lundi 30 mai 2011

Restaurant Le Printemps : Encore des saveurs vietnamiennes...

lundi 30 mai 2011
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Continuons notre ballade gourmande dans les rues de Belleville. Retour à la rue Louis Bonnet, déjà citées sur Made in Asie pour ces bonnes tablées. Et c’est loin d’être fini…

Alors que je me retrouvais nez à nez avec la porte close de mon « QG des estomacs vides - Tin Tin, je me suis vue obligée de partir à la recherche d’un plan B. Quelques pas pour descendre la rue, et voilà que je tombe sur une carte qui me met en appétit. Je me décide et entre. Bienvenue au restaurant « Le Printemps » !

A l’image de ce que l’on trouve principalement dans la rue Louis Bonnet, Le Printemps propose une gastronomie d’Asie du sud-est (davantage vietnamienne).

Premier bon point : l’accueil et le calme, très appréciable. Installés, nous partons sur une entrée et deux plats principaux.

En entrée, le classique Banh Cuon, une crêpe à base de farine de riz et tapioca farcie de porc haché et champignons noirs de mer. Bon.
Banh Cuon

En plat pour monsieur, une soupe saté (satay) au bœuf et pâtes de riz fines. Le saté est une épice couramment utilisée en Asie du sud-est pour accompagner les sauces et relevée les bouillons. Elle est un mélange de crevettes et cacahuètes. Un plat très copieux, un bouillon à la texture un peu lourde, mais goûteux et aromatique.

Soupe saté au bœuf

Pour moi, des pâtes de riz sautés au bœuf. Un régal absolu ! Ayant l’habitude de ce plat dans les restaurants chinois, j’ai été séduite par la recette différente présentée par Le Printemps. Les pâtes étaient parfumées, certainement cuites dans un bouillon puis vivement saisies au wok. Vrament délicieux. Le plat vaut surtout pour la cuisson et la saveur des pâtes, la viande de bœuf n’ayant rien de particulier.
Pâtes de riz sautées au bœuf

Addition pour 2 pers. : 25,50 €
- Crêpe à la vapeur : 5,50 €
- Pâtes de riz sautées au bœuf : 7,50 €
- Soupe saté au bœuf : 7,50 €
- Café au lait glacé : 3,50 €
- Théière de thé jasmin : 1,50 €

Où ?
Restaurant Le Printemps
11 rue Louis Bonnet
75 004 Paris – Métro : Belleville

Diana

mercredi 25 mai 2011

The Man from Nowhere : Survivre au présent

mercredi 25 mai 2011
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Grosse pointure du box-office sud-coréen en 2010, The Man from Nowhere / A-jeo-ssi pour Mi.st.er (2010) est un thriller de Lee Jeong-beom avec Won Bin (Mother, 2009) dans le rôle principal.

Somee, une enfant livré à elle-même a pour voisin un prêteur sur gage quasi-mutique, Tae-sik avec lequel elle aime passer du temps. Un jour Somee disparaît. Tae-sik se met en quête de la retrouver…

The Man from Nowhere est un film efficace. Il joue son rôle, celui de nous divertir bien qu’il s’agisse d’un film noir. De nous tenir en haleine par un suspens savamment distillé. On le suit sans difficulté aucune. Le film est fait simplement sans dévoiler de touches propres au réalisateur. De ce fait, l’homme derrière la caméra intéresse peu. A l’image d’une photo sans originalité, très caractéristique de la production locale du genre. The Man from Nowhere est donc ce film efficace qu’on oubliera vite, plaisant à regarder mais perdu dans une masse de films similaires. Un film où tout est joué d’avance bien qu’il soit parsemé de rebondissements - prévisibles. En bref un film linéaire, sans surprise mais devant lequel on passe un bon moment de cinéma. On pourrait souligner une musique qui s’avère trop présente par moment, un côté appuyé du mélo’ ou encore un Won Bin trop lisse pour pouvoir endosser le rôle d’un personnage au lourd passé. Une force que l’on ne parvient à percevoir au travers d’un regard d’acteur pas assez habité.

The Man from Nowhere a des défauts : son scénario, sa réalisation plutôt bateau, des personnages pas assez approfondis (un regret qui subsistera surtout pour le personnage interprété par Thanayong Wongtrakul), sa durée… Si l’ensemble est une recette connue, il n’en reste pas moins que le film revêt certaines qualités, comme le développement d’une dernière partie qui vaut le détour.

