samedi 15 octobre 2011

End of Animal : Apocalypse

samedi 15 octobre 2011

Premier film de Jo Sung-hee, End of Animal (2010) est un film indépendant qui nous plonge dans une ambiance post-apocalyptique surréaliste. 

Sun-yeong, une jeune femme enceinte rentre chez sa mère en taxi. Elle le partage bientôt avec un auto-stoppeur dont elle ne voit pas le visage. Ce dernier sans gêne et faisant preuve d’une certaine impolitesse connait tout de sa vie ainsi que celle du chauffeur. Alors que le taxi continue sa route, l’homme égrène un compte à rebours. Lorsqu’il arrive à zéro, une lumière éblouissante jaillie. Sun-yeong se réveille, seule…


End of Animal n’est pas facile d’accès et fait partie de ces films, qui indubitablement, feront débats. En ce qui me concerne, il est habité d’une force peu commune qui parvient à allier film d’auteur et de genre. A travers cette œuvre à la fois dure, sale et obscène, Jo Sung-hee dépeint les relations humaines dans une société qui se désagrège. On perçoit les instincts grégaires qui nous habitent tous. Un instinct animal qui se propage tout au long du film comme cette fin de monde. Dans cette campagne perdue, le cinéaste développe une atmosphère pesante et crépusculaire qui interroge sur la place de la femme dans la société mais s’emploie également à placer Dieu au centre des évènements qui se jouent. Est-ce un dessin de Dieu ? Ou du Diable ? Alors qu’on assiste incontestablement à la fin du monde par le biais d’un monstre qui rôde (l’un des anges de l’apocalypse ?), nous suivons la survie de Sun-yeong, perdue au milieu de nulle part, dont la grossesse est avancée. Elle rencontrera sur sa route des âmes perdues qui n’ont plus aucun espoir. Nous sommes confrontés dès lors à un cauchemar qui communique un certain malaise.

Côté réalisation, Jo Sung-hee livre une œuvre épurée. Il tire en longueur certain plan, insiste sur le paysage désolé, renforçant la situation apocalyptique. Tout épuré est le scénario qui se focalise essentiellement sur l’errance du personnage qu’est Sun-yeong. Il va de soit que ce dernier aspect peut être sujet aux critiques négatives. On pourrait reprocher au cinéaste, scénaristiquement parlant, de laisser le spectateur dans un certain désarroi. Au-delà, End of Animal souffre de deux maux. Un rythme loin d’être soutenu et des longueurs. Un film loin d’être parfait donc mais qui réserve de très bonnes choses.

End of Animal est d’un intérêt certain. Il est de ces films qui interpellent par le trouble qu’il suscite. Il est de ces films qui laissent de nombreuses interrogations sans réponse, comme si le cinéaste souhaitait nous voir prolonger son œuvre en ne refermant aucune porte. Rien que le titre est des plus évocateurs sur la condition humaine. Bref. Un cinéaste à suivre !

I.D.

7 commentaires:

Sans Congo a dit…

je propose qu'on lui envoie une lettre pour lui demander ce qu'il a voulu faire/dire/transmettre comme message
ça ne devrait pas être très dur d'entrer en contact avec lui

David Tredler a dit…

Faudrait surtout lui demander pourquoi il a planté son film alors qu'il partait bien... ;)

I.D. a dit…

Chaque chose en son temps les gars ! Ok, écrivons-lui et mettons les choses sur la table. J'espère qu'il pige la langue de Shakespeare parce que perso', je la comprends autant que le coréen ! ;) Ouf, heureusement que David capte la langue du pays du matin calme... ^^ On se met en quête de demander au staff son adresse mail. A+

Sans Congo a dit…

On peut la demander à Pierre tout à l'heure, je crois qu'il a dit qu'il lui avait déjà envoyé un mail

et pour l'anglais, un coup de google translate ça lui fera pas de mal

Nico a dit…

Bizarrement, j'étais plus que circonspect à la sortie de la salle et plus j'y pense, plus j'y vois des choses passionnantes dans ce film!

Sans Congo a dit…

ouais Nico j'ai lu que tu étais assez positif sur le film !

I.D. a dit…

Carrément Nico. Il est clair que plus le film mûrit en nous et plus il dégage des choses qui pousse à la réflexion. Je pense qu'il fait parti de ces films dont il faut dépasser l'état de trouble dans lequel il nous met. Depuis que je l'ai vu, j'y pense souvent. Y a un truc...

Je vais de ce pas te lire.

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