simple et juste, sans tapage, sans grandiloquence sans pour autant aller au bout d’un sujet délicat. On n’évitera pas un aspect parfois trop « gentillet » dans cette façon de montrer et raconter l’existence de Dafu et son père. Un côté trop fictionnel et pas assez « réaliste ». Peu importe.

Océan Paradis est un film émouvant et sincère, un premier film que le cinéaste chinois Xue Xiaolu signe en réunissant derrière la caméra des grands noms comme Christopher Doyle, à la musique rien de moins que Joe Hisaishi. On n’oubliera pas non plus le morceau qu’interprète Jay Chou, trop sirupeux à mon goût. Jet Li quant à lui, nous montre avec cette prestation qu’il n’est pas qu’un artiste martial mais qu’il peut également être un acteur au registre dramatique où se retranscrit toute la douleur, la peine et la fragilité d’un personnage. Océan Paradis n’est pas un grand film, non, mais il est un beau film qui fait plaisir à voir.

I.D.

mercredi 2 février 2011

After Life : Vers le grand voyage

mercredi 2 février 2011
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Ce drame de Hirokazu Kore-eda qu’est After Life / Wandafuru raifu (1998) est un récit sur la vie et la mort mais surtout sur l’acceptation de cette dernière bien qu’on ne vienne à parler tout au long de cette œuvre de la vie.

Les morts sont accueillis dans ce qui semble être un établissement transitoire avant le grand voyage vers l’au-delà. Ils sont ainsi reçus par des individus qui leurs sont dévoués et qui doivent les aider à trouver leur meilleur souvenir. Un souvenir unique qu’ils garderont dans ce qui doit être leur dernier grand voyage...


After Life est une pépite cinématographique comme on aimerait en voir plus. Bien que l’oeuvre soit tout en longueur et qu’une part de sa densité se perde en cours de narration, elle n’en reste pas moins une œuvre qui détone. Le cinéaste japonais parvient à nous toucher avec cette vision très singulière qu’il a de l’avant l’au-delà. Il raconte à merveille cette « institution » dont les membres sont chargés d’aider à trouver et à réaliser les souvenirs de nouveaux arrivants, entendez par là des morts et ce durant une semaine. L’aspect très linéaire d’After Life pourrait en ennuyer plus d’un pourtant cette linéarité donne tout son sens dramatique à cette œuvre. Une lenteur s’en dégage, nous donnant le sentiment d’être dans un rêve. Nous sommes dans cet état transitoire et accompagnons dès lors ces pensionnaires avant leur « Grand Départ ». Nous sommes aussi avec les membres du staff qui ont la dure tâche de les accompagner, des membres qui attendent également leur « tour ». Une « existence » somme toute normal qui pourrait aisément s’apparenter à un métier comme un autre, un métier qui serait ici leur pain quotidien.

Finalement, After Life est une œuvre sympathique qui sait être triste et captivante notamment pour les histoires de ces pensionnaires qui s’enchaînent devant la caméra de Kore-eda. Ce dernier prend le parti d’une œuvre de nature quasi documentaire dans laquelle les personnages s’expriment sous forme d’interview en passant des entretiens. Ce choix rend merveilleusement la tâche qui les attend tous, membres du staff comme pensionnaires. On ne peut que saluer la singularité de l’œuvre qui est une expérience de cinéma à part entière.

I.D.

 
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