I.D.

dimanche 22 mai 2011

Festival de Cannes 2011 - Palmarès des films Asiatiques

dimanche 22 mai 2011
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Si Cannes 2010 nous avait offert la joie de voir décerner la palme d'Or au cinéaste thaïlandais Apichatpong Weerasethakul, cette année le palmarès n'est pas sans nous déplaire. Dans la compétition officielle, le turque Nuri Bilge CEYLAN avec BIR ZAMANLAR ANADOLU'DA s'est vu attribué le Grand prix du jury (ex-aequo avec les frères DARDENNE).

Le sulfureux Kim Ki-duk fait un retour remarqué, après des insinuations sur son retrait de l'industrie cinématographique, avec ARIRANG, en remportant le Prix Un certain regard (ex-aequo avec le film de Andreas DRESEN).

Enfin le troisième prix Cinéfondation revient au cinéaste sud-coréen SON Tae-gyum avec YA-GAN-BI-HANG.

Diana

lundi 16 mai 2011

On The Run : Money time

lundi 16 mai 2011
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Tu vois ce film là ? On The Run / Mong ming yuen yeung (1988) de Alfred Cheung Kin Ting. Tu l’as vu ? Pas encore ? Tu peux te l’imaginer ? Tu vas le voir ? Et bah ce film-là, noir et sans concession, c’est pour ça et seulement ça que je l’aime (et que beaucoup aiment) ce cinéma hongkongais (HK, tout court) comme il se faisait dans les années 80 et 90. Ici c’est eighties et on savoure, savoure et savoure, encore et toujours.

Une responsable des stups qui va divorcer de Ming également policier est abattue dans un restaurant. Ce dernier tente de lever le voile sur son meurtre et découvre l’implication de policiers des stups. Certains d’entre eux baignent dans un trafic de drogue. Ming retrouve la tueuse mais est très vite pris pour cible par les policiers des stups qui tentent d’éliminer l’ensemble des témoins…

On The Run c’est dur. Une mitraillette qui arrose. Sans concession. L’histoire est désespérée à l’image de ses personnages aux abois à l’approche du joug que représente la rétrocession de 1997. On The Run c’est noir et violent, rythmé par une musique très eighties. Il y a de l’émotion, un certain suspense distillé dans cette nuit où suintent le glauque, le sale et le désespoir outrancier. On oublie tout espoir dans cette tension, cette pression qui montent en crescendo jusqu’au dénouement qui claque comme une balle en plein œil. Polar mélodramatique, On The Run se base sur un scénario simple, une histoire d’un aspect linéaire mais qui n’ennuie pas. Loin de là. Si l’on n’a pas à faire à une grande mise en scène (quoiqu’il faille voir certains cadres, plans et séquences montées) l’ensemble est bien mené. Cette réalisation froide est prenante, proche du cinéma d’un Ringo Lam ou d’un Kirk Wong de l’époque, un cinéma viscéral.

Et que dire des personnages et des interprétations de ce On The Run ? On adore ces « méchants ». Ces flics avec des tronches de voyous (la caricature du voyou cela va de soit), génial. Yuen Biao, l’anti-héros par excellence qui est en veut à la tueuse, pas pour avoir tuer sa femme à proprement parlé mais avoir tuée la seule personne (le seul espoir) qui pouvait le faire partir de Hong Kong (pour le Canada) avant la rétrocession ! Doublement génial. Yuen Biao justement démontre qu’il n’est pas qu’un artiste martial. La performance n’est pas exceptionnelle mais il y a un « truc » chez lui qui rend son interprétation forte et convaincante. Patricia Ha Man Jing, la tueuse froide à la cigarette thaïlandaise est parfaite. Un personnage bien écrit aussi bien dans le feu de l’action que dans des moments plus posés où elle révèle une toute autre nature. Le reste du casting est du même acabit dont quelques noms force le respect.

On The Run c’est un film HK réaliste comme on les aime. Un film culte indubitablement qui s’inscrit dans la longue liste des films HK à ne pas louper, à vivre et à revivre.

I.D.

dimanche 15 mai 2011

"Le" restaurant Wen Zhou de Belleville

dimanche 15 mai 2011
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Il y a deux semaines au réveil, une envie irrépressible me prit : manger de la cuisine Wenzhou. Etant à cinq kilomètres du quartier de prédilection – Belleville – je me pare de ma tenue du dimanche, accompagnée de mon cher I.D. toujours partant pour un déjeuner gourmand. Consciente des conséquences de ma fringale dominicale, je décide de privilégier la marche pour me rendre chez l’un des meilleurs restaurant Wenzhou de Belleville, nommé en toute simplicité : Restaurant Wenzhou.

