samedi 22 novembre 2008

Kamikaze Club : "Ambiance club privé"

samedi 22 novembre 2008
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Kamikaze Club (1968) de Kinji Fukasaku connu également sous le titre : Blackmail is my business est l’oeuvre qui caractérisera son auteur. Une œuvre importante parce qu’elle montre ce qu’est Fukasaku pour le cinéma nippon, ce qu’il représente pour un certain cinéma de genre et surtout ce qu’il représentera dans les années 70.

Œuvre visuellement audacieuse à travers laquelle Kinji Fukasaku développe l’étendue de son art de faiseur de cinéma. Kamikaze Club s’explique déjà par une fraîcheur enivrante où Fukasaku y distille des arrêts sur image, des flash-back, des changements de couleur où l’on passe du noir et blanc au sépia pour revenir à la couleur sous une musique pop psychédélique et ses téléobjectifs.

L’œuvre est virulente, elle a un goût de nihilisme avec ses nombreux zooms, ses travellings venus d’ailleurs, un montage cut lequel s’avère incroyablement haletant et un cadrage nerveux. L’ensemble a du peps comme son personnage principal qui s’exprime en voix off, insouciant, comme ses trois acolytes qui le suivent dans ses pérégrinations délinquantes. Tous les quatre forment le club des kamikazes, kamikaze parce qu’ils n’ont rien à perdre dans une société où ils se sentent de plus en plus marginalisés.

Kinji Fukasaku signe avec Blackmail is my business un drame où se mélange deux genres : policier et thriller politique. Film révolté qui dénonce les accointances des hommes politiques avec les yakuzas, film au vitriol sur cette nouvelle société japonaise des années soixante en plein boom économique qui exacerbe la rage de Muraki, ancien barman et laveur de chiottes, reconverti en chef de bande, épaulé par « Chasseur Zéro » (ancien boxeur), Seki (ancien yakuza) et Otoki (ancienne délinquante). Tous les quatre s’adonnent aux affaires de chantage sur les autres gangs ou des businessmen. Dans l’euphorie et faisant preuve d’une audace sans nom, ils ne s’arrêtent devant rien et personne et s’attaquent à de plus grosses affaires, toujours plus risquées jusqu’à ce qu’ils tombent sur plus fort qu’eux.

Kamikaze Club est un film majeur de Kinji Fukasaku, un film annonciateur du style qui l’imposera comme maître. Un souffle nouveau qu’apprécieront les amateurs du cinéma japonais, à l’image du thème musical du Vagabond de Tokyo (1966) de Seijun Suzuki siffloté à plusieurs reprises par l’héroïne.

I.D.

jeudi 20 novembre 2008

Festival Franco Coréen du film à l'Action Christine

jeudi 20 novembre 2008
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C'est officiel (après de longs mois de lutte et d'efforts) le 3ème Festival Franco-Coréen du Film à l’Action Christine (Paris) aura bien lieu du 17 au 23 décembre 2008. Vous trouverez ci-dessous l'ensemble du programme de la sélection officielle et hors compétition. Les horaires des séances ne sont pour le moment pas encore disponibles, mais à venir très prochainement !

ACTION CHRISTINE
4, rue Christine - 75006 Paris
Métro : Saint Germain des prés
Site officiel du festival Franco Coréen 2008

~ La sélection officielle 2008 ~

1. The Past Is A Strange Country (2008) / Kim Eung-Su / DOCUMENTAIRE / 90 min.
2. 63 Years On (2008) / Kim Dong-Won / DOCUMENTAIRE / 60 min.

