vendredi 28 mai 2010

The Tiger factory : Vers un lendemain meilleur ?

vendredi 28 mai 2010

Woo Ming Jin avait déjà écrit une page marquante avec Woman on Fire Looks for Water. Découvert dans le cadre du Cycle Singapour, Malaisie, il avait livré un film tendre et sensible sur les derniers jours d’un vieillard mis en parallèle avec les interrogations d’un jeune homme. Il nous revient avec The Tiger Factory (2010) (présenté à Cannes à la Quinzaine des réalisateurs), un drame sur le parcours d’une jeune femme, Ping, qui souhaite partir au Japon pour échapper à un quotidien difficile.

Les retrouvailles ont été jouissives et l’enthousiasme de retrouver le nouveau film de Woo Ming Jin n’a pas faibli d'une seconde durant la projection. The Tiger Factory est un film prenant et intelligent. Sur une structure proche de Woman on Fire Looks fort Water, le cinéaste pose le récit de cette jeune femme rongée par la solitude et l’espoir de trouver un futur plus glorieux, en l’enrichissant d’un environnement culturel fort. Woo Ming Jin complexifie son entreprise en alimentant son histoire, celle d’un individu, avec celle d’un pays, la Malaisie. Alors derrière la fiction, se cache un fondement documentaire, pas dans la forme mais dans le fond. Il y a certes l’histoire Ping, mais il y autant de force dans l’environnement dans lequel elle évolue. Avec un regard aiguisé, Woo Ming Jin nous fait découvrir les bas fonds de cette société malaisienne : une jeune génération qui rêve de quitter une terre natale, des personnes d’influence qui tirent profit des plus démunis, une pauvreté qui pousse la population à jongler entre deux activités professionnelles…

The Tiger Factory est un film humble. Et c’est bien en cela qu’il touche. Une humilité alliée à une sensibilité qui rend le film bouleversant. Des scènes de vie grouillant avec le bruit des moteurs ou ceux des cochons, puis s’arrêtant dans des silences pesants, faisant naître ou renaître les souffrances les plus profondes. Alors The Tiger Factory explose dans une tristesse infinie nourrie par des individus comme Ping, errant, à la recherche d’un nouvel horizon, loin mais parfois atteignable… Woo Ming Jin confirme son talent dans l’écriture de portrait intime révélant les maux d’une Malaisie contemporaine. Beau travail.

Diana

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