mardi 10 juillet 2012

Song of the Exile : Source

mardi 10 juillet 2012

Œuvre semi-autobiographique d’Ann Hui On-Wah, Song of the Exile (1990) met en scène la jeune Hueyin (Maggie Cheung Man-Yuk) installée à Londres. Cette dernière retourne à Hong Kong à l’occasion du mariage de sa sœur. Elle y retrouve alors sa mère, Aiko (Luk Siu-Fan) femme irascible d’origine japonaise. Les deux femmes ne tardent pas à entrer en conflit comme par le passé…

Sur un scénario de Wu Nien-Jen, co-scénariste de La Cité des Douleurs (1989) de Hou Hsiao Hsien, Song of the Exile pourrait s’assimiler à l’œuvre du taïwanais. Les deux films se rapprochent notamment dans cette façon de raconter une famille emportée par la grande Histoire qui se joue. Mais si Hou Hsiao Hsien ancrait son récit à Taïwan, Ann Hui, elle traite des relations d’une mère et d’une fille qui connaissent l’exil chacune à leur façon. Au gré de l’histoire qui semble se répéter, la cinéaste hongkongaise narre un récit qui prend racine après la Seconde Guerre Mondiale jusqu’aux années 70. Elle nous emmène de la Grande-Bretagne à la Chine en passant par Macao, Hong Kong et le Japon. A travers plusieurs flashbacks qui s’immiscent parfaitement à la narration tout en pudeur, Ann Hui met en parallèle ces différentes époques tout en retranscrivant les différences culturelles existantes. Ces époques se superposent, se répondent et nous montrent notamment l’évolution des mœurs chez les femmes. Si la mélodie qui se joue se veut douce, elle s’avère également dure à l’image des relations qu’entretiennent Hueyin et sa mère Aiko. Toutes les deux connaissent le déracinement et un profond ressentiment l’une à l’encontre de l’autre. Cette incompréhension permanente, et ce, depuis la tendre enfance du personnage interprété par Maggie Cheung les amènera à rechercher leurs racines, cet héritage si douloureux participant à leur identité.

Se jouant comme une mélodie suave faite de nostalgie âpre, Song of the Exile s’inscrit comme un grand film sur les relations tendues au sein d’une même famille mais également un regard sur le déracinement et la diaspora de ses membres. Une poésie cinématographique de l’intime, sublime, mise en scène avec délicatesse.  

I.D.  

4 commentaires:

P'tit Panda a dit…

Revu hier. C'est toujours aussi beau et émouvant. J'ai même trouvé le film trop court.

Ce film mérite vraiment une restauration...

I.D. a dit…

Trop court. Le film donne souvent ce sentiment là. La fin est vite expédiée. Un merci (amer) au producteur de l'époque qui ne voulait sans doute pas dépassé la durée standard des films de l'époque. J'ai l'impression qu'Ann Hui n'a pas pu conclure comme elle l'aurait voulu...

Effectivement, le film mériterait une restauration qui permettrait de renforcer la beauté des compositions des cadres.

a-yin a dit…

Ce film mérite une vraie sortie DVD. Je ne comprends pas, celui qu'on trouve à Hong Kong ne contient que la piste en mandarin et pas celle en cantonais. J'ai pu revoir le film en 2012 lors d'un festival de films chinois. Un de mes préférés, le film le plus touchant que j'ai dû voir.

I.D. a dit…

Tout à fait a-yin, il mériterait une sortie en bonne et due forme. Et lors du FPC'12, il fut également l'un des films les plus touchant que j'ai pu voir.

Enregistrer un commentaire

 
Design by Free WordPress Themes | Bloggerized by Lasantha - Premium Blogger Themes | Design Blog, Make Online Money