3. Milky Way Liberation Front (2007) / Yoon Seong-Ho / COMÉDIE / 100 min.

4. Beetles (2008) / Kim Eun-Hee / DRAME / 110 min.

5. For Eternal Hearts (2007) / Hwang Qu-Dok / FANTASTIQUE / 103 min.

6. The Magicians (2006) / Song Il-Gon / DRAME / 96 min.

7. Pruning The Grapevine (2006) / Min Boung-Hun / DRAME / 117 min.

8. Dans la Chambre de ‘Na’ (2008) / Lee Hyun-Gook / DRAME / 90 min.

~ Indie Coréen: « Fabriqué à Pusan » ~

1. My Dear Diary (2008) / Kim Baek-Jun, Jung Seong-Wook / DRAME / 84 min.

2. Dodari (2007) / Park Joon-Bum / DRAME / 104 min.

3. In The Cold Cold Night 2/n : 01_Prologue, 02_Metronome (2006, 2007) / Scratch / DOCUMENTAIRE /
52 min.

~ Cinéaste 2008 : Lim Soon-Rye ~

1. Keeping The Vision Alive (2001) / Lim Soon-Rye / DOCUMENTAIRE / 41 min.

2. If You Were Me - The 'Weight' of Her (2003) / Lim Soon-Rye / DRAME / 20 min.

3. Waikiki Brothers (2001) / Lim Soon-Rye / DRAME / 109 min.

4. Forever The Moment (2007) / Lim Soon-Rye / DRAME / 124 min.

mercredi 19 novembre 2008

Panorama du cinéma Chinois de Paris 2008

mercredi 19 novembre 2008
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A vos agendas (ou vos RTT !) pour la semaine du Panorama du Cinéma Chinois de Paris, qui se tiendra du 3 au 10 décembre 2008 à Paris, dans 2 salles : la Cinémathèque Française (Paris 12) et le cinéma Max Linder (Paris 9).

Panorama présenté en 2 thématiques :

[Rétrospective] Chefs-d'oeuvre du cinéma chinois : films rares (dont le premier film en couleur de Chine) de 1947 à 1996.

Où ?
La Cinémathèque Française
51 rue de Bercy
Paris 12 - Métro : Gare de Lyon

Plein tarif : 6 euros l'entrée / Tarif réduit : 5 euros - Plus d'infos : www.cinematheque.fr

[Perspective] Le cinéma chinois de demain : 10 films contemporains (2006/2007/2008) conçus pour raconter "une histoire chinoise d'aujourd'hui".

Où ?
Cinéma le Max Linder
24 Bd Poissonnière
Paris 9- Métro : Bonne Nouvelle

7 euros l’entrée / Forfait Panorama 28 € les 5 places (soit 4,90 € la place) / Validité de la carte : 3 mois / Cartes UGC Illimité, Carte le PASS acceptées

mardi 18 novembre 2008

Une Femme Coréenne (Baramnan gajok) : Une famille en sursis

mardi 18 novembre 2008
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Drame de Im Sang-soo, Une Femme Coréenne (2003) nous raconte l’histoire d’un couple. On y suit Ho-jung, une danseuse qui élève pratiquement seule son fils adoptif, Sooin. Elle est mariée à Joung-jak, un avocat renommé. Ce dernier partage son temps entre son travail, sa jeune maîtresse (Yeon) et les beuveries entre amis. Frustrée sexuellement, Ho-jung se tourne vers son voisin, un adolescent timide qu’elle a remarqué un jour alors qu’il l’observait secrètement avec des jumelles. Elle se prend au jeu et se laisse alors séduire...

Une Femme Coréenne, c’est aussi la relation que Ho-jung entretient avec son beau-père, atteint d’une cirrhose du foie et en fin de vie, et qui malgré les recommandations, continue à boire et fumer. Il y a la belle-mère, Byung-han dont elle subit les plaintes. Et dans tout ça, on a le sentiment que Ho-jung est seule. Elle donne tout et reçoit peu. Même son infidèle de mari ne la satisfait plus sexuellement, et n’écoute d’ailleurs, même plus les avertissements de sa mère sur sa vie dissolue. Cette même mère qui, après le décès de son mari se débarrasse du carcan de la « femme modèle » et refait sa vie avec son amant en prônant haut et fort les joies de la liberté et par la même occasion, celles de son épanouissement sexuel.

