Si les noms des personnes ont été changés, tous les évènements de cette histoire sont vrais.
Une enfance en enfer. Cambodge 17 avril 1975 - 8 mars 1980 est un récit autobiographique écrit par le cambodgien Malay Phcar. Ce dernier revient sur son enfance avec la prise du pouvoir par les khmers rouges au Cambodge en 1975 jusqu’à l’entrée des vietnamiens en 1979 et son départ pour la France.
On suit dès lors à travers les yeux de Malay, enfant de neuf ans, l’évacuation des habitants de la capitale, Phnom Penh. On découvre cette délocalisation forcée, la route vers la campagne et les camps de travail à l’arrivée. Malay Phcar nous parle de son expérience et celle de sa famille. Cinq années d’horreur qu’il affronte dans la faim, la maladie et la mort qui frappe les siens, sans oublier les humiliations.
Dans Une enfance en enfer, Malay Phcar adopte un récit à la première personne. Nous suivons ainsi ces évènements à travers ses yeux. Tout d’abord raconté de manière simpliste comme un enfant pourrait le faire, la pensée du personnage évolue au fil des pages et du temps qui passe. Le style d’écriture est simple et épuré. Il révèle une certaine froideur comme si l’auteur opérait une autopsie sur ce passé. Les phrases sont courtes et concises. Elles ne confèrent pas d’émotion palpable. Pourtant on parvient tout de même à s’émouvoir face à cet enfer rempli d’une terreur sans borne. Elles révèlent toutes la dureté de ce régime et du chaos qu’il a répandu dans l’ensemble du Cambodge. Les sentiments multiples s’entrechoquent dans la psyché de Malay. Cet enfant devenu adulte au gré des circonstances, mais qui garde en lui une âme d’enfant, ce malgré l’horreur.
Une enfance en enfer est un récit qui se veut poignant. Un témoignage émouvant et prenant sur la machine à déshumaniser qu’était le Kampuchéa Démocratique. Les différents camps de travail, l’endoctrinement, les tortures, les exactions, la famine sont la résultante d’une folie peu commune dans laquelle ce gamin et sa famille sont plongés. On ne ressort pas indemne d’une telle lecture.
I.D.
Editions J’ai lu, 284 pages, 2007 (éditions Robert Laffont, 2005).
3 commentaires:
C'est bien ça une critique de livre ! Et ça coïncide bien avec le docu à l'affiche.
C'est pas faute d'en lire des auteurs qui nous viennent d'Asie.
Effectivement, il permet de faire un parallèle avec le doc' de Rithy Panh sur Duch. On est dans la thématique en tout cas. ;)
Tu es allé voir ce dernier documentaire de Rithy Panh ? J'ai beaucoup aimé pour ma part.
Pas encore vu non le docu. Et là y a du film asiat' qui sort en ce moment, j'espère que vous allez en profiter ^_^
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