jeudi 29 octobre 2015

In Our Time : Taiwan stories

jeudi 29 octobre 2015

 
Film omnibus taïwanais signé par un quatuor de cinéastes, In Our Time / Guang yin de gu shih (1982) se divise donc en quatre segments. Ils sont les faits, dans l’ordre de Tao T-chen (Tête de Petit Dragon), Edward Yang (Désirs), Ko I-chen (La Grenouille Sauteuse) et Chang Yi (Dîtes-moi Votre Nom), tous de jeunes cinéastes. 

Mise en scène sous l’égide du Central Motion Picture Corporation (CMPC) qui devait imposer une politique de quotas visant un nombre relatif de productions cinématographiques nationales dans les salles de cinéma, In Our Time est souvent considéré comme le métrage qui lança la superficielle « nouvelle vague » de l’île de Formose, et qui fut nommé le « Nouveau Cinéma Taïwanais ». Ce film met en lumière un Taïwan à différentes époques (de 1950 à 1980) et à travers différents âges (enfance à adulte en passant par l’adolescence), comme une passation de témoin qui conserve, d’un segment à l’autre de mêmes thèmes.

Caractérisé par un style que l’on qualifiera de « réaliste », en étroite opposition avec ce qui se faisait alors, In Our Time détone par son traitement. Du moins, il était à l’image de cette jeune génération de réalisateurs émergeants, un mouvement collectif filmant avec peu de moyen et non sans une certaine originalité. Cette effervescence créative sans échos majeur, le CMPC la canalisa, après avoir lancé un concours pour produire le film qui nous intéresse ici. Notons par ailleurs que ce premier essai fut un succès au box-office et incita le CMPC à persévérer sur cette voie, celle d’un nouveau cinéma local. 
Ce qui frappe en visionnant In Our Time, et bien après c’est l’identité qui se détache de chaque segment tout en parvenant à maintenir un résultat cohérent. La patte de ces jeunes réalisateurs se récent à l’écran. On y décèle une sensibilité propre à chacun qui s’inscrit admirablement dans un ensemble homogène. Les parties chronologiques distinctes auraient pu être une même histoire, bien entendu si les personnages n’avaient pas été différents. De ce fait, on suit tranquillement ce cycle de vie, entre joie et mélancolie. Tous ont en commun le quotidien de leurs personnages principaux. Tous touchent de près ou de loin à l’amour. Tous sont les témoins de la mutation d’un pays. 
Dans le premier segment (l’enfance), Tête de Petit Dragon Tao T-chen narre le récit d’un jeune garçon vivant en marge de ses camarades de classe et étant le mal-aimé de sa famille. Avec un style formel sobre, on s’attache facilement à ce garçon qui va faire la connaissance d’une jeune fille de son âge, son pendant féminin. On soulignera des passages fantasmagoriques. L’histoire se veut touchante. 
Avec Désirs (l’adolescence), Edward Yang fait preuve d’un tact peu commun. Il met en scène une jeune fille qui vit ses premiers émois amoureux tout en prenant conscience de son corps qui change. On découvre son passage de l’enfance à l’adolescence magnifié par des séquences prenantes. Un réalisateur inspiré qui mettait déjà en exergue les souffrances physiques et sentimentales dont il allait caractériser certaines de ses œuvres futures.  
La Grenouille Sauteuse (jeune adulte) de Ko I-chen s’arrête sur un universitaire dont le but est de participer à une compétition de natation. S’exprimant de temps à autre par le biais de la voix off, on suit un jeune homme au sein de la fac, de sa colocation, de son premier boulot et de l’amour qui s’invite à travers une jeune femme qu’il n’ose aborder. De facture légère, on notera que Ko I-chen tente de replacer l’homme taïwanais dans la « course ». Si l’on peut l’exprimer comme cela. Un jeune homme qui a dépassé sa condition physique pour être égal voire supérieur à l’homme blanc (forcément arrogant), un sous-propos qui interpelle. 
Dans le dernier segment, Dîtes-moi Votre Nom (adulte), Chang Yi inscrit son récit dans la comédie, notamment burlesque. Un couple appréhende la société taïwanaise agitée. Elle ne peut accéder à son travail à cause de l’oubli de son pass. Lui s’est enfermé à l’extérieur de son appartement sans ses clés et en caleçon. Chang Yi joue des deux situations. Cette partie est agréable à suivre. Une mention spéciale pour l’actrice Sylvia Chang Ai-Chia.  
In Our Time offre quatre portraits réussis sur les étapes de la vie, entre doutes et désillusions, entre espoir et réussites. Un film omnibus cohérent où ses jeunes cinéastes font preuve d’un certain talent. On soulignera également de bonnes interprétations qui apportent un plus indéniable à cette entreprise. 

Ce long-métrage est à découvrir dans le DVD édité par Spectrum Films dans lequel figure la bande-annonce. 

I.D.

3 commentaires:

Olrik a dit…

Ça m'a l'air sympa tout cela, d'autant qu'à part Hou Hsiao Hsien, le cinéma taïwanais j'y connais pas grand chose (bon j'ai quand même vu Yi yi de Yang). Me fait penser que j'ai d'ailleurs le dernier Hsien à voir.

I.D. a dit…

Oui ce film omnibus est sympa, d'autant plus surpris par le jeune âge des réal'. Ils font preuve d'une vraie maturité, tout en préservant ce côté désinvolte.

Sinon et c'est malheureux, on réduit souvent ce cinéma-là au seul HHH. La filmo' d'Edward Yang est à découvrir, c'est indéniable.

Dans ce Nouveau Cinéma Taïwanais, j'en ai pas vu des masses. Je connais plus le cinéma de genre, les p'tites série B en étroite relation avec HK. Il faudrait que je m'y mette sérieusement...

patersonyacoub a dit…

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