vendredi 6 février 2015

Yongary, Monstre des Abysses : Kaiju kimchi

vendredi 6 février 2015

Lorsque les sud-coréens donnent dans le Kaiju trempé dans du kimchi, ça donne : Yongary, Monstre des Abysses / Taekoesu Yonggary (1967), un ersatz foireux-foiré de Godzilla. Ce véritable rip-off du monstre japonais est surtout un nanar qui se savoure comme un Réal-Barça, avec pack de bières à portée de main et pizza XXL à savourer entre potes, le derche creusé dans le canapé. Ce film est propice à une moquerie aux postillons quatre fromages. Lorsque ce n’est pas un retour en enfance où l’on guerroyait, seul aux petits soldats. Cet essai est signé par Kim Ki-duk (?!), pas moins de 66 films au compteur et à ne pas confondre avec « l’autre » qui utilise du poisson surgelé pour trouer des bides. Dès lors, notre bonhomme enfante un film pour petits et grands, surtout petits. Yongary, Monstre des Abysses narre l’histoire de coréens d’exceptions.

Un cosmonaute est rappelé d’urgence par ses supérieurs alors qu’il est en lune de miel. Ces derniers veulent l’envoyer toucher les étoiles pour observer la Terre. Après un séisme, les autorités s’interrogent sur de possible essai nucléaire qui viendrait de la RPC. Ils en profitent également pour envoyer un observateur, armé de son appareil photo dans la région située à la verticale de l’épicentre du tremblement de terre. Il émerge alors des profondeurs  un énorme monstre préhistorique : Yongary ! s’exclament ici et là quelques figurants durant le métrage. Minute ! Comment connaissez-vous son blaze ? Une question qui n’aura, bien entendu pas de réponse.
Aux côtés de Kim Soo-yong et LeeMan-hee, le réalisateur a fait partie des leaders de cette vague de jeunes cinéastes qui a émergé dans les années 60. Il a co-écrit le scénario avec son acolyte Seo Yun-sung (scénariste prolifique des années 60 et 70). Les deux hommes ont collaboré à de nombreuses reprises. Ils livrent donc un scénario à l’esprit enfantin où l’intrigue se résume à Yongary-qui-détruit-tout-sur-son-passage. Brave bête va. Accessoirement, les coréens qui combattent le monstre reptilien tentent de trouver un moyen pour en venir à bout. C’est peine perdue tant leurs efforts sont réduits à néant face à la puissance de ce monstre, cracheur de feu et usant d’un laser jaillissant de sa corne qui s’apparenterait à un fil à couper le beurre (voir la déroute des forces armées). Autant vous dire que les actions montrées à l’écran sont une grosse poilade qui se savoure autant que l’on s’ennuie. On n’échappe malheureusement pas à des moments creux et sans saveurs, où les acteurs se regardent jouer. Qu’importe ! On s’amuse du chaos que la bête engendre comme de cette population affolée sous le coup de la loi martiale. Une chose intéressante se produit alors. D’un côté, une partie de la population fuit, c’est l’exode. De l’autre, il y a celle qui fait le choix de rester. Non pas pour combattre la bête à queue, plus haute que les immeubles en carton, loin de là. Mais ils préfèrent rester pour manger à s’en crever la panse, boire comme des trous et danser à s’en perforer les poumons. Intéressant… (et réactions à méditer).
Yongary, Monstre des Abysses se montre alors à nous comme ces productions périmées d’un autre temps. Et pourtant, à l’époque, le film de Kim Ki-duk pouvait se targuer d’être un film à gros budget. Des techniciens japonais (on ne nous dit pas s’ils étaient bons ou mauvais) avaient fait le déplacement pour réaliser les effets spéciaux. Ces mêmes effets spéciaux qui aujourd’hui participent grandement aux ricanements avec son acteur (l’inconnu Cho Kyoung-min) endossant la combinaison en caoutchouc, avec ses maquettes à ras du sol et ses pétards pour les explosions. Jusqu’alors sans précédent dans l’industrie cinématographique sud-coréenne, ce Yongary, Monstre des Abysses faisait figure de modernisme et d’audace. A tel point que cette co-production Kuk Dong (pour la Corée) et Toei Company (pour le Japon)  fut acheté à l’étranger par l’American International Pictures. Une première  et du « new » donc qui comme souvent avec les prototypes ont du mal à convaincre, et ce, même avec tout le capital sympathie qu’on s’efforcerait d’insuffler. Tout y est grossier. De ces cravatés tentant de trouver une solution pour venir à bout du monstre à cette petite bande composé d’un jeune scientifique, de deux nanas et d’un gosse qui trouve le point faible de Yongary, point faible qu’on taira ici, mais qui est sujet à une raillerie pleine de consternation.
Concluons. Le spectacle qu’offre Yongary, Monstre des Abysses est affligeant. On peine à rester éveillé. Les acteurs semblent réciter leur texte. Les actions qu’ils entreprennent semblent toutes fausses. Oui c’est de toi dont je parle dans le fond et qui fait mine de bidouiller ses deux boutons en plastocs devant lui. L’intrigue est un vide intersidéral et ils sont deux pour la pondre ! Mais ! Mais d’un point de vue nanardesque, le bousin vaut son pesant de cacahouètes. Allez, je m’en fiche, je SPOILE sans état d’âme. Faut le voir l’observateur finir dans un accident de la route des plus ridicules qui soit pour se rendre compte que non ! Il est toujours vivant, il a survécu et parvient, avant de crever pour de bon à livrer des clichés qui révèlent l’évidence. Il faut le voir le gamin avec sa lampe-torche chelou éclairer le couple de jeunes mariés qui prend peur. Le même gosse, avec la même lampe-torche chelou qui éclaire et réveille, du même coup Yongary qui en profite pour danser (Okaaayyy) sur une musique pop rock, genre The Beach Boys ! Mais WTF ?! Où est-ce qu’on est ? Et ces pilotes d’hélicoptère faisant les fiers parce que faisant joujou avec notre monstre préféré dont les flammes leurs lèches les hélices. Je pense qu’on ferait tous une tout autre tête dans ces moments-là. Flammes qui d’ailleurs sortent d’un tuyau que l’on voit dans la gueule du reptilien, etc… etc… etc… FIN DU SPOILE.

I.D.

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