La vitrine est à l’honneur de Monsieur Alexandre Wu, le patron de l’établissement : articles de presse fièrement exposés, en majorité sur les fameuses brioches farcies « Maison ». D’ailleurs à l’intérieur du restaurant, une partie est entièrement consacrée à ces bouchées souvent consommer à emporter. Vous constaterez bien vite, si vous mangez sur place, le bal des clients qui vont et viennent uniquement pour s’approvisionner.

Une fois assis, nous débutons par les inconditionnels brioches au porc laqué et galettes aux légumes salés (qui sont souvent des feuilles de moutarde). Les brioches fumantes arrivent sur la table. Nous nous délectons. D’autres choix sont possibles en entrée (dont divers raviolis).

Pour le plat, j’ai opté cette fois pour des nouilles sautées au poulet et ciboule. La cuisson des nouilles était bonne, ferme, et l’assaisonnement à base de sauce d’huitre goûteuse. I.D. a choisi un plat plus particulier, des tripes sautées aux carrés de sang de porc (une sorte de boudin locale, qu’on utilise beaucoup dans les soupes ou le gruau de riz). Il s’agissait d’intestins coupées en rondelle accompagné d’une sauce et d’aromate. Pour les moins aventureux, le descriptif pourra vous paraître peu attrayant, mais à la dégustation, les ingrédients sont vite oubliés au profit du goût.

Nouilles sautées au poulet

Tripes sautées aux carrés de sang
A nos précédents passages, nous avions été conquis par les soupes à base de légumes et viandes (très copieuses).

Le service est agréable et rapide. Le patron a le contact facile. Les discussions entre la clientèle du restaurant vont ainsi bon train.

Les tarifs restent raisonnables, dans la moyenne pratiquée dans le quartier, entre 6 à 8 euros pour un plat. Les brioches sont à moins d’1 euro.

Bref, une bonne adresse pour découvrir une cuisine traditionnelle et provinciale de Wenzhou.

Restaurant WenZhou / Salon de thé WenZhou
24 Rue de Belleville, 75020 Paris
Horaires 10 h – 20h
Métro : Belleville
Diana

vendredi 13 mai 2011

Hazard : A penny

vendredi 13 mai 2011
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Joe Odagiri, New York, l’apprentissage de l’anglais, les braquages, le langage cru, la crème glacée au speedball, Hazard / Hazâdo (2005) est une échappée folle et furieuse de Sion Sono.

Shin est un étudiant japonais qui arrête ses études, lassé d’une vie qu’il trouve ennuyeuse. Il se rend à New York pour retrouver un nouveau souffle. Une fois sur place, il se fait voler et se retrouve sans rien. Alors qu’il vole de quoi manger dans une épicerie, il fait la connaissance de Lee et Takeda, deux voyous d’origine japonaise. Ces derniers l’embarquent dans un voyage initiatique faite d’une liberté exacerbée et violente…

Hazard c’est en gros un cocktail Molotov qui nous est envoyé en pleine face, enfin presque. Sono Sion dépeint une poignée de jeunes à l’état d’esprits nihilistes, motivés par des ambitions qui restent mal définies. On ne sait s’ils cherchent vraiment à s’enrichir. Une chose est sûre, ils souhaitent pouvoir jouir d’une liberté sans limite, une liberté qui leur permettrait de ne rendre de compte à personne. Le cinéaste japonais nous les montre sans prendre position. Il les laisse vivre devant sa caméra qui attrape au vol leurs instants de vie en plan-séquence. Sono Sion se libère de tout carcan de mise en scène, aussi libre que ses personnages qui vont et viennent devant l’objectif de sa caméra. Rarement une œuvre de cinéma n’aura su insuffler un tel vent de liberté, un vent d’insouciance contaminant. Nous sommes projetés parmi Shin et ses deux comparses, projetés dans cette balade enivrée prise sur le vif où le lendemain n’existe plus.