Im Sang-soo pose petit à petit les bases d’un couple marié qui se dirige vers l’implosion sans que l’un de ses membres ne le remarquent. Ho-jung est la femme abandonnée qui est tout pour son fils adoptif. Quant à Joung-jak, aussi brillant qu’il soit dans sa carrière d’avocat, il n’en reste pas moins un individu puéril. Il vit dans la tromperie, le mensonge et délaisse d’une certaine façon femme et enfant contre petits plaisirs charnels. Il est peu présent au sein du foyer, préférant sa maîtresse, et prétextant que le travail le retient. Ils sont un couple bien sous tout rapport, en apparence, mais masque une souffrance : celle de deux personnes qui n’avaient sans doute rien à faire l’un et l’autre, un incident de parcours amoureux où la rupture se fait de plus en plus présente et où le seul ciment du lien qui les unit est la présence de Sooin, leur fils adoptif, comme le sentiment que si l’enfant n’était pas là, tout serait terminé depuis longtemps entre eux (on pense à ce seul plan où Sooin est allongé au milieu de ses parents dans le lit parental, il est le lien entre ses parents mais aussi l’obstacle à toute séparation). Malgré son existence la rupture n’est qu’une question de temps.

Im Sang-soo donne la part belle à la gente féminine stigmatisant les hommes. Il existe une certaine reproduction entre le père et le fils. L’un malade et se sachant « mort » passe par tout les excès qui lui sont interdits dans son état. Il y a de l’égoïsme de sa part alors que tous sont inquiets pour lui. Egoïste, lorsqu’il s’enfuit de la Corée du Nord laissant derrière lui sa mère et ses soeurs. Un même égoïsme qui habite Joung-jak et sa vie extra-conjugale. Il ne pense qu’à lui, rien qu’à lui et à son bien être sans même penser à sa femme et à son fils. Ses parents sont restés ensemble pour les apparences, celle d’une autre époque et des on-dit. On apprend pourtant que sa mère, Byung-han avait un amant et qu’elle connaît enfin le bonheur avec cet homme, d’un point de vue sexuel comme moral.

L’autre reproduction est celle de Byung-han et de Ho-jung donc, dont elle tient le discours de la femme libérée de tout carcan. Il y a une reconnaissance entre elles. Byung-han s’est émancipée de son mari défunt comme le fera Ho-jung avec Joung-jak dès lors que « l’évènement » surviendra. Parce que ce couple dont on sentait l’effondrement s’écroule finalement, les femmes s’épanouissent et finissent heureuses, alors que Joung-jak qui n’a pas tenté de changer à la mort de son père, suit le chemin de la déchéance dépassé par la mort de ce dernier, la nouvelle vie de sa mère, la tromperie de Ho-jung et celle de sa maîtresse.

Im Sang-soo nous raconte donc cette histoire, celle d’une famille moderne sud-coréenne entre instants de bonheurs et de malheurs, la joie d’être ensemble, la maladie et la mort. Une famille moderne qui fait échos à une nouvelle Corée du sud qui se dessine après la dictature. On y voit notamment Joung-jak qui travaille sur un dossier au sujet d’assassinats perpétrés par des policiers sur des villageois enterrés dans une fosse commune. Ici, déjà Im Sang-soo montre du doigt les actes du passé sombre de la Corée du Sud comme il le fera avec ses deux films suivants : The President’s Last Bang (2005) et Le Vieux Jardin (2007). L’année suivante, un autre cinéaste : Hong Sang-soo, confirmait belle et bien que "la femme est l’avenir de l’homme".

I.D.

lundi 17 novembre 2008

Recette des rouleaux de printemps - Goi Cuon

lundi 17 novembre 2008
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Chères gourmandes, chers gourmands, voici une recette facile de rouleaux de printemps. La préparation des ingrédients est plutôt simple, seul le « roulage » requiert une certaine agilité, la galette de riz étant très fine et souple.

Ingrédients ( pour 20 rouleaux) :

- 1 pâté vietnamien au porc
- 30 crevettes roses décortiquées
- 1 salade
- Feuilles de menthe
- Feuilles de coriandre
- Feuilles de basilic
- 1 paquet de 500 gr. de pousse de soja
- 1 paquet de vermicelles de riz
- 1 paquet de galettes de riz (15 à 20 cm de diamètre)
- Sauce pour les nems - voir la recette "Sauce d'accompagnement"

Etape 1 : Préparation des ingrédients

1) Lavez la salade et découpez la finement au ciseau. Faites tremper les herbes, le temps de préparer tous les autres ingrédients. Vous les sortez de l’eau à la dernière minute. Surtout ne les frottez pas afin qu’elles préservent tout leur arôme.

