dimanche 7 février 2010

Call If You Need Me : Goodfellas in KL [Cycle Singapour, Malaisie]

dimanche 7 février 2010

James Lee met en scène Sunny Pang (Lucky 7, 2008) et Pete Teo (Before We Fall in Love Again, 2006) dans Call If You Need Me (2009).

Or Kia quitte la campagne pour Kuala Lumpur où il retrouve son cousin, Ah Soon un malfrat. Ce dernier a une petite amie à qui il arrive de s’en aller des jours sans donner aucune nouvelle. Or Kia travaille dès lors avec Ah Soon et son équipe de malfaiteurs. Il découvre alors l’univers sombre de la pègre locale entre drogue, argent sale et règlement de compte…

Call If You Need Me est un film d’auteur de gangster, plutôt rare pour ne pas le souligner d’autant plus que James Lee enlève tout artifice attrait au cliché du « truand ». Ici pas de beaux vêtements, de gros bijoux, pas de défilé de grosse berline, ni de horde d’homme de main. Pas de clinquant qui brille à l’écran mais des hommes de l’ombre qui se cachent dans la noirceur d’une ruelle, loin de l’effervescence d’une ville. Des vampires qui vont et viennent et qui savent se faire oublier du plus grand nombre, réglant leur compte entre eux, à l’abri des yeux derrière le rideau de fer baissé d’un établissement ou bien d’un terrain vague, futur lotissement pour classe huppée. Une vision plus terre à terre, plus vraie, sans un aspect « bling-bling » d’un certain cinéma qui glorifie la truanderie en Asie. Ce cinéaste de Malaisie nous les montre comme des « monsieur » tout le monde, nu de toute superficialité. La part obscure et cachée d’une Malaisie qui n’ose se regarder dans un miroir.

La mise en scène de Call If You Need Me se veut simple, un cadre pensé, strict allant dans le sens de cette histoire qui se joue devant nos yeux : le destin de deux cousins dont l’un d’eux sans travail quitte la campagne pour la capitale et découvre un style de vie qui tranche avec ce qu’il a pu connaître. Une musique sobre s’invite de temps à autre pour ponctuer le drame qui se met en place. Notons des interprétations épurées à l’extrême qui pourraient en rebuter plus d’un. Les acteurs sont des corps inertes encaissant les à coups de leur survie dans les bas-fonds de la criminalité. Là où l’on peut comprendre le point de vue de l’auteur et ce qu’il tente d’exprimer, le jeu si épuré pourrait être la faiblesse de ce long-métrage, au-delà de certaines longueurs. Ces interprétations manquent d’émotion, tout y est plat, sans saveur à tel point que si elle avait été amère, nous n’aurions pas été contre, au contraire. Du coup l’impact se veut moins fort.

Call If You Need Me est l’un des films majeurs de la filmographie de James Lee, il n’y a pas de doute. Pourtant ce dernier n’échappe pas à quelque poncif du film dit « d’auteur » qui pourrait plomber l’ensemble qui n’est pas dénué d’un intérêt avéré. Ce film sait être à la fois tragique et drôle. Des séquences de vie entre amis dans lesquels certains se retrouveront. Sans ça, les corps de Sunny Pang (à la voix si singulière) et Pete Teo (son personnage fait étrangement écho à celui interprété dans Rain Dogs, 2006) communiquent toute l’ampleur d’une déchéance annoncée mais qui aurait pu être plus dramatique sans ce non jeu. En effet, une évidence me vient à l’instant, tout le monde n’a pas le talent d’un Takeshi Kitano dans l’interprétation minimale mais tellement parlante.

I.D.

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