Au générique de fin de Hazard, on en ressort un peu hagard. On aurait voulu que l’expérience continue et qu’elle nous emmène encore plus loin. C’est après une certaine réflexion qu’on se rend compte du chemin traversé. Shin quitte un Japon léthargique pour une contrée qui lui permettra de casser sa routine. Il s’envole pour les Etats-Unis, une Amérique qu’il fantasme. Pourtant au contact de ce « rêve américain », il est vite ramené à une réalité qui n’est pas tendre avec lui. Mais il est à nouveau vivant. Shin n’est alors qu’au début de son voyage initiatique. Un voyage qui a débuté en fuyant une certaine forme d’aliénation dans laquelle ses concitoyens japonais se complaisent. Sans en prendre conscience, il va muter après s’être libéré de ses chaînes et en poussant ses propres limites au contact de Lee, personnage haut en couleur, excessif, désinvolte et irrespectueux. Il est rempli d’une énergie qu’il va communiquer à son nouvel acolyte, Shin, jusqu’à ce que ce dernier ne revienne sur les lieux de son ancienne vie...

Hazard est une œuvre réussie dans cette autre façon de raconter le voyage initiatique, un voyage nécessaire à un personnage qui se mourrait dans une routine. Sono Sion parvient à nous enivrer et à nous interpeller, d’une certaine manière, sur nos conditions. Chapeau bas.

I.D.

Merantau : Pencak Silat revival

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Tu seras un homme mon fils… voilà une rengaine qui pourrait entamer Merantau (2009) du britannique Gareth Evans. Le « merantau » est un rite de passage à l’âge adulte.

Yuda qui pratique l’art martial silat quitte son village pour la ville de Jakarta. Il part y faire son « merantau ». Alors qu’il pourchasse un enfant qui vient de le voler il croise le chemin d’Astri, une danseuse dans un bar qui a des ennuis avec son patron. Il intervient…

Le film indonésien d’action Merantau est donc ce jeune campagnard naïf qui va devoir affronter les vices de la ville infectée de sales types. Pire encore, il va devoir affronter des méchants hommes blancs qui gèrent un trafic de prostituées pour sauver sa « belle ». La « belle » pour le coup c’est Scisca Jessica. Y a toujours une fille comme leitmotiv, toujours. Bon. Passé ces quelques clichés bien gras ce Merantau s’avère plutôt prenant. Il y a une histoire qui se vit, de la fluidité dans les combats et des acteurs convaincants, enfin pas chez les méchants (qui manquent d’ailleurs de « punch » dans les combats). La mise en scène de Gareth Evans est respectable surtout dans l’action. Elle laisse voir correctement les affrontements. On assiste donc à de bons combats, de bonnes chorégraphies, en bref à des scènes qui nous emballent et où l’on retrouve des choses - déjà-vus, typiques des films d’actions notamment certaines scènes de films de Jacky Chan. On pourrait également souligner la scène d’ouverture sur une démonstration de silat qui rappellera inévitablement les films de Liu Chia-liang pour nous mettre dans le bain. Pour parler de l’art martial Pencak Silat, je ne suis pas sûr qu’on assiste à chaque fois à du silat à proprement parlé mais d’un mélange avec d’autre arts martiaux. Peu importe. Ce n’est pas un film sur le silat mais le merantau. Et le merantau c’est aussi savoir faire face à l’adversité. De ce fait, s’adapter pour mieux s’en sortir, non ? Ce n’est donc pas un problème en ce qui me concerne.

Merantau est un bon film. Il nous donne de l’action, de la romance et du drame. Il est bien rythmé et son acteur principal Iko Uwais en plus d’être un bon artiste martial est bon acteur. On espère que la découverte de ce jeune homme verra d’autre projet de cet acabit, avec une plus grande ambition encore.

I.D.

mercredi 11 mai 2011

Le 64ème Festival de Cannes et sa sélection asiatique

mercredi 11 mai 2011
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Ce soir sonne l'ouverture de la 64ème édition du Festival de Cannes. L’œil aiguisé sur la sélection officielle et les sections parallèles, nous avons eu le plaisir de découvrir une sélection de films asiatiques florissante. Des figures familières viendront caresser les écrans du festival (Naomi Kawase, Takashi Miike, Kim Ki-Duk), ainsi que certains chouchous ardemment soutenus ici (Je demande messieurs Eric Khoo et Rithy Panh). Du beau monde, des jeunes pousses, et une agréable représentativité du continent asiatique, de l'Iran à l'Inde, du Cambodge aux Philippines. Sans oublier la présence de Johnny To en tant que jury de la compétition officielle et Bong Joon-Ho dans celui de la Caméra d’Or.