2) Faites cuire les vermicelles dans de l’eau bouillante. Essorez-les et passez-les à l’eau froide afin d’éviter qu’elles ne collent. Réservez-les dans un grand bol, passez un léger filet d’huile, mélangez à la main afin de bien en imprégner les vermicelles.

3) Faites bouillir une casserole d’eau puis y jeter les crevettes décortiquées, lorsqu’elles se recroquevillent complètement, arrêtez la cuisson, sortez-les à l’aide d’un écumoire. Préservez l’eau chaude, rallumez le feu et y plongez les pousses de soja 1 à 3 minutes. Essorez et réservez. Lorsque les crevettes sont tièdes, coupez-les en 2 dans la longueur.

4) Coupez le pâté vietnamien en fines lamelles.

5) Essorez les herbes, réservez dans un bol. Préparer un grand bol d’eau chaude (d’un diamètre supérieur à celui de la galette de riz) et un torchon humide.

Etape 2 : Rouler !

1) Placez votre torchon humide sur une table. Trempez la galette de riz quelques secondes dans l’eau chaude pour la ramollir, puis étalez-la sur le torchon.

2) Placez sur la galette, en respectant l’ordre : la salade, les herbes, les pousses de soja, les vermicelles, les lamelles de pâté vietnamien et les crevettes. Roulez délicatement le rouleau, lorsque la galette à couvert l’ensemble des ingrédients, rabattez les côtés puis finir de rouler.

dimanche 16 novembre 2008

60 films Coréens au Quartier latin - PROLONGATION

dimanche 16 novembre 2008
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Les réjouissances du quartier Latin se prolongent du 19 novembre au 25 novembre 2008. Je vous renvoie à l'article du 19 octobre 2008 : 60 films Coréens au Quartier latin de Paris.

Les exclusivités reposent sur 2 projections :

- The President's last bang (version director's cut) de Im Sang-soo, 2ème diffusion exclusive pour ceux qui aurait loupé le RDV du 15 novembre en présence du réalisateur en personne (photos ci-dessus) !

- Noel en Août de Hur Jin-ho, dont la première projection n'avait pu avoir lieu pour des raisons techniques.

Pour le reste, voici le programme :

Mercredi 18 novembre
- 17h50 : ADRESSE INCONNUE 2001 1h57 de Kim Ki-duk
- 21h50 : THE HOST 2006 1h59 de Bong Joon-ho

Jeudi 20 novembre
- 16h10 : LOCATAIRES 2004 1h30 de Kim Ki-duk
- 18h : LA FEMME EST L’AVENIR DE L’HOMME 2004 1h 28 de Hong Sang-soo
- 22h : THE PRESIDENT’S LAST BANG 2005 1h42 d’ Im Sang-soo

Vendredi 21 novembre
- 18h : NOEL EN AOUT* 1998 1h37 de Hur Jin-ho
- 21h50 : SYMPATHY FOR Mr VENGEANCE 2003 2h interdit – 16 ans de Park Chan-wook

Samedi 22 novembre
- 21h45 : OLD BOY 2003 1h59 interdit – 16 ans de Park Chan-wook

Dimanche 23 novembre
- 15h50 : IVRE DE FEMMES ET DE PEINTURE 2002 1h57 d’Im Kwon-taek
- 21h50 : LADY VENGEANCE 2005 1h55 interdit – 16 ans de Park Chan-wook

Lundi 24 novembre
- 18h : UNE FEMME COREENNE 2003 1h47 interdit –12 ans d’Im Sang-soo
- 21h40 : MEMORIES OF MURDER 2003 2h12 de Bong Joon-ho

Mardi 25 novembre
- 17h50 : TURNING GATE 2002 1h55 de Hong Sang-soo
- 22h : L’ILE 2000 1h30 interdit –16 ans de Kim Ki-duk

FILMOTHEQUE DU QUARTIER LATIN
9 rue Champollion 75005 PARIS
Tél. :01 43 26 84 65
www.lafilmotheque.fr

My Magic : L'amour d'un père

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My Magic (2008), fruit de la rencontre entre Eric Khoo et du magicien de Singapour, dépeint les complexités de la relation d’un père et d’un fils. Cette histoire s’inspire de la vie du magicien Francis Bosco, qui dévoile au réalisateur les dessous de son métier (depuis 15 ans) et, plus personnellement, les difficultés rencontrées avec son fils. Car à l’image de son personnage, Francis souffre de l’absence d’un fils, qui refuse de le voir depuis 8 ans.

