mardi 6 décembre 2011

Jour 5 : Rencontre avec la vie nomade

mardi 6 décembre 2011

[Dans l'épisode précédent, c'est le drame : le jour où la vodka coula]

Après une nuit dans la forêt, nous voici repartis pour une journée d’excursion. Le temps est toujours aussi clément. Le moteur tourne. Jack nous dépose au pied d’un arbre sacré. Nous sortons, marchons en faisant trois fois le tour de l’arbre et ajoutons une pierre à l’Ovoo qui se trouve sous les branches. En Mongolie, les Ovoo prennent pour la plupart la forme d’un tas de pierres et se trouvent au sommet des collines et montagnes. Ils sont édifiés comme des repères et sont considérés comme des monuments sacrés. Un mongol doit toujours s’y arrêter pour faire une offrande (argent, vodka ou produits laitiers) et y ajouter une pierre en guise de reconnaissance et preuve de son passage.
Après cette escale, nous partons admirer (nous l’avions entraperçu la veille) les gorges de la rivière Chuluut. Impressionnant. La vue plongeante donne soudain une sensation de vertige. Le site est resté à l’état brut, sans aucune délimitation pour éviter d’éventuels accidents. D’ailleurs Chimgee, nous raconte que quelques années plus tôt un homme avait fait une chute mortelle. C’est peut être le moment de me débarrasser d’I.D, en toute discrétion…
Nous poursuivons par la découverte du volcan Khorgo (actif il y a 700 ans) et profitons pour nous balader autour de la montagne. Nous entamons une bonne marche avant d’atteindre le cratère. Le spectacle, tout comme celui des gorges, donne le vertige. Nous nous asseyons un instant quand nous sommes rejoins par un groupe mongol. Un vieux monsieur ferme le marche en nous souriant. Il échange quelques phrases avec Chimgee et nous fait comprendre qu’il est parvenu à gravir cette montagne grâce à sa bière, une « Hite » (bière coréenne). Nous rigolons, puis débutons notre descente. I.D. prend des roches volcaniques en souvenir et je manque à plusieurs reprises de tomber, le sol étant très instable. De nombreux ovoo jalonnent la montagne volcanique.
 
 
Après deux heures de route mouvementées, nous parvenons à trouver la famille qui nous accueillera durant deux nuits. A notre arrivée, nous rencontrons la maîtresse des lieux (une dame d’une cinquantaine d’années) et un chien prénommé “Roté” (avec un "R" roulé). Nous posons nos affaires et nous installons dans la yourte. Un sentiment étrange m’envahit. Moi qui attendais avec impatience cette rencontre, je me sentis soudain mal à l’aise, et je n’étais pas la seule. Entrer dans l’intimité de ce couple sans pouvoir un minimum échanger et communiquer, m’a beaucoup dérangé. Sans compter le fait que Chimgee n’avait pas fait les présentations d’usage que nous aurions certainement apprécié. Ce sentiment ne sera pas propre à cette première rencontre. Il sera présent à chaque fois que nous aurons l’occasion d’être reçu chez des familles nomades. Nous avons d’ailleurs interpelés notre guide qui nous à dit que « Chez les nomades, cette pratique ne se faisait pas trop ».
 
 
Déménagement d'une famille nomade : trace d'une yourte
 
Après quelques minutes, nous tentons de prendre nos marques. La yourte est de petite taille. A l’intérieur, tout le nécessaire et une odeur particulière provenant d’un énorme fut contenant le lait fermenté. La maîtresse des lieux nous offre du thé au lait salé et une assiette de spécialités à base de lait (fromage, biscuit, crème de lait). Pendant ce temps, Zorigoo prépare le déjeuner. Au menu une soupe de nouilles maison à la viande de yacks séchés. De quoi nous réchauffer !
 
 
Fut de lait fermenté
Après le repas, notre hôte se met à la préparation d’un alcool à base de lait fermenté de yack. Une fabrication 100% artisanale qui nous ravira.
Remplir une grande bassine de lait fermenté de yacks posée sur une source chaude (ici le poêle)
Ajouter par dessus un tonneau "ouvert"
A l'intérieur et au centre du tonneau, faire suspendre un récipient, qui permettra de récupérer la condensation (l'alcool provenant de la vapeur de lait fermenté)
Ajouter une bassine
Nouer des lambeaux de tissus afin de préserver la vapeur d'alcool
Ajouter de l'eau froide (ici pris de la rivière)


Nous profiterons ensuite d’un doux après-midi entre les promenades, la compagnie de Roté et une bonne sieste. Le dîner pris, l’heure est à la traite des yacks. Nous nous couvrons et suivons notre hôte. La nuit commence à tomber. Première étape, sortir les bébés yacks de l’enclos un par un (chacun ayant un surnom pris d’une caractéristique physique) afin qu’ils créé une montée de lait en tétant. Le travail de traite peu ensuite commencer. Je m’y suis collée, ce fut un terrible échec. La prise sur les minuscules pis de yacks était difficile. Ridicule est le terme approprié : pas une goutte de lait n’est sortie... Pour éviter de retarder l’activité, j’ai rapidement redonné la main. Il fait nuit noire alors qu’il reste encore deux bonnes heures de travail. La dame poursuit la traite munie d’une lampe de poche.
 
 
 
Après une toilette express, nous nous réfugions sous la yourte. Le poêle est allumé. Nous nous endormons dans une agréable chaleur – le pied ! – allongés sur un petit lit à ressort.
Diana

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