Découvrez le programme !

SELECTION OFFICIELLE 2011
Compétition
HANEZU NO TSUKI réalisé par Naomi KAWASE (Japon)
ICHIMEI réalisé par Takashi MIIKE (Japon)
BIR ZAMANLAR ANADOLU'DA réalisé par Nuri Bilge CEYLAN (Turquie)

Un Certain Regard
ARIRANG réalisé par KIM Ki-Duk (Corée du sud)
TATSUMI réalisé par Eric KHOO (Singapour)
THE DAY HE ARRIVES réalisé par HONG Sangsoo (Corée du sud)
THE MURDERER (THE YELLOW SEA) réalisé par NA Hong-Jin (Corée du sud)
Hors Compétition
WU XIA réalisé par Peter Ho-Sun CHAN (Hong-Kong)
BOLLYWOOD-THE GREATEST LOVE STORY EVER TOLD (BOLLYWOOD- LA PLUS BELLE HISTOIRE D'AMOUR) réalisé par Rakeysh OMPRAKASH MEHRA, Jeff ZIMBALIST (Inde)

Séances spéciales
DUCH, LE MAÎTRE DES FORGES DE L'ENFER réalisé par Rithy PANH (Cambodge)
IN FILM NIST (CECI N'EST PAS UN FILM) réalisé par Mojtaba MIRTAHMASB, Jafar PANAHI (Iran)

Cinéfondation
YA-GAN-BI-HANG réalisé par SON Tae-gyum (Corée du sud)

Courts métrages
PATERNAL WOMB réalisé par Megumi TAZAKI (Japon)

50ème SEMAINE DE LA CRITIQUE DE CANNES 2011
Finis Operis (Bul-Myul-Ui-Sa-Na-Ie) Moon Byoung-gon (Corée du Sud)
In Front of the House Lee Tae-ho (Corée du Sud)

QUINZAINE DES REALISATEURS
Longs métrages
Busong (Palawan Destin), Auraeus Solito (Philippines)
Chatrak, Vimukthi Jayasundara (Inde)

Séances spéciales
Koi no Tsumi réalisé par Sion Sono (Japon)

Diana

lundi 9 mai 2011

13 Beloved : Épreuve(s) de force

lundi 9 mai 2011
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Thriller parsemé d’humour - noir, 13 Beloved (2006), film thaïlandais de Chukiat Sakveerakul, met en scène Puchit, un homme qui en une journée perd son travail, sa voiture et ses économies promis à sa famille. Á bout, il reçoit un appel sur son téléphone portable. Son interlocuteur lui annonce qu’il fait partie d’un jeu grandeur nature dont la récompense est de 100 millions de baths. Pour la remporter, il doit réussir 13 épreuves dont la première est d’écraser une mouche qui lui tourne autour. D’abord incrédule, Puchit se lance dans le « jeu » qui va l’emmener dans une spirale infernale…

13 Beloved n’est pas sans rappeler certains films tels que Chute Libre ou bien encore The Game - tous deux interprétés par Michael Douglas. Le film de Chukiat Sakveerakul pourrait être aisément un mix des deux avec une ingéniosité propre à l’Asie. Un salary man au bout du rouleau qui perd les pédales en se lançant corps et âme dans un jeu dangereux. On suit donc un Puchit perdu dans une ville, baladé d’un endroit à un autre au gré des épreuves qui s’intensifient.

Une des grandes qualités de 13 Beloved c’est sa capacité à tenir en haleine ; en instaurant un rythme haletant, le cinéaste parvient à tenir le spectateur sur le qui vive. Les temps morts sont quasi-inexistant et lorsqu’il y en a, ils sont plutôt bien menés et appréciables. Le suspense est là, le seul bémol pourrait venir de la fin du film quelque peu tirée en longueur. La fin aurait pu être tout autre et faire ainsi de ce film un chef d’œuvre, chose qui n’est donc pas le cas. Chukiat Sakveerakul loupe le coche de peu, pas faute à son imagination virant parfois à l’horreur et agissant comme un fix de pure angoisse.

13 Beloved est donc un bon petit film, sympathique à vivre, qui ne se gêne pas pour égratigner nos sociétés de consommation et illustrer une soif sans borne pour l’argent. Certaines épreuves de Puchit sont d’ores et déjà à ranger au côté de scènes cultes. Pour me répéter, 13 Beloved de Chukiat Sakveerakul est un mélange de thriller haletant à forte dose de suspense et d’angoisse dans lequel on rit et… frémit.

