jeudi 17 juin 2010

In the Heat of the Sun : Entre fantasme et réalité

jeudi 17 juin 2010

In the Heat of the Sun/Yangguang canlan de rizi (1994) est le premier film de l’acteur chinois Jiang Wen, qu’il réalise et écrit d’après le roman de Wang Shuo. Il place l’action lors de la Révolution Culturelle en Chine et plus particulièrement dans la ville de Beijing étrangement vidée de certains de ses habitants. On y voit des bandes de jeunes qui vont et viennent sous la chaleur de l’été, dont la présence parentale est peu présente.

L’ouverture de In the Heat of the Sun se fait à travers la voix off du protagoniste, on comprend dès lors que le personnage principal sera le narrateur de son passé, enfant et adolescent. Il se plonge dans une période particulière de la Chine, pourtant le cinéaste ne prend pas le parti de réaliser un témoignage politique préférant à cela développer un récit léger et onirique.

Jiang Wen met en scène l’histoire de Xiao Jun surnommé « Monkey » par ces amis. On y suit son quotidien durant un été où il va vivre ses premiers émois amoureux, la naissance de son petit frère entre autre, ainsi que les journées passées avec sa bande.

Dès la voix off d’ouverture, Xiao Jun adulte nous prévient : les souvenirs qui vont être montrés seront altérés. Il le dit lui-même Beijing a tellement changé qu’elle n’a plus beaucoup de chose à voir avec la ville de son enfance. Du coup, les évènements relatés sont mélangés à son imaginaire. Il se raconte comme ayant bénéficié d’une grande liberté avec un père soldat constamment en vadrouille. De ce qu’il se souvient de sa mère c’était cette facilité qu’elle avait de le frapper pour un rien. Xiao Jun a la particularité de pénétrer chez les gens absents. Il y passe ses journées à squatter l’appartement choisi sans jamais rien voler, si ce n’est un moment de détente : faire une sieste ou s’amuser. C’est sa rencontre avec Mi Lan qui sera majeure.

Jiang Wen choisit de raconter avant tout des moments heureux, remplis de la nostalgie d’un adulte sur une enfance et adolescence. Il montre le regard que cet adulte porte avec du recul et la façon dont il se remémore ces instants. Il met en avant cette facilité qu’on a d’enjoliver le passé avec le temps qui s’écoule. Sa réalisation est très académique, c’est du côté du montage qu’il faut chercher un travail de maitrise dans lequel on ne sait jamais si l’on assiste a un moment réellement vécu ou si la mémoire fait défaut et fait donc mentir le narrateur.

In the Heat of the Sun est un film intéressant et qui se laisse regarder. Intéressant pour la manière dont le sujet est traité (les souvenirs sur son passé). Il se laisse regarder car les péripéties sont distrayantes et que les acteurs réalisent de bonnes prestations. Pourtant, on regrette que le parti pris s’appuie essentiellement sur l’humour et l’aspect enfantin, même si ce dernier offre de jolie scène comme celle de Xiao Jun et sa bande de copain, qui habillés en uniforme imitent les chorégraphies du ballet de l’Armée Rouge. Ce contexte de la Révolution Culturelle est à peine esquissé, si ce n’est par le biais de l’histoire du grand-père de Xiao Jun accusé et condamné d’être un bourgeois, ce qui aura des conséquences sur la profession de ses parents. A part cela, rien d’autre, et encore une fois on a tendance à ne se souvenir que des bons moments passés. Quelques longueurs viennent nuirent au récit sans pour autant altérer l’œuvre.

Pour ma part, j’ai apprécié tout particulièrement la scène de l’expédition punitive où Xiao Jun et sa bande de copain, tous armés de briques chevauchant leur vélo et partent se venger sur une bande rivale orchestrée par l’International, c’est du grand.

I.D.

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