Premier film de la courte filmographie mais ô combien importante d’Allen Fong Yuk-Ping, Father and Son (1981) est porté par de nombreux éléments autobiographiques de son auteur. Le cinéaste hongkongais qui venait de quitter la Radio Television Hong Kong (RTHK) allait s’imposer comme l’une des figures marquantes de la Nouvelle Vague HK. Dans cette production indépendante, il y insufflait ses souvenirs d’enfance et d’adolescence. Le film allait ainsi s’avérer d’une importance cruciale puisqu’il représentait et représente un Hong Kong des années 60 et 70 bel et bien révolu, aussi bien dans les mœurs que les conditions de vie plus globales.
A la mort de son père, Law Ka Hing qui a suivi des études aux Etats-Unis revient à Hong Kong. Son passé ressurgit alors et on le découvre enfant, entre une intégration difficile dans sa nouvelle école et la relation tendue avec son père qui rêve de le voir réussir dans la vie…
Mémoire individuelle et collective se confondent dans Father and Son, ce drame qui emploie par moment des techniques documentaires pour argumenter son propos marque par le réalisme qu’il déploie. Le long flash-back qui nous montre le passé de Law Ka Hing, jeune diplômé met en avant l’opposition entre tradition et modernité. Ils en découlent des conflits inter-générationnels. Un père autoritaire d’un côté, les rêves d’un fils de l’autre qui entrent en contradictions. Allen Fong traite de cette rupture en important un souffle et un regard novateur que n’avait pas certaines œuvres antérieures, plus classiques et traitant de thèmes similaires. Les relations du père et du fils qui y sont développées offrent des personnages forts et intensifient le récit. On y découvre une forme de tension permanente dont l’écriture y est pour beaucoup. Ce film autobiographique est un film touchant dont l’émotion est palpable à chaque instant. Father and Son vaut également pour ses acteurs qui apportent avec leur jeu un plus indéniable. Du rôle du père tenu par Sek Lui à Law Ka Hing enfant que campe admirablement Lee Yue-Tin ou bien encore l’actrice Yung Wai-Man interprétant la grande sœur qui se sacrifiera pour son jeune frère.
Father and Son est un beau film. L’œuvre d’Allen Fong se révèle un travail de qualité. La fluidité des plans et des histoires qui composent cette relation père/fils s’apprécient encore aujourd’hui. Notons que Father and Son remporta lors de la première édition des HK Film Awards le prix du Meilleur Film et du Meilleur Réalisateur.
2 commentaires:
Grâce à Paris Cinéma, j'ai vu les 3 premiers films d'Allen Fong. Tous de très grands. Father & Son est sans doute le plus facile d'accès, et le plus nostalgique. Cette façon de filmer HK très loin des clichés habituels est remarquable. Et l'histoire si émouvante...
P'tit Panda
Personnellement, je n'ai pas vu autant de travaux d'Allen Fong que ça. J'en ai sous le coude de lui donc je me rattraperais par la suite. Pas toujours facile de faire des choix et d'avoir le temps pour profiter pleinement d'un tel évènement. En tout cas, je suis heureux que le fest' ait réalisé un focus sur lui.
"Father and Son" est un très beau film, touchant et émouvant. Je te rejoins pleinement sur ce film. J'aimerai déjà le revoir tant il est bien mis en scène...
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