Dans My Magic, il incarne le rôle d’un homme perdant tous repères lorsque sa femme le quitte. Il devient alcoolique et sombre dans une routine des plus macabres entre les virées nocturnes et le délaissement d’un fils, dont il ne parvient pas à soucier. Malgré l’alcool et son ivresse, sa souffrance demeure et surgit, parfois, souvent, lorsque sur un chemin il tombe sur un combiné téléphonique, par lequel il crie sa détresse à une femme qui n’est plus là et qui lui manque tant : « Reviens, reviens, le petit à besoin de toi. Je n’y arrive pas. ». Les sanglots s’emparent de Francis, et il devient un enfant perdu, abattu, impuissant face à une situation qu’il n’a pas choisie, et dont il ne trouve pas la solution. C’est son fils, qui du mieux qu’il peut, tente de s’en sortir par des « magouilles » qu’il fait au sein de l’école pour pouvoir subvenir à ces besoins. Une relation allant à contre courant, entre un père ne parvenant à assumer ces responsabilités et un fils prématurément adulte. Francis devient ainsi aux yeux de son fils un père indigne, un « bon à rien », un père qui ne sait que boire et surtout un modèle qu’il ne veut suivre. Un soir, il décide de retrouver un second souffle (et surtout une manière de gagner plus d’argent) en reprenant les tours de magie qu’il abandonna et qu’il mettra en scène dans le bar dans lequel il travaille. A travers cette remise en question, Francis va tant bien que mal prouver à son fils qu’il est capable d’autre chose que de boire, une preuve allant jusqu’à la torture, alors jusqu’où un père peut-il aller pour l’amour d’un fils ?

My Magic est dure parce qu’on y voit un homme torturant son corps, le faisant endurer les pires sévices. Dans la déchéance, c’est une éponge à alcool, dans la prise de conscience, on le transperce et le brûle pour une vie meilleure. Son corps blessé jusqu’au plus profond de sa chair reflète l’endurance, la nécessité et le souhait qu’enfin un fils tant aimé vous voit d’un autre regard.

Eric Khoo, à l’image de Be with me (2005), mêlant fiction et réalité, nous émeut et nous plonge dans un microcosme relationnel, qui nous confie la joie de ces moments de vie si précieux et simples. Outre la relation père/fils, c’est aussi une réalité sociale qui est ici dépeinte : celle des immigrés de Singapour, celle de cette minorité venant trouver refuge dans une terre de dernier recours attirées par sa réussite économique.

Œuvre magistrale sociale et relationnelle, sublimée, simple, émouvante et profonde, qui vous laisse un regain de tristesse à sa sortie, mais qui en vaut la peine.

dimanche 9 novembre 2008

Cinéma numérique 2 - Centre George Pompidou

dimanche 9 novembre 2008
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Encore un rendez-vous cinématographique intéressant, qui se tiendra du 12 au 17 novembre 2008, au centre George Pompidou. Il s'agit de la seconde édition du "Cinéma en numérique II", une semaine de programmation organisée par les Cahiers du cinéma.

