mercredi 18 juillet 2012

Jour 8 : Le jour où la neige tomba...

mercredi 18 juillet 2012

[Dans l'épisode précédent : Nous étions à la recherche d'une famille nomade

Une nuit de plus sous yourte. Au réveil, je me sens plutôt en forme. I.D.  semble moins frais et me narre les nuisances sonores qui ont perturbées son sommeil. Nous sortons de nos sacs de couchage. Les matins sont rythmés par le même rituel, je regarde I.D., le motive pour me suivre dans le « cabanon de l’intimité » (je reviendrai sur ce point plus tard). Je sors la première et durant un court instant perd toute notion du temps : il neige ! Je n’y crois pas, et peine à ouvrir les yeux. Je fais quelques pas, et interpelle I.D. « Viens voir, il a neigé ! ». Le froid nous envahit mais nous restons ébahit par cette surprise matinale. Ces steppes enneigées étaient un ravissement total (la veille elles étaient verdoyante) !  Je pars en direction du cabanon « grande contenance ». Depuis le début de notre voyage, nous avions eu l’habitude d’occuper des lieux naturels ou de petits aménagements rudimentaires pour nos « besoins ». Ici, c’est le format XXL, que dis-je le grand luxe, le cabanon était spacieux et pouvait facilement recevoir au bas mot 6 personnes en position accroupis, si si ! C’est à cet instant que quelque chose changea entre I.D. et moi... Oui je peine à l’avouer mais nous avons partagé un moment d’extrême intimité – assez improbable…
Nous petit déjeunons classiquement, puis passons un moment en compagnie des deux marmots (le plus âgé, celui de notre hôte et le plus jeune, d’un couple du voisinage) qui semblent s’éclater en dessinant des formes s’apparentant à des animaux (mouais). Un jeu de devinettes s’instaure semble t-il. La matinée passe assez vite. Nous rangeons nos affaires, et avant de partir le chef de famille (qui est guide local), décide de nous concocter une soupe mongole à base de viandes de yack séchées et de lait frais. 
Le ventre rempli, nous partons en direction des chutes d’Orkhon, nous y arriverons rapidement. Le froid est tel qu’il est difficile de se motiver à sortir du 4x4. Il faut préciser que nous n’étions pas du tout préparés à un tel changement climatique, parole de Sudvaa - mon contact mongol. Nous nous motivons, faisons le tour du site, prenons quelques clichés et repartons en direction de Jack et Zorigoo, qui attendaient tranquillement dans le véhicule, bande de veinards !
Une fois montée, Chimgee nous explique que la visite du lac des 8 nombrils est compromise en raison de la météo. Elle nous propose à la place de passer une nuit dans le village de Jack, notre chauffeur, qui se trouve non loin d’ici. Nous ne réfléchissons pas longtemps et acceptons (l’idée de dormir sous tente nous a vite décidé). Sur le chemin, nous découvrons des paysages abimés par les chercheurs d’or. L’eau jaunâtre des rivières nous a instantanément interpelés. Chimgee nous raconte que les terres sont totalement polluées par les produits utilisés par les sociétés chinoises. D’ailleurs les conséquences commencent à rudement toucher les locaux ainsi que leurs bétails souffrant de malformation et de maladies diverses.

Nous arrivons chez Jack, non sans mal, les chemins boueux rendent difficiles l’accès à sa maison, l’une de ces maisons colorés et qui a poussé de façon quasi-anarchique dans ces villages typiques. Sur son terrain cohabitent deux autre familles, l’une dans une maison voisine, l’autre dans une yourte. Chimgee nous raconte que cette pratique de location de terrain est courante. En arrivant nous voyons un deuxième 4x4 russe, qui appartient au frère de Jack, aussi chauffeur. Nous entrons faisons connaissance avec sa femme, sa fille et son petit-fils. Quel bonheur d’être dans une maison au chaud ! Nous étions contents de séjourner, par ce froid, chez Jack. Zorigoo fait chauffer de l’eau et nous prenons un goûté devant la TV (un objet dont nous avions presqu’oublié l’existence). On est bien !
Chimgee nous demande si nous souhaitons prendre une douche. Après 6 jours d’usage intensif de « lingettes », nous en avions bien besoin… J’avais l’espoir que la maison de Jack recelait une salle de bain… C’est peine perdu, pas d’eau courante ici ! Il faut savoir que l’eau courante est rare en Mongolie. Seules quelques grandes villes en bénéficient. De ce fait, le seul moyen de prendre une douche digne de ce nom est de se rendre dans les douches publiques. Nous prenons de quoi nous savonner et partons, Chimgee, I.D., Zorigoo et moi-même. Après 5 minutes de marche, nous arrivons. Nos acolytes partent dans des douches individuelles, nous prenons une salle un peu plus grande. Les vapeurs d’eau chaude nous mettent en condition. Le pied ! Nous parvenons avec difficulté à régler la température de l’eau, une fois brulante, une fois glacée. Après quelques minutes, nous profitons de longues minutes avec pour fond musical J-lo feat. Pitbull – encore ! Il semblerait que Zorigoo ne soit pas le seul à apprécier…

Nous sortons des douches publiques en compagnie de Chimgee lorsqu’une moto nous klaxonne. Et qui voilà, le frère de Jack avec à l’arrière un ami et notre bad boy national Zorigoo. Ils font leur kéké échangent quelques phrases et repartent. Nous rentrons et restons tranquillement dans le salon de Jack à regarder les infos, les clips de pop locale et autres K-dramas (la Mongolie est folle de culture coréenne).

Le dîner approche, Zorigoo nous concocte de la viande de bœuf accompagnée de pommes de terre. Nous dégustons devant la télé en « famille ». L’ambiance est bon enfant. Le petit fils de Jack devient une attraction à lui seul. Zorigoo nous interpelle sur leurs stars locales : « Mongolian pop ! Mongolian chante ! ». On parle de Lady gaga, tout roule, tellement que v’là le Jack tout sourire (il était déjà bien), revenant avec 2 litres de bière, il ne rigole pas le bougre ! Le breuvage est conditionné dans une bouteille en plastique, chacun à sa dose et nous trinquons joyeusement. Jack nous montre ses photos de famille, les médailles de danse qu’a remportée sa fille, ses clips de chansons mongoles classiques préférés, tout y passe. Pendant ce temps, le petit bout continue à faire le mariole et décide, par la même occasion, d’uriner (à deux reprises) sur le tapis qui nous servira de lit… Jack affirme que c’est présage d’un heureux évènement, euh ouais ?!
Après avoir passé une bonne partie de la soirée ensemble, Chimgee et Zorigoo nous disent « A demain ! » et décident de prolonger la leur avec des amis. Ils ne rentreront pas de la nuit. Nous nous installons dans le salon, nos sacs de couchage sont prêts à nous accueillir, bonne nuit !

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Diana

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