I.D.

vendredi 6 mai 2011

Exposition photo "Tokyo-E" du 20 mai au 21 août, Le Bal (Paris 18)

vendredi 6 mai 2011
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Ouvert depuis maintenant plus d'un an, Le Bal (lancé par l'association des Amis de Magnum Photos, situé dans le 18ème arrd de Paris) propose dans le cadre d'une saison japonaise une exposition photo inédite en Europe "Tokyo-E" dédiée à trois grands photographes japonais : Keizo Kitajima / Yukichi Watabe / Yutaka Takanashi.

KEIZO KITAJIMA / 1975-1990
Photographe précoce, son adolescence est marquée par la découverte des travaux précurseurs de Nobuyoshi Araki et de Daido Moriyama. Sensible à la forme narrative très cinématographique du premier et à la critique acerbe de la société contemporaine du second, il revendiquera ces deux filiations.

YUTAKA TAKANASHI / Machi (1975)
Yutaka Takanashi est co-fondateur du légendaire magazine PROVOKE en 1968. Il publie en 1974 Toshi-e (« Vers la ville ») un des livres phares de ce mouvement de redéfinition du langage photographique au profit d’une expression plus brute et instinctive du réel.

YUKICHI WATABE / A Criminal Investigation (1958)
Watabe Yukichi, né en 1924-1993) est un reporter photographe indépendant, il couvre la plupart des grands événements historiques et politiques se déroulant à Tokyo.

Quand ? Du 20 mai au 21 août
Où ? Au Bal, 6 impasse de la défense, Paris 18
Combien ? De 3€ à 4€

Plus d'informations : www.le-bal.fr/fr/mh/tokyo-e/

Source : EigaGoGo!

mardi 3 mai 2011

Confessions : Froide explosion

mardi 3 mai 2011
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Thriller du cinéaste japonais Tetsuya Nakashima, Confessions / Kokuhaku (2010) met en scène Yoko Moriguchi, une enseignante au collège qui vient de perdre sa jeune fille. Elle met en place un plan machiavélique pour venger la mort de son enfant dont les assassins (A et B) se trouvent être des élèves de sa classe…

Confessions détone. Ca faisait longtemps que je ne mettais trouvé devant une telle œuvre de cinéma. Le genre de film qu’on a besoin de digérer un temps tant il interpelle et remplit de doute. Confessions est de ces œuvres dont a du mal à dire si l’on a aimé ou non. Il fait partie de ces films qui vous font vivre une expérience à part entière.

Sur la forme Confessions a cette beauté clinique fascinante. Elle est à l’image de cette mère-enseignante, c’en est troublant. Nous vivons les évènements de manière détaché tout en étant happé par un montage adroit et un cadre juste. Détaché comme cette mère encore qui met en place une vengeance implacable. L’univers dépeint par la cinéaste serait un rêve impalpable qui virerait au cauchemar malsain et lugubre. A l’image de ce bourdonnement sourd et gênant qu’on traîne au fond de l’oreille jusqu’à ce qu’il explose.

Sur le fond Confessions se divise en chapitre. Chaque chapitre étant dédié à un personnage devenant par la suite narrateur – sorte de personnage témoin. La force du film est sa construction, son déroulement, où chaque chapitre renforce le précédent et nous communique une soif d’assister au prochain. Chaque chapitre surprend. Chacun d’eux est un coup de semonce qui mène vers ce dénouement. On pense les choses jouées au bout d’une demi heure de film… loin de là. Le châtiment ne fait que commencer.

Confessions est rondement travaillé, profondément intéressant. Il a ce « truc » qui rend un film particulier, autre. Le seul bémol serait les musiques employées. J’ai eu en horreur une majorité des morceaux choisis, accompagnent un ensemble qui aurait mérité un traitement musical différent. J’en ai fait abstraction pour me laisser bercer au rythme des coups portés à la racine du Mal. Splendide de froideur incandescente.

I.D.

dimanche 1 mai 2011

The Insider : L’ange gardien et les balances

dimanche 1 mai 2011
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The Stool Pigeon retitré par Wildside The Insider pour sa sortie DVD.