~ 3 sélections Asiatiques à l'affiche ~

Vendredi 14 novembre à 18h30
Possible lovers (95 min, Philippines) de Raya Martin (A Short Film About Indio Nacional)

Dimanche 16 novembre à 18h
Cry me a river (112 min, Chine) et 24 city de Jia Zhang-ke (Still Life, Dong)

Dimanche 16 novembre à 20h30
L'homme sans nom (étude) (51 min, Chine) de Wang Bing (A l'ouest des rails)

Centre Pompidou
Place Georges Pompidou
75004 Paris
Métro : Rambuteau

Tarif normal : 6€ ; tarif réduit : 4€ ; gratuit pour les adhérents du centre Pompidou dans la limite des places disponibles.

samedi 8 novembre 2008

A War Named Desire (Oi ye shing) : Heroic Trio

samedi 8 novembre 2008
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Alan Mak Siu Fai entreprend avec A War Named Desire (2000) la réalisation de son troisième long. Un polar dans la tendance du « hero movie » qui réussit à nous plonger dans cette histoire, qui certes est des plus banale, mais qui est ici brillamment mise en scène. Réalisation soignée, acteurs charismatiques et par moment une bande originale créant une ambiance à l’ensemble (lorsqu’on parvient à oublier les deux ou trois passages orchestrés par de la Dance. Parfois les images suffisent d’elles même…).

Ce polar aux tendances nihilistes avec son lot de bravoure et de drame reste une jolie réussite et entreprend le polar tel qu’on l’aime, de façon différente. Alan Mak parvient, en lorgnant sur un style connu s’apparentant à un Johnnie To et sa clique « Milkyway », à faire les choses différemment, même si le talent n’est pas le même. Tout y est : des gunfights superbement chorégraphiés, une ambiance, un lieu original (campagne Thaïlandaise) et des personnages qui ont de la « gueule ». Il faut le voir le Francis Ng, cheveux crépus en chef de bande, voir son acolyte York (Dave Long), et la sœur de ce dernier : Snow, interprétée par une Gigi Leung surprenante en femme fatale.

J’oubliais le résumé : Chun (Daniel Chan, l’acteur au jeu fantôme) décide de retrouver son frère, Charles (Francis Ng) à la mort de leur mère. Ce dernier, qui vola 50 000 HK$ à ses parents avant de quitter le foyer familial, devient un membre influant des triades en Thaïlande. Chun y débarque avec Jess, sa petite amie, en pleine guerre de pouvoir. C’est ici que tout commence…

I.D.

mercredi 5 novembre 2008

Be With Me : Solitude muette

mercredi 5 novembre 2008
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Quatre histoires s’entrecroisent dans Be With Me (2004) du singapourien Eric Khoo : un vieil épicier qui s’imagine vivre encore avec sa femme décédée, un vigile obèse et simplet, rejeté par sa famille et secrètement épris d’une femme dont il veut retranscrire l’amour sur papier, des adolescentes vivant une brève idylle et une femme aveugle, Theresa Chan, confiant son manuscrit autobiographique à l’assistant social qui s’occupe d’elle. Un personnage clé qui n’aura de cesse de clamer son amour à la vie et qui sera, à juste titre, le fil conducteur de cette fresque humaine bouleversante que représente Be with me. Récit qui soit dit en passant retrace la vraie la vie de Theresa Chan.

Eric Khoo nous transporte littéralement vers un cinéma qui apporte un nouveau souffle dans un genre connu. Différent, il y emploie des ordinateurs, des caméras de surveillance, des téléphones portables qui communiquent, et lient les personnages aux travers de sms. La technologie au profit d’une œuvre magnifique où Theresa Chan raconte sa vie en sous-titres : elle tape des mots avec sa machine à écrire, des mots qui s’envolent et s’inscrivent sur des images qui défilent. Be With Me est un film muet du 21ème siècles où l’émotion passe par l’image.

On partage la souffrance de chaque personnage en quête d’Amour. Une quête qui va être leur point commun, s’avouant chacun une solitude enfouie, et des obstacles : l’obésité pour l’un, la vieillesse pour l’autre, mais aussi, pour certains, la surdité et la cécité. Une solitude qui va être ressentie par une lycéenne dont la relation va être ternie par une « amoureuse » trop distante, la menant au suicide, par un "homme enfant" peu considéré par son entourage subissant des brimades et jets de canettes, et trouvant refuge dans la nourriture, l’alcool et ses fantasmes.

Eric Khoo parvient à nous toucher avec ce beau long métrage (le troisième), ode à l’espoir, s’inscrivant déjà dans la lignée des cinéastes à suivre de très près...

 
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