mercredi 24 février 2010

Summer Wars : La Matrice [Avant Première à Paris]

mercredi 24 février 2010

Film d’animation qui nous invite au fantastique et à l’aventure, Summer Wars / Samā Wōzu (2009) de Mamoru Hosoda (en avant première à l'UGC des Halles en présence du réalisateur. Voir les photos) s’intéresse à dépeindre une famille japonaise qui va devoir lutter contre un virus dans un univers virtuel. Cet univers prend place dans Oz, le doux nom d’un réseau social qui compte des millions de membres.

Kenji est un jeune garçon féru de mathématique qui passe le clair de son temps dans le monde virtuel d’Oz par le biais de son avatar. Natsuki quant à elle est la belle gosse du lycée et a besoin d’un « employé » pour les vacances d’été. Elle engage Kenji et l’invite à venir avec elle voir sa famille à la campagne. Une fois débarqué, il découvre qu’il doit jouer le petit ami de Natsuki. Il apprend donc non sans mal à faire connaissance avec sa « belle-famille »…

Au-delà, des personnages qu’on pourrait qualifier de stéréotypés (l’éternel geek qui deviendra héro, la fille inaccessible qui au gré des circonstances le deviendra, etc…), d’une histoire sans surprise où les rebondissements sont palpables et qui fait donc de cet animé, un film sans réelle surprise (et plutôt linéaire tant tout est joué d’avance), Summer Wars nous invite à un film qui se veut sympathique par certaines de ses scènes qu’on pourraient qualifier de cocasses voire marrantes. Si Summer Wars sait être plaisant notamment dans sa première demi-heure, développant les premiers contacts du « petit-ami » avec sa « belle-famille », force est de constater que le film sait être ennuyeux aussi. Ce qui est malheureux dans ce film d’animation de Mamoru Hosoda c’est le parti pris de l’auteur. En effet, ce dernier donne une trop grande part à ce monde virtuel, là où il était plus intéressant de rester ancré dans le monde bien réel. Bizarrement (quoique non), plus on avance dans le film et plus Oz prend place et évince le côté famille (bien qu’elle reste présente cela va de soit). Sans doute aussi que le sujet n’était pas là. Dommage.

Summer Wars nous révèle donc une famille qui s’unira pour combattre un Mal, incarné par une intelligence artificielle qu’on pourrait qualifier de virus. Un virus créant le chaos dans le monde réel. Du coup, panique. Le monde s’en retrouve bouleversé mais cette famille à la descendance de samouraï qui se bat même lorsque le combat est perdu d’avance, relève la tête et défi le virus avec force et courage. L’union fait la force, Mamoru Hosoda nous le rappelle. Pourtant, le réalisateur japonais ne parviendra jamais à gommer les redondances qui inscrit par moment son récit dans un pseudo-Pokémon ou bien encore dans un pseudo-Yu Gi Oh (merci Manu pour la réf’ qu’il me manquait). C’est flagrant et consternant. Sans doute se devait-il de faire plaisir à une certaine population. Toucher les jeunes générations ou bien tout simplement plaire à un public de geek qui je l’espère ne sera pas tombé dans le panneau. Car ce monde virtuel, ce réseau social, c’est pour eux, geek ou nerd (même combat) qui ont tellement le vent en poupe depuis ces derniers temps. Pour se faire, je vous sers du film catastrophe, un peu de mélo, de gambling, une poignée de bonne morale bien pensante…

Summer Wars est pour ainsi dire bateau. Je te joue du violon dans cette scène parce que c’est inscrit dans le code du manuel « réussir son film », je te fais durer inlassablement cette scène pour la densité dramatique qui ennuie plus qu’elle ne dramatise. Je te parsème des pleures ici et là pour montrer la cause qui se veut perdue mais on sait tous qu’ils s’en sortiront, faut pas déconner, c’est grand public. Est-ce un problème que Summer Wars soit « grand public » ? Loin de là. Il faut de tout pour faire un monde virtuel, n’est-ce pas ? De tout. De tout, un tas d’avatar vivant naïvement dans le meilleur des mondes où le Mal n’est jamais bien loin. Gare à vous, à nous. Solidarité. Bla-bla-bla. Une espèce de fausse métaphore de notre monde et ce réseau social ? S’il fait du monde un petit village, il a ses dangers mais tant que l’union et la combativité tel des samouraïs perdureront, nous pourront dormir sur nos deux oreilles et continuer à sautiller légèrement dans les champs pixellisés de l’écran de notre ordinateur.

Summer Wars est un film tendance qui surfe intelligemment sur notre rapport à la Toile sans nul doute. Facebook©, Twitter© et compagnie c’est Oz©. Les avatars de Oz, c’est nous. Nous sommes tous Summer Wars parce que Summer Wars c’est nous. Ce film nous parle, parle de nous alors faisons en sorte qu’il crapahute dans les premières place du box-office à sa sortie. Parce que nous sommes devenus « grand public », la tendance actuelle, patati patata. Ami du soir, bonsoir.

I.D

8 commentaires:

David Tredler a dit…

Mes sentiments vis-à-vis du film ne sont pas aussi... exacerbés dirais-je que les tiens, mais je te rejoins globalement dans l'idée qu'il y avait un bon film à faire en se focalisant sur le bon aspect du scénario (la famille d'héritiers branquebalants de samourais), plutôt que de nous sortir cet Oz peu avenant.
Par contre y a peu de chances que le film fasse des vagues à sa sortie en France. Tu peux être sûr qu'il va sortir dans 2 salles à Paris et pas plus, à tous les coups !

I.D. a dit…

J'ai trouvé cela un peu facile de sa part et finalement peu audacieux mais si l'on devait apostropher tout les cinéastes qui ne le sont pas, on aurait pas fini. On dira juste qu'il n'y a rien d'exceptionnel et qu'on en a vu un millier du même acabit.

Un film qui passe le temps...

Ecoute, j'espère que ta prémonition se fera. S'il sort dans deux salles sur Paris, alors ça me va, il ne mérite pas plus, très franchement.

David Tredler a dit…

Réponse en juin ;-)

I.D. a dit…

Oui, en juin. C'est prévu pour le 9 mais le type d'ugc (enfin, je crois, bref le type au crâne rasé) qui nous a présenté le cinéaste ainsi que l'interprète a parlé du 6... du coup, il met le doute, je ne sais pas si c'est une erreur de sa part ou non. Il devait lire sa p'tite fiche à l'envers ;)

David Tredler a dit…

Oui de toute façon ça sera le mercredi de cette semaine là, il a dû s'emmêler les pinceaux avec sa fiche en effet ^_^

I.D. a dit…

A quand un vrai artiste dans un complexe comme celui-ci mais surtout une salle aussi grande et remplit ?!! Je provoque, je sais qu'il y a eut des artistes de renoms qui sont passés dans le coin... ;)

David Tredler a dit…

Oui c'est de la provoque ça^^
Dans cette même salle, j'ai vu Nicholas Winding Refn, Madds Mikkelsen, Daniel Day-Lewis, Richard Kelly... ^_^

Diana a dit…

Perso, j'ai trouvé la fin vraiment longue et lassante. Passer autant de temps pour avoir un final tout cuit, c'est difficile à digérer. Sinon d'accord avec vous pour relever la qualité des scènes familiales. Y'a bien que ces instants que j'ai suivis avec entrain.

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