Dante Lam Chiu Yin nous revient après Fire of Conscience avec The Insider / Sin Yaan (2010). Un film policier qui s’intéresse aux relations troubles entre policier et indicateur.

Un policier engage à sa sortie de prison Ghost, un petit malfrat qui a la particularité d’être bon conducteur. Ce dernier accepte d’infiltrer un gang de braqueur comme chauffeur pour le compte de la police et sauver ainsi sa sœur d’une dette contracté par son père…

The Insider, sur la papier ça donne : Nick Cheung Ka Fai en flic (avec des lunettes hideuses pour lui donner un faux air intelligent) qui collabore avec des indicateurs, un en particulier Nicholas Tse Ting Fung (en mode pas un poil sur le caillou), un as de la conduite. Un gang de braqueurs de bijouterie. Une histoire qui se tient et puis patatra, c’est le (presque) drame ! On assiste finalement à un film à demi réussi. On va décider de voir le verre à moitié plein, hein ? C’est bien cela qui est dommage avec Dante Lam. C’est ce sentiment de déception qu’on a dans la majorité de ses réalisations. Elles ont souvent en elle un grand potentiel dont le résultat se révèle parfois décevant. Pas que ce soit un piètre réalisateur, loin de là, l’homme se débrouille derrière la caméra. D’ailleurs la mise en scène est bonne. Disons que ce sont les choix qui ne sont pas toujours judicieux, et The Insider n’y échappe pas. Si l’on peut apprécier qu’aucun personnage ne soit ni blanc ni noir, que les scènes d’actions soient rondement menés et qu’une ambiance particulière en découle, nous ne sommes jamais vraiment emballés, vite rattrapé par des sous-intrigues sans intérêt - si ce n’est celui de plomber l’ensemble. On n’échappera pas non plus à une fin très convenue pour plaire au plus grand nombre avec une morale qui va bien.

The Insider avait tout pour être un bon thriller. Il s’avère finalement un film qui se laisse regarder sans plus d’entrain. Un film au-dessus de la moyenne certes mais dont les choix ne sont pas toujours éclairés. Un film qui peinera à marquer les esprits si ce n’est pour sa « grosse » scène finale à l’arme blanche dans un environnement désolé.

I.D.

Fire of Conscience : Dragon(s) de feu

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Thriller de Dante Lam Chiu Yin, Fire of Conscience / Fo Lung (2010) met en scène deux flics prêtent à tout pour mener à bien leur enquête. Deux d’entre eux se rapprochent après le vol d’un téléphone portable, c’est le début des hostilités…

Fire of Conscience c’est le film juste au-dessus de la moyenne qui souffre affreusement d’identité. Et la chose est d’autant plus difficile à écrire qu’on le doit à Dante Lam, un réalisateur qui a du talent mais qui ne va ici, pas au bout des choses. Pourtant, Fire of Conscience est un polar dans lequel on parvient à s’immerger bien qu’il soit rempli de clichés du genre ; entre interrogatoires musclés et psychologie du flic stéréotypé à souhait. S’il y a de bonnes scènes d’action (voir celle du restaurant ou bien de la voiture), le film ne brille pas pour son scénario. Si ce n’était que ça. Il est surtout mal servi par un casting sans charisme. Leon Lai Ming est épouvantable - à la limite du ridicule - en flic torturé (les années ne le rendent malheureusement pas meilleur). Richie Ren Yin Chi est à peine mieux en affichant une coupe de cheveux risible. En gros, les acteurs ne sont pas bons et l’on frise le point de non-retour lors de scènes mélodramatiques qui virent au grand guignolesque. Une horreur, pauvre Vivian Hsu Yeuk Suen (qu’il est loin le temps de Angel Heart). On notera le petit rôle déchirant pour Wang Bao Qiang, mal employé. Quant à Liu Kai Chi en flic désabusé, il en fait parfois de trop, dommage.

Fire of Conscience ne marquera pas les esprits. Il y manque de la consistance. Une vraie touche personnelle. On a le droit à un thriller d’action qui se regarde mais malheureusement sans véritable âme. Un film d’action « actuelle » parmi tant d’autre à l’esthétisme excessif. Pourtant Dante Lam a ce truc, cette petite chose que le démarque d’un autre. Ici, ce talent est juste mal exploité. Une réalisation quelque peu fainéante et sans implication. Il n’en reste pas moins que, malgré tout ses défauts, Fire of Conscience est un film qui fait passer le temps à défaut de mieux.

I.D.

 
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