La petite fille de la terre noire (2007), cinquième long métrage du réalisateur coréen Jeon Soo-il dépeint l’histoire d’une petite fille, Young-lim, qui vit dans un village minier avec son père et son grand frère. La vie de cette famille va basculer le jour où le père, minier, apprend qu’il est atteint d’une pneumonie. Cette maladie va lui faire perdre son travail et le faire sombrer, au dépend de son rôle de chef de famille. La petite fille va alors prendre le relais, à sa façon, adossant à neuf ans une responsabilité d’adulte entre un père sombrant dans l’alcool et un grand frère attardé, inapte à une vie autonome.
Dans un village sombre et sale, le réalisateur parvient à nous mettre face à une réalité qui est celle des conditions des miniers. Des hommes qui d’un jour à l’autre perdent tout, sans aucune aide, ni aucun soutient : un métier, une maison et surtout un statut social. Mais c’est aussi une petite fille de neuf ans qui se révèle. Une fillette qui émeut par sa maturité, son courage et son sens de la débrouillarde. Youg-lim seconde son père dans les premiers instants, puis le soutient lorsque celui-ci perd tout espoir, elle reste présente pour un frère attardé mentalement, le défend et le divertit. Dans cet environnement lourd et vétuste, les joies se font rares mais se créent lorsque Youg-lim et son frère attablés voient passer leur chanson préférée à la télévision. Ils se mettent alors tous deux à danser et chanter avec entrain. Beau moment.
C’est en cela que le film est remarquable, car dans une réalisation simple et au début quasi-documentaire, avec de longs plans sur les mines et le travail des miniers, Jeon Soo-il s’assied sur des faits pour dénoncer les conditions plus que difficiles de ces travailleurs et leurs non prise en charge, et installe par à coups de légers instants de vie, qui font qu’entre profonde tristesse et joie, la frontière est mince. Les petits bonheurs sont d’autant plus touchants que l’on retrouve enfin l’âme d’enfant de Youg-lim perdu dans ses responsabilités d’adulte.
Ce qui frappe aussi, c’est la découverte d’une autre Corée du sud, car loin des paysages urbanisés de Séoul, le réalisateur prend le parti de nous montrer des provinces reculées, ici Kangwon, si rarement mises en scène.
Ce qui frappe aussi, c’est la découverte d’une autre Corée du sud, car loin des paysages urbanisés de Séoul, le réalisateur prend le parti de nous montrer des provinces reculées, ici Kangwon, si rarement mises en scène.
La petite fille de la terre noire ne serait pas le film qui l’est sans la prestation de sa jeune actrice, Yu Yun-mi (Youg-lim), époustouflante, juste et crédible dans un rôle fait sur mesure.
La petite fille de la terre noire est une très belle œuvre à découvrir, qui vous mettra certes le moral en berne, mais qui vous touchera à coup sur.
La petite fille de la terre noire est une très belle œuvre à découvrir, qui vous mettra certes le moral en berne, mais qui vous touchera à coup sur.
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